18 MAI : FETE DU DRAPEAU HAITIEN


Rédigé le Lundi 18 Mai 2009 à 03:07 |

Par la Rédaction du Naïf : La fête du drapeau Haïtien symbolise la dignité du Peuple Haïtien conquise par ses propres forces et aussi l’humiliation de la France et de Napoléon Bonaparte. Ce drapeau à donc toute une histoire que nous suivons par les dates-clefs suivantes.


Dans la mémoire collective française, il y a donc un oubli - une occultation ? - du passé négrier et esclavagiste de la France coloniale. Elle concerne Haïti.

Pourquoi?

On peut, avec Marcel Dorigny, y voir deux raisons.

La première abolition de l’esclavage, en 1794, a eu lieu sous la Révolution française. Elle a été obtenue par la violence, l’insurrection, les massacres.

Huit ans plus tard, en 1802, Bonaparte revient sur cette abolition et rétablit l’esclavage. C’est cet épisode, largement occulté en France, qui amène les anciens esclaves de Saint-Domingue à proclamer l’indépendance de la colonie.

On comprend que, dans ces conditions, la perte de Saint-Domingue soit un choc national refoulé.

L’autre raison réside dans la deuxième colonisation. Quand la France repart à la conquête d’un domaine colonial à partir de 1830, elle le fait au nom des droits de l’homme! Objectif affiché: apporter la civilisation aux Africains.

Dans la réalité, on applique un code de l’indigénat qui classe les individus en deux catégories : les Européens ont un statut de citoyens, mais les «indigènes» ne sont que des sujets. Et on instaure le travail forcé (il faudra attendre 1947 pour qu’il soit supprimé).

Dans les manuels scolaires, on parle peu de la première colonisation, celle qui reposait sur le trafic négrier et l’esclavage.

L’école républicaine a préféré mettre en valeur l’abolition de 1848, faite sous la IIe République. De plus, l’évocation du rétablissement de l’esclavage en 1802 aurait terni l’image de Napoléon, figure glorieuse de la mythologie nationale française.

Les raisons précédentes suffiraient à expliquer pourquoi Haïti, société issue de l’esclavage colonial, a été évacuée de la mémoire collective française8.

Mais Haïti a commis en plus un double affront. D’abord, elle est sortie du système esclavagiste par ses propres moyens: c’est l’insurrection victorieuse des esclaves qui a imposé l’abolition en 1794.

La Convention s’est trouvée devant un fait accompli, qu’elle n’a eu qu’à ratifier et à étendre aux autres colonies. Ensuite, Haïti a gagné son indépendance par sa victoire sur les troupes françaises. «La première défaite de Napoléon, ce n’est ni Baïlen en Espagne, ni Moscou, mais Vertières en Haïti, le 18 novembre 1803!»(Marcel Dorigny)

D’abord, elle est sortie du système esclavagiste par ses propres moyens: c’est l’insurrection victorieuse des esclaves qui a imposé l’abolition en 1794. La Convention s’est trouvée devant un fait accompli, qu’elle n’a eu qu’à ratifier et à étendre aux autres colonies. Ensuite, Haïti a gagné son indépendance par sa victoire sur les troupes françaises. « La première défaite de Napoléon, ce n’est ni Baïlen en Espagne, ni Moscou, mais Vertières en Haïti, le 18 novembre 1803! ».

HISTOIRE DU DRAPEAU


1697. Le drapeau français flotte sur la colonie française de Saint-Domingue durant plus d'un siècle jusqu'en février 1803. Le leader Noir, précurseur de l'indépendance, Toussaint Louverture, adopte en 1798 le tricolore français.


En janvier 1801]b il est nommé gouverneur et dirige l'île toute entière, puis par la constitution du 8 juillet 1801, devient Gouverneur à vie. En juin 1802, Toussaint Louverture est fait prisonnier par Napoléon Bonaparte et déporté en France où il meurt.


1803. En février 1803, à Petite Rivière de l'Artibonite, Jean-Jacques Dessalines, le chef des insurgés Noirs et Alexandre Pétion, le leader des Mulâtres, décident de ne plus combattre aux côtés des Français. Lors du Congrès de l'Arcahaie, le 18 mai 1803, Dessalines ôte la bande blanche de l'emblème colonial pour donner naissance au premier étendard haïtien symbolisant l'union des Mulâtres et des Noirs dans la lutte pour leur liberté. Il y fait inscrire la devise « Liberté ou la Mort ». Dessalines est alors nommé Général en chef de l'armée de l'insurrection. Catherine Flon, belle-fille de l'épouse de Dessalines, est chargée de recoudre les deux bandes, bleu et rouge.


1804]b. Le 18 novembre 1803, la capitulation des troupes françaises à Vertières scelle l'indépendance d'Haïti. Le 1er janvier 1804, les chefs de la Révolution décident de changer le drapeau en disposant horizontalement les couleurs. C’est le premier drapeau officiel de la République libre et indépendante. La Constitution de 1843 confirme ce drapeau bicolore horizontal (article 192).


1805. Le 8 octobre 1804, Dessalines se proclame empereur sous le nom de Jacques 1er. Il adopte alors, le 20 mai 1805, un nouveau drapeau noir et rouge vertical. Ces couleurs symbolisent les mots: la "Liberté" (rouge) ou la "Mort" (noir).


1806. Après les événements du 17 octobre 1806 au Pont Rouge, où est assassiné Jean-Jacques Dessalines, le pays, durant 14 ans, se divise en deux parties, d'une part le Nord et d'autre part, le Sud et l'Ouest, gouvernées respectivement par Alexandre Pétion et Henri Christophe.

Alexandre Pétion redessine le drapeau cette même année, reprenant le bleu et le rouge de 1804 en y ajoutant « L'Union fait la force » et un carré d'étoffe blanche au milieu duquel furent placées les armes de la République ornées du bonnet de la liberté (bonnet phrygien).

Ce drapeau flotta au-dessus du Palais National durant 158 années jusqu'en 1964.


1811. Le 27 décembre 1806, le Général Henri Christophe, est nommé président et est reconnu par le Nord, le Nord-Ouest et plus tard, en 1807, par l'Arbonite. Le 28 mars 1811, il s'est proclamé roi sous le nom de Henri Ier (1811-1820).

L'Empereur conserve les couleurs de l'étendard impérial du Royaume du Nord (1805) mais en glissant la bande rouge du côté du mât avec au milieu, un écusson muni d'un phénix surmonté de cinq étoiles d'or sur fond bleu. Une couronne est disposée au-dessus du phénix et dans le cercle, une inscription latine 'ex cinerebus nascitur' "des cendres, je renaîtrai".

Le royaume d’Henri Ier est supprimé en 1818 suite à la conquête du Nord par Alexandre Pétion, proclamé président le 19 mars 1807, et qui impose le drapeau bleu, rouge, horizontal. Jean-Pierre Boyer lui succède le 8 octobre 1820 mais conserve le même drapeau.


1822.]bLe 9 février 1822, Jean-Pierre Boyer annexe la partie espagnole de l'île (à présent République Dominicaine) laquelle, quelques mois auparavant, le 30 novembre 1821, proclame son indépendance de l'Espagne sous le nom de "Republica del Haiti espanol" "République d’Haïti Espagnol" et parallèlement, son union avec la Grande Colombie. Le drapeau de la République d’Haïti Espagnol est hissé dès les premières semaines de 1822 mais c’est le drapeau de la Grande Colombie de l'époque. Une République que Boyer ne tarde pas à dissoudre.

1849. Une tentative de réhabilitation du drapeau noir et rouge, entreprise en 1844, est un échec. En 1847, Faustin Soulouque est élu président et en 1849, se proclame empereur sous le nom de Faustin Ier (1849-1859). Dans sa Constitution de 1849, il adopte le drapeau bleu et rouge mais remplace les armoiries par un écusson. L'Empire de Faustin 1er se termine le 15 Janvier 1859 et les armes de la République retrouvent leur place initiale, au centre du drapeau.

1964.François Duvalier, Papa Doc, est élu président en 1957 et en 1960, s'empare de tous les pouvoirs. En 1963 il crée le parti unique. Une nouvelle Constitution est adoptée le 25 mai 1964, laquelle adopte le drapeau noir et rouge. Ce dernier est officiellement confirmé le 21 juin 1964.

Cependant, les armoiries de la République sont conservées. Duvalier meurt le 21 avril 1971 et est remplacé par son fils, Jean Claude, proclamé président à vie.

A la suite d'une révolte populaire, Jean Claude quitte le pouvoir en février 1986.

1986.Le 17 février 1986, 10 jours après le départ de Jean-Claude Duvalier, la nation adopte de nouveau le bleu et rouge qui est ratifié un an plus tard, le 29 Mars 1987, lors du plébiscite sur la Constitution de 1987.

En Martinique ,l'Association des Haïtiens ne manque pas à la règle de célébrer la liberté gagnée.



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