Cette crise sanitaire aura permis à tout le monde de réaliser à quel point le métier d’enseignant n’est pas toujours simple. Par Valérie Vertal Loriot


Rédigé le Lundi 6 Avril 2020 à 11:18 |
En cliquant sur l'un de ces boutons vous allez connaitre mes centres d'intérets En savoir plus sur cet auteur

J’ai coutume de dire que ce n’est pas parce qu’on est tous allés à l’école qu’on est des spécialistes de l’éducation, et force est de constater que beaucoup s’en rendent compte aujourd’hui. Ce déficit d’image dont nous souffrons, qui fait que chacun se sent autorisé à nous pointer du doigt au quotidien, vit j’espère ses dernières heures


Bon, je ne vais pas faire dans l’optimisme béat, ce n’est pas mon genre... Car le prof bashing a de beaux jours devant lui. Mais bon! Peut-être qu’un jour,on y arrivera.

Pas simple pourquoi?

Pas simple car il est difficile de s’improviser pédagogue. Avec la continuité pédagogique décrétée par le Ministre Blanquer, les parents ont (j’espère) réalisé à quel point il n’était pas toujours facile de faire passer des notions pourtant parfois très simples. Bon nombre de vidéos parfois hilarantes ont d’ailleurs tourné sur les réseaux.

Pas simple parce que peu importe ce que vous faites, vous êtes exposé et soumis à critiques. Fè yo pa kontan, pa fè, yo pa kontan.
Pas simple, eu égard aux injonctions continuelles des hiérarchies. « Des »? Oui: Ministre, IPR(Inspecteurs Pédagogiques Régionaux, 2nd degré), IEN (Inspecteurs de l’Éducation Nationale, 1er degré), chefs d’établissements, directeurs d’écoles. Des ordres parfois tellement contradictoires... Vous vous rappelez du début du confinement? Le président lui-même dit que les établissements sont fermés eu égard à la crise sanitaire, et que font certains recteurs et certains chefs d’établissements ? Ils demandent aux collègues de se déplacer dans leurs établissements! Puisque leur santé... On s’en fout.

Bref. Pas simple parce que depuis des années les moyens qui nous sont donnés sont insuffisants pour venir à bout des difficultés de nos élèves, notamment les plus fragiles.

On fait semblant de se rendre compte seulement aujourd’hui qu’il y a un rapport entre la continuité pédagogique numérique et l’absence de forfait internet dans certaines familles. On fait comme si on ne sait pas que la Martinique est l’une des académies dans lesquelles les catégories socioprofessionnelles sont les plus défavorisées.

À chaque fois que nous sommes en grève pour les moyens dans nos établissements, les commentaires des uns et des autres sont d’une tristesse...

Enfin, je crois qu’on a tous compris que nous devons absolument travailler ensemble (et nous les uns contre les autres), d’une seule voix, pour améliorer l’offre éducative pour nos élèves martiniquais. Parce que je suis une idéaliste forcenée, et que je crois en l’intelligence collective.

Valérie Vertal Loriot ..


Dans la même rubrique :