DEVELOPPEMENT DURABLE HOLLOCAUSTE VERT NEGRERIE… NEGRAILLE…, NEGROSE…, NEGRISME… ET NEGRITUDE…


Rédigé le Lundi 27 Juillet 2009 à 21:02 |

Par Jean Phillipe BRANCHI :Osons le dire, le Développement Durable est une nouvelle alliance que l’Homo-Industrius est aujourd’hui contraint de passer avec l’ensemble des êtres, éléments et forces de la Vie… Tout le concept du Développement Durable repose sur cette unité de base qu’est l’Homme…


Il ne s’agit en réalité, pour l’Homme, que de garantir à son espèce, les conditions de sa propre survie… Car, souvenons-nous en, la Vie, dans le mystère du mouvement évolutionniste qui l’anime n’a pas besoin de l’Homme pour poursuivre ses œuvres…

Le cosmos est copieux et les capacités d’auto-régénérescence de la Mère-Terre, presque infinies…
En effet, au-delà des dimensions physiques de la Vie, le Développement Durable se fonde sur le développement personnel ou développement psychique de l’Homme…

Le développement de l’Homme comme celui de la communauté à laquelle il appartient - Géographie, Nation, Culture, Histoire, autres - s’évaluent à l’aune de ses pulsions, intentions, motivations et/ou actions…

C’est un peu l’idée que Montesquieu développe dans sa théorie des climats… Il s’agit d’une théorie selon laquelle la Nature du climat pourrait influencer consubstantiellement la nature de l'Homme autant que la structure de son organisation sociale voire, sociétale.

En effet, dans son ouvrage De l'esprit des lois, Montesquieu se livre à une théorisation d’explicitations - à connotations ethnographiques - du développement des typologies de relations de l’Homme à son Environnement et subséquemment de l’Homme à l’Homme…

Le froid serait incitateur de dynamisme, là, où, la chaleur et l’humidité n'imposeraient à l'homme que peu d'efforts pour tirer profit de la Nature :
« Les peuples des pays chauds sont timides comme les vieillards le sont ; ceux des pays froids sont courageux comme le sont les jeunes gens. (...) nous sentons bien que les peuples du nord, transportés dans les pays du midi, n'y ont pas fait d'aussi belles actions que leurs compatriotes qui, combattant dans leur propre climat, y jouissent de tout leur courage. (...)

Vous trouverez dans les climats du nord des peuples qui ont peu de vices, assez de vertus, beaucoup de sincérité et de franchise. Approchez des pays du midi vous croirez vous éloigner de la morale même ; des passions plus vives multiplient les crimes (...)

La chaleur du climat peut être si excessive que le corps y sera absolument sans force. Pour lors l'abattement passera à l'esprit même : aucune curiosité, aucune noble entreprise, aucun sentiment généreux ; les inclinations y seront toutes passives ; la paresse y sera le bonheur ». (Livre XIV, chap. II)
« La plupart des peuples des côtes de l’Afrique sont sauvages ou barbares. Je crois que cela vient beaucoup de ce que des pays presque inhabitables séparent de petits pays qui peuvent être habités. Ils sont sans industrie ; ils n'ont point d'arts ; ils ont en abondance des métaux précieux qu'ils tiennent immédiatement des mains de la nature.

Tous les peuples policés sont donc en état de négocier avec eux avec avantage; ils peuvent leur faire estimer beaucoup des choses de nulle valeur, et en recevoir un très grand prix ». (Livre XXI, chap. II)
Cependant, cette théorie a les défauts de ses qualités, puisqu'elle n'explique pas pourquoi les Inuits - peuplade du pôle nord - n'ont pas conquis la planète toute entière…

C’est là l’une des raisons pour lesquelles nous pensons que par-delà la primaire adaptation de l’Homme à la climatologie de son territoire, l’intuition innée de sa condition-intégration aux mondes du vivant, la perception-imagination-mentalisation de ses projections-réalisations, la mythologie-philosophie ou culture de ses relations à son environnement, sont l’élément secondaire mais tout autant déterminant, des re-liaisons de l’Homme aux mondes de la matière vivante et conséquemment des reliages de l’Homme à l’Homme…

Dès lors, sans déshumanisme aucun, nous pouvons regarder l’histoire de l’expansion européenne comme celle la colonisation du point de vue des structuration-intentions de la relation…

La colonisation, au-delà de son cortège de monstruosités physiques et psychiques, n’aura donc sommes toutes été, qu’une froide imposition de typicités relationnelles de l’Homme à la sociologie des organisations humaines planétaires, de l’Homme à l’écologie de la Terre…

La mondialisation, servante de la colonisation, n’aura elle été qu’une systématisation machinée de la relation de cette logique angoissée de l’Homme vis-à-vis de la Nature… d’une Nature que l’Homo-Industrius n’envisage plus que comme une ressource inerte, une masse dont la biologie pullulante n’est que menaçante….

De son goût, cette Terre-Mère est bien trop soumise aux forces et lois naturelles… trop tôt elle le rappelle aux réalités de sa matrice tellurienne… faire la guerre à cette Mer imparfaite, qui au moment même où elle crée la vie y génère les séquences acides de l’In-Vie, est devenu pour l’Homme de la technique et des sciences une question de sûre Sur-Vie…

Car en programmant les terminaisons de sa vie, cette Mère-nature a fait l’aveu de sa patente imperfection… Dès lors, pour l’Homme, la comprendre pour la maîtriser, la maîtriser pour la contrôler est l’unique manière de lui arracher son droit à l’évidence divin, à prétendre à l’Eternité des Dieux…

Consumée aux angoisses mortifères de l’espèce humaine, la mondialisation, n’aura été qu’une logique mécanique de l’arrachage par la violence, qu’une logique technique de la dénaturation sur l’autel de la production industrielle, qu’une logique économique du désastre par le dé-partage pour la centralisation mercatique, qu’une logique médiatique de l’uniformisation idéelle des masses…

Mais si l’espèce humaine est Une…, les Hommes sont pluriels… et l’humanité, une diversité…
Le développement physique et psychique de l’Homme dépend bel et bien de la géographie, de la climatologie, de la biologie, de la géologie, de la topographie…

Enfin…, de l’environnement dans lequel ses développements physiques et psychiques s’accomplissent…

C’est la Nature de l’Environnement qui conditionne la nature du monde intérieur de l’Homme… Et, compte tenu du préalable doctrinal développé par Montesquieu, il ne s’agit là, pour ma part, que d’une tautologie…

Bref… Outre cela, c’est l’une des raisons pour lesquelles, la proposition fragmentaire de la logique technique et industrielle n’a pas été validée par l’ensemble des groupes humains de la planète... Tous les Hommes n’ont pas établi la même relation aux êtres, éléments et forces de la Vie…

C’est ce qu’a, avant tout, été « le choc des cultures »… un conflit idéel de la conception relationnelle de l’Homme à la vie…, un conflit idéel de la conception relationnelle de l’Homme à l’Homme… Oui, dans leur ressentis visionnaires de l’approche occidentale de la Vie, les sages mages des cultures magiques, - Amérindiennes, Aborigènes, Africaines, Inuites et j’en passe - tentèrent d’opposer l’approche surnaturelle à l’approche industrielle…

Mais en vain… Les illusionnistes de l’éternelle matérialité du bonheur industriel enivrèrent les populations du bien être de l’Avoir… et dans la profitable narcose de l’endormissement collectifs des Esprits… sous la direction des cervelles de la robotique, l’holocauste vert comme une machinale peste mécanique pu enfin se répandre sur le Monde…

La prise de conscience des enjeux du Développement Durable souligne le réalisme totalement irréaliste de l’approche de l’avoir au renoncement de l’Être…

Le Développement Durable est une hybride des logiques naturelles et des logiques industrielles…

Le Développement Durable réconcilie l’économie et l’écologie, le charnel et le spirituel, l’activité et la passivité, la matérialité et l’immatérialité…

Le Développement Durable est le tournant d’une gestion viable et vivable de la Vie…

Mais, nous Antillais – formatés à la « Haine de Soi » - sommes-nous réellement prêts à faire de notre histoire interculturelle une force…, à lui faire face de manière constructive…, à regarder debout dans notre humanité d’Hommes du Nouveau Monde, les possibilités de nos contributions à venir à l’avenir…, à faire de notre histoire le fumier incantatoire de cette nouvelle alliance de l’Homme et de la Nature ?

Certes, la Nègrerie comme bien d’autres humanités s’est vue ferraillée aux pieds de la Négraille… La Négraille, de par la douleur des humiliations trop longtemps endurées, s’en est trouvée complètement négrosée…

En réaction à toute cette souffrance, la Négrose libéra et libère encore les énergies vengeresses du Négrisme… Mais, chemin faisant, la Négritude redonna aux noires desseins de la bête, la pleine attitude de ses humanités, la verticalité originale de ses cultes oniriques et de sa culture cosmogonique…

Alors… Alors !!! Alors ??? Alors, que le vieux monde s’atrophie dans l’orgueilleuse propriété de ses certitudes matérielles…, que désespérément il cherche les fils du tissage d’une nouvelle relation tellurique…, qu’il sonde la béance chaotique du gouffre… qu’il fouille l’univers à la recherche d’une nouvelle passerelle cosmique… d’une nouvelle éthique…

Que ferons-nous de cette longue ancestrie…, de cette longue et pénible histoire de transmissions trans-générationnelles…, de cet héritage au carrefour des humanités… de notre êtreté d’Homme déjà Nouveau Monde ?

Quand nous déciderons-nous enfin, à croire en nous ?

A partager les enseignements de notre Culture-Histoire avec le Monde…?

Et pour finir, quelles offrandes durables la Négritude déposera t-elle au berceau d’Homo-Spiritus ?

Texte de Jean-Philippe BRANCHI


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