Dossier / Blocage de Carrefour Dillon...le début d'une radicalisation ou stigmatisation ?


Rédigé le Vendredi 18 Octobre 2019 à 14:11 |
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Dans une ITW réalisée le 12 Octobre pour votre webzine MAKACLA.COM et Radio Fusion, nous interrogions Garcin Malsa l'un des écologistes activistes panafricanistes du MIR . C'est à ce moment que ce dernier nous a annoncé qu'il envisageait de bloquer symboliquement le magasin Carrefour Dillon


Aujourd'hui nous découvrons qu'une vidéo semble vouloir dire que cette affaire serait à l'initiative d'une jeune militante qui en appelle elle aussi au blocage.

En réaction à l'affaire de l’empoisonnement au Chloredécone les activistes écologistes et panafricanistes de Martinique ont indiqué qu'ils entendaient bloquer les entrées du magasin Carrefour. Les motifs indiqués sont de même nature que ceux expliqués par Garcin Malsa, à savoir :

Une démarche symbolique radicale forte.
Une demande de réparation et de prise en compte immédiate.
Et une désignation des coupables, l'état et les békés, à qui on demande aujourd'hui de payer en retour les conséquences de l'empoisonnement systématique..

Dans la vidéo du mouvement, politique et spirituelle ,MUN une jeune martiniquaise est désignée comme instigatrice et explique ses motivations : Dans un premier temps elle parle d'un boycott et précise qu'il ne s'agit plus de laisser l'histoire se reproduire- A savoir je cite :" de cesser de vouloir donner notre argent à des gens qui veulent notre mort. " Fin de citation

Le message est donc clair et a pour conséquence une défiance définitive, vis à vis d'autres Martiniquais, fussent-t-ils les patrons de la grande distribution et békés.

Il ne serait donc pas étonnant que la prochaine action soit le blocage d'une institution de l'état, beaucoup ont fait preuve de légèreté dans ce processus d’empoisonnement.

Pour poursuivre le dossier cliquez sur page suivante. Mais je vous conseille d'écouter avant Garcin Malsa pour mieux comprendre la suite du dossier

Garcin malsa 12 octobre 2019.mp3  (4.15 Mo)


Alors quoi penser de cette action ?

Les mouvements de boycott sont légions dans le monde, c'est une technique inventée par les activistes pour toucher au porte-monnaie les grandes entreprises. Ce fut le cas pour des firmes internationales comme Danone, les cafés, Mac Donald et ou, autres grandes enseignes. Une documentation sur la définition du boycott indique : je cite encore :" À l'origine, le boycott est le choix de ne pas acheter des produits dont les conditions de production ne sont pas jugées justes. Le terme vient du nom de Charles Cunningham Boycott (1832-1897), intendant d'un riche propriétaire terrien du comté de Mayo, en Irlande de l'Ouest, durant le xixe siècle : comme il traitait mal ses fermiers, il subit un ostracisme et un blocus de leur part en 1880. Le mot boycott se répandit par voie de presse et « boycottage » fit son entrée en France en 1881, officialisant une pratique qui existait depuis des siècles, puis est devenu « boycott » récemment, comme dans le reste du monde francophone, à cause de la redondance du suffixe.

Mais cette définition rajoute : En effet, le boycott peut constituer une discrimination envers une personne physique ou un membre d'une personne morale s'il réunit les conditions définies aux articles 225-1 et 225-29 du code pénal, c'est-à-dire si le boycott est effectué « en fonction de l'origine, du sexe, de la situation de famille, de l'apparence physique, du patronyme, de l'état de santé, du handicap, des caractéristiques génétiques, des mœurs, de l'orientation ou identité sexuelle, de l'âge, des opinions politiques, des activités syndicales, de l'appartenance ou de la non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée des membres ou de certains membres de ces personnes morales ».

Ici tout semble réuni pour indiquer que cette opération est une forme de discrimination , contre les békés !

Qu'il s'agisse de leurs mœurs, de leur couleur, de leurs opinions politiques, de leur situation de famille. Ainsi le mode béké serait en train de se retourner contre les békés, ou bien des propagandistes politiques, en campagne de séduction seraient en cours de vouloir marquer les esprits.

Ils appellent cela la radicalisation et en appellent au blocage alternatif des institutions.

Dans les deux cas il convient de noter que le levier de l'opinion publique est activé grâce aux réseaux sociaux, qui changent toute la donne. Les grands médias sont obligés de suivre une actualité qui s'impose à eux. Et quand la couverture est simplissime, voire inappropriée, c'est les réseaux qui parachèvent le travail de communication et d'images .

En effet en quelques heures plus de 500 partages de la vidéo qui en appelle au boycott du jour ! Alors quoi penser ?

Pour entendre notre point de vue cliquez sur page suivante. Mais vous pourrez écouter l'explication sur l'appel à la radicalisation. Une ITW de Christian Dachire en fin d'article

Pour la conclusion cliquez sur page suivante

Que penser de tout cela ?

Mon opinion c'est que le fameux 1 % de croissance annoncé par l'IEDOM ne suffit pas à donner à tout le monde le sentiment que tout va bien partout dans ce pays Martinique ! Au contraire en ce moment plusieurs insatisfactions grandissantes à commencer par les difficultés économiques de ceux qui n'arrivent pas à passer les difficultés des nouvelles réglementations , de la numérisation, des nouveaux process économiques et du manque de trésorerie qui interagissent comme une poussée de fièvre d'un pays convulsif.

D'autre part le temps médiatique de la commission chloredécone fait prendre conscience des faits résumés sous l'appellation d'un écocide et dont l'opinion publique sait que le temps de la justice n'est pas prêt d'arriver. Février 2009 ayant désespéré la population martiniquaise de toutes espérances d'un monde nouveau, les activistes révolutionnaires se contentent désormais le weekend de désorganiser le pays et profitent pour toucher au porte-monnaie, les plus représentatifs, la famille Hayot en particulier. Sauf que Hayot, ne fait plus que 10 % de son chiffre d'affaires en Martinique.

Autrement dit, ces démonstrations symboliques dont celle du blocage de ce supermarché sont dérisoires sur le porte- monnaie de ces entreprises. D'autant que l'ont sait que le lendemain de ce blocage d'autres Martiniquais iront se battre pour profiter de l'arrivée d'un Leclerc nouveau. Est-ce pour autant qu'il n'y a rien à faire ? Au contraire, il est venu le moment d'avoir des actions locales fortes, dont celles de l'exigence de remise en culture de certaines terres boisées non polluées, y compris pour des jardins populaires.

D'autre part il convient également de trouver des sources d'eau non polluées. Et s'il n'en existait qu'une seule, il conviendrait de l'organiser pour que des Martiniquais en disposent gratuitement quitte à en dédommager les propriétaires terriens par de la subvention.

Il y a donc tant d'initiatives à prendre ... Celle du blocage de ce supermarché n'aura pour intérêt que de montrer où en est la population martiniquaise, sur des sujets écologiques, des questions qui deviendront demain des sujets politiques ...

Ainsi, nos écologistes, activistes, révolutionnaires, panafricanistes sauront si leur campagne de propagande leur aura permis de conquérir le vote, donc la confiance des Martiniquais !

Pour bien comprendre tout ce dossier écoutez Christian Dachire il explique le pourquoi de la radicalisation.

Christian Dachire.mp3  (5.64 Mo)



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