Dossier / Césaire en héritage... Cela donne-t-il plus ennemis et plus d'obligations ?


Rédigé le Vendredi 26 Avril 2019 à 08:47 |
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Depuis quelques jours le PPM souffle le chaud et le froid. Tantôt le retour au symbole, tantôt la guerre médiatique où les responsables doivent se défendre, et rappeler leur action au profit de la population.


L'affaire des espèces dans les bus mis à disposition du financement des campagnes électorales n'est qu'un des premiers coup de boutoir auquel le parti de Césaire devra faire face dans les jours prochains : Explication.

Observez le nœud de la Cravate
Tout le monde sait que là où il y a des l'espèces, il y a possibilité de trafic. Mieux l'actualité nous apprenait il y a peu que dans un cabinet d'audit réputé, KPMG pour ne pas le nommer, un employé avait réussi à extirper par effraction de la banque de cette dernière, pas moins de 10 000 euros mensuels, sur plusieurs années.

Par conséquent il peut être admis que la corruption peut être partout où il y a des hommes sans morale. Or il se trouve qu'en cette période les vertus, la morale et les valeurs fondamentales sont attaquées de toutes parts. Les grandes institutions subissent particulièrement ce phénomène, c'est le cas de l'église, de la franc-maçonnerie, le tribunal de commerce qui ne sont que quelques exemples.Dans le cas de la justice en Martinique, on parle de justice coloniale. Mais la plus grande remise en cause est liée à ce que nous consommons, où beaucoup d'activistes dénoncent la nourriture poison, issue des process industriels.

Il n'est donc pas étonnant qu'en cette période le PPM soit aussi attaqué en tant qu'institution. Le PPM c'est le parti de Césaire, Césaire c'est un monstre sacré depuis plusieurs années. On dit même abusivement qu'il serait le coeur de réacteur du père de la nation martiniquaise. Césaire lui qui se contenterait bien de dire qu'il est à l'origine du questionnement et du mouvement identitaire: la Négritude.

Il se trouve que depuis la perte du pouvoir aux élections de la CTM on s’aperçoit que le PPM ne sait plus être un parti d'opposition :

Il se trouve que depuis la perte du pouvoir aux élections de la CTM on s’aperçoit que le PPM ne sait plus être un parti d'opposition :

Suite à l'accord entre le MIM et la liste Bas Péyi-a an chans, le PPM a perdu les élections. Déçu Serge Letchimy a démissionné. Son retrait de la vie politique a laissé un grand vide que ses lieutenants politiques n'ont jamais pu combler seuls. Ses adversaires auréolés de ce hold-up par le peuple, ont mis le feu dans tout ce que l'urbaniste, spécialiste d' ingénierie de projet avait imaginé. Energie, transport, recherche, tout à subi le même sort que celui de la flèche de Notre-Dame de Paris. Mieux on s'est aperçu aussi que son armée était composée de nombreux soldats de plomb qui se transformaient en bras cassés à la moindre surchauffe.

En dehors de Catherine Conconne, dont l'espérance économique est liée à la politique, on peut dire que personne n'a tiré son épingle du jeu depuis ces élections. C'est son choix, elle est politicienne de profession et elle fait le job indéniablement. Hajjar est un rouspéteur qui énerve même ses coéquipiers. Lordinot sait que son destin ne dépend plus de lui, Robin est ailleurs, Monrose est une perle qui attend d'émerger ou d'être repéré par les vrais chefs ! Didier Laguerre souffre de la régulation moins abusive du pipe-line de la CTM vers la ville par les nouveaux géreurs de l'habitation. Rappelons pour illustrer ce propos, que les plus gros travaux de reprofilage de la ville de Fort-de-France jamais réalisés, ont été menés durant la construction du TCSP, avec l'argent de la Région par Serge Letchimy. C'est sa victoire personnelle.

Un peu comme Albioma est la pompe à chaleur du Gallion, Serge Letchimy, justifie son bouche à bouche entre la Région et la ville capitale, par ce qu'il appelle les charges de centralité. Un terme qui indique que Fort de France, ne peut porter seul le développement de Fort de France. Un peu comme Rapha qui en ce moment explique que Saint- Pierre est à la Martinique, et qui tape du poing chaque fois que la CTM fait mine de ne pas entendre. Césaire lui s'était affranchi de tout cela, il avait décidé de laisser courir le déficit. A cette époque on n'imaginait pas qu'une ville puisse couler, reconnue en faillite.

Et c'est en faisant fi du déficit que la citadelle du PPM se sera construite. Des embauches à tour de bras, pour dit-on sortir des gens de la misère dans tous les postes de décision quelque soit l'institution. Ceux qui n'ont pas connu les maisons qui coulent ne peuvent comprendre pourquoi certains appellent encore Césaire papa.

Mais la réalité est teigneuse : Le déficit engendré jadis en système, n'a jamais été résolu par aucun des héritiers, qui doivent gérer des années de clientélisme politique . Ce système basé sur l'embauche de proches, de familles en familles, a fini par créer un doute certain sur l'avenir.

Tout ceux qui en sont exclus sont désormais des activistes pour faire tomber le PPM; Ils sont nombreux, mais pas au bout de leur peine.

Tout ceux qui en sont exclus sont désormais des activistes pour faire tomber le PPM; Ils sont nombreux, mais pas au bout de leur peine. Pourquoi ?

Le cœur du système PPM c'est Fort de France. Or une majorité de ceux qui travaillent pour la ville, savent qu'ils doivent préserver le système qui les fait vivre, eux ou leurs parents. Il se trouve que plus ce système sera dénoncé, plus les gens qui en bénéficient, seront mobilisés pour le sauver chacun préservant ses petits avantages individuels.

En effet malgré la gravité des annonces faites sur le déficit de la ville, de plusieurs millions d'euros, les Foyalais ne semblent pas plus inquiets que cela. D'autres ont fini par accepter que la ville se meurt à petit feu. Comment comprendre en effet qu'alors que Fort-de-France compte plus de rideaux baissés que de rideaux levés, une révolution des commerçants ne trouble pas cette agonie certaine. Absolution, Indifférence ou je-m’en-foutisme ?

Comment comprendre encore que des travaux comme la fin de la Savane, et la rénovation du SERMAC en soient à ce stade. La durée inacceptable de ces travaux montre que ces dossiers ont été étudiés avec légèreté. Ou du moins que des événements graves et imprévisibles sont venus troubler le déroulement d'un chantier mal étudié, techniquement et financièrement

Le plus grave est l'état de la jeunesse, en particulier celle des cités. Les périphéries de la ville sont des reproductions en tout lieu des quartiers populaires, mais sans les propulseurs qui faisaient qu'on était de Volga, mais qu'on faisait tout pour sortir par le haut. Les structures d'accompagnement disparaissent avec la fin des contrats aidés. L'exemple des Terres Sainville , dont le contrôle échappe désormais à la ville donne une ampleur de ce qui nous attend dans le futur.

Alors quoi faire ?

Il apparaît nettement que ce n'est pas demain que la ville va tomber aux mains des adversaires du PPM !

Les leaders du PPM savent que Fort-de France ne va pas leur échapper de sitôt. L'autre certitude c'est que financièrement la ville ne semble pas plus riche que ses habitants. Didier Laguerre entreprend une croisade qui consiste à poser la question du financement de collectivités Outremer, mais les premiers résultats ne vont pas tomber de sitôt.

Pour arrêter ce bricolage financier actuel, et hors de l’adduction financière directe de la CTM, le choix le plus judicieux, selon notre analyse qui n'engage que nous à MAKACLA.COM , c'est que la ville accepte durant au moins cinq ans d'être sous tutelle, comme ce fut le cas de Case-Pilote, ou du Prêcheur entre autres exemples, d'autant que le risque de perdre la municipalité n'existe pas. Car il est temps s'il est impossible d'une alternative politique, qu'un administrateur provisoire mette le nez dans les comptes de la ville capitale. D'autre part ce serait aussi l'occasion que l'Etat constate par lui même, les impossibilités budgétaires de l'exercice.

Didier Laguerre joue au funambule budgétaire, mais l'exercice semble de plus en plus pathétique. S'il n'y prend garde c'est à lui qu'on va attribuer ce déficit historique. Celui qui viendra en remplacement de Serge Letchimiy sera élu député, s'il porte le collier du PPM, mais sans idée nouvelle, et une approche rigoureusement différente, qui inspire à un retour de la confiance, on peut déjà considérer que le PPM rentre dans sa phase de décroissance, un peu comme le parti communiste hier. Avant d'être hors du pouvoir il se sera agglutiné au Lamentin, pour finir par disparaître des affaires en l'état et remplacé par BATIR.

Le PPM ne peut échapper au mouvement naturel de la croissance et de la décroissance des organismes, quand bien même c'est le parti de Césaire. Sauf que ce qui interpelle à cette heure c'est son incapacité à faire preuve d'excroissance à défaut de réinventer le modèle ! Par conséquent contrairement à ce que l'on pourrait croire, ce n'est pas l'adversité qui va tuer le PPM, mais sa prompte attitude, à ne rien vouloir changer dans ce qui le constitue ! .

Les prochaines élections de la CTM seront le test grandeur nature. Rappelons qu'à cette heure, Serge Letchimy n'a toujours pas confirmé qu'il était le candidat du PPM. Or il se ne présentera que s'il est certain de pouvoir gagner. On constate qu'à défaut de viraliser naturellement par le partage de ses posts par les militants , le PPM achète désormais de l'espace pub sur Facebook pour faire passer son message.

Certains appellent cela la modernité, et vivre avec son temps. Un temps sans militant autres que ceux qui dépendent du système !



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