Dossier/ Nicaise Monrose dit non à un centre commercial en périphérie immédiate du bourg !

Mais il dit oui à tous projets dans le bourg, y compris avec Bernard Hayot.


Rédigé le Jeudi 17 Janvier 2019 à 10:01 |
En cliquant sur l'un de ces boutons vous allez connaitre mes centres d'intérets En savoir plus sur cet auteur

Le maire de Sainte-Luce est vent debout contre l'idée de l'implantation d'un centre commercial, à l'endroit ou Bernard Hayot prévoirait de l'implanter, mais n'exclut pas l'idée d'une amélioration de l'existant dans le droit fil de la gare routière.


En fait de quoi s'agit-il?

Photo Serge Boissard
Pour résumer, disons que Bernard Hayot est l'héritier d'un terrain appartenant à sa famille depuis la période de l'esclavage. L'ancien maire Louis Crusol avait lui, admis de déclasser une partie du terrain, pour y faire un lotissement. L'autre partie de ce terrain devait recevoir un centre commercial, et un collège dans la partie haute. La commune devait acheter le terrain, malgré le déclassement par la mairie. L'homme d'affaires Bernard Hayot entend y implanter à tout prix un centre commercial.

Pour vous situer géographiquement cette affaire, le centre serait face à l'entrée de l'hôtel Pierre et Vacances. Le collège lui, se trouverait derrière la station d'essence de Sainte-Luce, sur la gauche de la station, elle même contenant une surface alimentaire d'appoint, mais sur la droite en direction de Sainte-Anne. La parcelle est actuellement boisée et était occupée par des Lucéens qui y mettaient des bœufs. Aujourd'hui plus personne n'est sur cette parcelle.

Déjà présent dans l'ex conseil municipal, Nicaise Monrose s'était opposé à Louis Crusol pour cette raison principale, et l'avait battu à la surprise générale aux élections de 2014 en laissant KO debout Jean-Phillipe Nilor, le candidat du MIM, qui avait largement sous-estimé son adversaire et qui pensait se faufiler dans cette division. Ainsi donc la population avait préféré le projet économique du candidat Nicaise Monrose, qui indiquait précisément son opposition farouche, au centre commercial.

Maire actuellement, Nicaise Monrose n'est pas contre l'idée d'une plus grande surface alimentaire, ou d'un centre commercial à l'endroit de la gare routière, y compris avec Bernard Hayot ou un autre, mais ce qu'il refuse véhémentement, c'est la conséquence sur le commerce de centre ville du bourg qui se verrait impacté nécessairement par l'arrivée d'une autre grande surface, dont on sait par avance que l'activité va au-delà de la seule vente de produits d'épicerie.

Selon la vision du maire Nicaise Monrose, Docteur en économie, un centre commercial en périphérie, à moins de 5 kilomètres du bourg serait un coup de frein brutal, donné à ce cercle vertueux. Un crime ! Pour lire la suite tournez la page en cliquant sur 2 ou page suivante .

Effectivement, les nouvelles surfaces comportent, boulangerie, patisserie, traiteur, bazars, et dans certains cas, des produits d'appoint, comme des sandales, des boissons, pizzas et autres services, il se trouve que ces activités, sont le cœur de métier des commerçants du cœur de ville.

Cette typicité des petits métiers du petit village situé face à la mer, est renforcée par la présence d'un petit nombre de pêcheurs traditionnels, de club de plongée, et même d'un transport en direction de Sainte-Lucie. Mais ce qui fait la carte postale, et que le maire veut impérativement conserver, c'est le sable qui borde la plage, et qui à été envahi par des terrasses de restaurants à la lame battante. Exactement ce que la ADDUAM voudrait faire au Vauclin.

Il n'est pas de vacances bien vécues où un passage par ces restaurants et par cette rue, ne sont pas programmés. C'est la grosse attraction du pays, et si on y trouve souvent des touristes de passage et du pays, il est rare d'y croiser des békés. Cette activité où le tourisme est le moteur, les hôtels et l'hébergement chez l'habitant, les petits commerces typiques, les restaurants traditionnels, les pêcheurs sont devenus un mode de développement intégré et durable. Bon nombre de Martiniquais y sont attachés.

Selon la vision du maire Nicaise Monrose, Docteur en économie, un centre commercial en périphérie, à moins de 5 kilomètres du bourg serait un coup de frein brutal, donné à ce cercle vertueux. Un crime !

En France aussi, comme en Martinique, il existait des maires qui s'opposaient à l'implantation de centres. Pour Poursuivre la lecture cliquez su page 3 ou page suivante.

Il se trouve qu'au même moment Yan Monplaisir dans sa mission de responsable du développement économique, a enclenché une réflexion, pour définir quelle dynamique locale mettre en place pour revitaliser les centres-villes

A cette occasion, Olivier Razemon auteur du livre" Comment la France a tué ses villes" est passé à Sainte-Luce. Il était l'invité de Yan Monplaisir, et faisait partie d'une délégation de politiques, d’architectes, d'urbanistes et d'économistes qui a visité 3 villes du Sud. Ce spécialiste de toutes ces questions à confirmé le point de vue du maire de Sainte-Luce, considérant que ce dernier était courageux. Courageux de défendre le petit commerce, courageux de s'opposer au groupe GBH. Il a même considéré que cet exemple était rare, même s'il n'était pas unique.

En France aussi, comme en Martinique, il existait des maires qui s'opposaient à l'implantation de centres. Face à l'opposition d'ouverture de ces centres, les hommes d'affaires pouvaient mettre en place un arsenal juridique pour contraindre le maire et imposer leur projet. Mais dans tous les cas, seul le rapport de force, avec l'aide de la population pouvait faire la différence. Une détermination qui pourrait s'organiser cette fois avec le concours du premier magistrat de la commune, le maire.

Notre conclusion et notre opinion sur la question.

Nous ne sommes pas un média qui se contente d'exposer les faits. Notre originalité consiste dans un premier temps à creuser le dossier. Dans ce cas, nous avons fait partie de la délégation et nous n’entendons pas rester muet face au cas de Sainte-Luce. Ceci pour plusieurs raisons.

La première c'est que selon ce que nous a indiqué la DEAL, le représentant de l'état, le nombre de mètres carrés de surface commerciale est largement dépassé en Martinique. Certes rajoute t'il, ces surfaces ne sont pas harmonieusement réparties. Dans le cas de Sainte-Luce, aucun habitant n'est à plus de dix minutes d'un centre commercial. Rivière salée, Rivière Pilote, Marin sont autant de lieux d'implantation de centres commerciaux. Il existe par ailleurs à Sainte-Luce des surfaces commerciales alimentaires d’hyper-proximité.

D'autre part, il est clair que par l'élection du maire sur ce sujet, c'est la population qui refuse l'idée de l'implantation du centre commercial. Il serait à notre avis regrettable que l'homme d'affaires Bernard Hayot passe par dessus la réglementation commerciale et la volonté du maire qui représente l’intérêt collectif.

Par conséquent, autant nous avons salué l'initiative de ce groupe dans la reprise du musée à Saint-Pierre , autant nous considérons que le centre commercial du Vauclin, sera la goutte qui va remplir le vase. Nous estimons que celui de Sainte-Luce est celui qui pourrait être la goutte qui fera déborder ce même vase.

Nous envisageons de questionner Bernard Hayot à ce propos, il a déjà répondu à notre micro à d'autres occasions. Nous vous dirons ce qu'il nous aura dit, s'il accepte notre invitation à parler dans ce cas précis.
.


Dans la même rubrique :