Dossier budget CTM 2018: Au-delà de toutes les polémiques ....


Rédigé le Mercredi 11 Avril 2018 à 09:46 |
En cliquant sur l'un de ces boutons vous allez connaitre mes centres d'intérets En savoir plus sur cet auteur

La coalition qui gère la CTM n’est pas moins composée de 8 partis politiques différents. Il va du spectre des Indépendantistes disons à l’extrême gauche pour arriver à une droite libérale, et une droite dite Martiniquaise.


Il n’est donc pas aisé de satisfaire toutes les sensibilités, de combler toutes les tendances, d’autant que chacun de ces groupes disposent de satellites territoriaux, financés par la CTM où ces derniers expriment leurs convictions idéologiques. C’est le cas de MARTINIQUE ECOLOGIE, du très critiqué conseiller exécutif Louis Boutrin, de Marinette Torpille pour la droite, de Karine Mousseau au tourisme, toujours pour la droite, de Francis Carole pour le PALIMA, dans le secteur du social, pour quelques exemples.

Bien que donnant des signaux de rébellionS Yan Monplaisir a voté le budget de la CTM.
Autrement dit outre l’opposition EPMN, la CTM est actuellement une conjonction d’idéologie, de projets, et d’actions du groupe majoritaire. On peut regretter que la loi exclue du fonctionnement de la CTM, un groupe important représentatif de presque 70 000 électeurs, mais c’est ainsi que la CTM aura été finalement emballée. Le vote de décembre 2015 se sera traduit par une répartition des rôles et une obligation pour le groupe majoritaire de faire tourner la machine.

La pratique d’une gestion d’une collectivité locale, se traduisant par un budget c’est donc chaque année, une impulsion, un style, une vision et une manière d’envisager le futur qui s’exprime. Cette expression est validée par la légitimité du vote des électeurs, mais devient critiquable par l’opposition.

L’opinion publique a donc son mot à dire au moins pour deux raisons. La première c’est que l’engagement citoyen se nourrit de l’information, que ce citoyen est en mesure d’aller chercher pour satisfaire sa curiosité et charpenter sa conscience politique . La seconde n’est pas moindre, au contraire, car elle montre que le citoyen martiniquais entre les taxes directes et indirectes est le second financeur du budget de la CTM après l’État. Par conséquent ne pas s’intéresser à ce qui a été voté à la CTM c’est se conduire en irresponsable, en candide.

Ce n’est pas le choix que j’ai fait en observateur de la vie politique. Ayant suivi les débats, ayant interrogé les élus, il convient de donner une opinion, une appréciation de ce qui a été fait . Nous ne nous interdisons pas un jugement. Nous ne nous cachons pas derrière un titre de journaliste, ni même de média officiel. Mais la nature ayant horreur du vide, nos intellectuels de renom, ne nous faisant pas bénéficier de leur science, probablement par fainéantise, peut- être par paresse, nous nous considérons comme légitime à donner un avis.

Pour lire la suite du dossier cliquez sur page suivante.



Notre première analyse de ce budget est de considérer les sources de financement.

C’est l’occasion de rappeler le rôle de l’Etat. L’Etat tire son pouvoir de l’impôt qu’il prélève et nous ne connaissons pas le montant exact de l’impôt et des taxes levés en MARTINIQUE par l’Etat. Ce chiffre ne semble pas intéresser nos élus, plus enclins à chercher des poux sous les bras de leurs adversaires pour illustrer leur clivage. Or ce chiffre est fondamental. Sans remettre en cause notre appartenance à la France, savoir combien l’impôt et les taxes rapportent en MARTINIQUE est fondamental. Comment savoir si ce budget est un budget de danseuses, d’assistés ou de citoyens capables de produire la richesse qu’ils consomment.

Cette information est fondamentale, vous en conviendrez. Car si en fait la CTM gère un argent venu d’ailleurs, doit-elle se comporter comme si le pays était indépendant? N’ayant pas les chiffres justes, nous avons fait des extrapolations, notamment celle de savoir si le montant donné par l’Etat à la CTM par la Dotation Globale de Fonctionnement est supérieur aux taxes levées en Martinique.

Pour hypothèse, il est admis que le montant d’argent qui tourne en MARTINIQUE serait de 6 milliards. La CTM représentant 1 milliard. Arbitrairement nous avons pris 50 % de cette somme que nous considérons comme liée au commerce. Soit 3 milliards. Sur cette somme le montant de TVA prélevé serait de 255 millions en sachant que le taux de la TVA est de 8,5%. Mais retenez ce chiffre.

Si nous avons choisi cette taxe c’est parce que c’est la seule taxe que tous les Martiniquais payent quelque soit leur situation sur tout ce qu’ils achètent, à quelques exceptions près. Par exemple la TVA sur le pain est de 2.10 %. Il existe des produits exonérés de TVA comme l’essence et il existe même des produits sur lesquels la TVA est non perçue mais récupérable pour les entreprises ,par exemple.

Pour raisonner par exagération on pourrait dire que si tous les Martiniquais, payaient de la TVA sur tout l’argent qui se dépense en MARTINIQUE, le montant de la TVA serait de 510 millions. Or la seule dotation de l’État est de 571,28 M€ sur le budget 2018 de la CTM.

Certes ce n’est pas la seule taxe payée par les MARTINIQUAIS, mais on peut dire que si le budget de la CTM est de plus d’un milliard, les seuls Martiniquais ne pourraient pas payer le budget de fonctionnement de leur collectivité.
Ce budget est donc un budget de solidarité de la France, et il est regrettable que les élus ne disent pas plus qu’ils gèrent un budget dont les ressources externes sont de 72 % sur un peu plus d'un milliard €.

Si c’était le cas peut être que les critiques seraient moins frontales en particulier sur le budget des investissements qui concernent le monde économique dont la production par la TVA serait de 255 millions sur la base de 3 milliards d’ activités en tous genres taxées.

Très probablement que vous vous demanderez ce que nous voulons vous faire comprendre par cette démonstration. Nous voulons vous dire en fait que la guerre qui existe entre le PPM et le MIM n’est en fait qu’une différence de vue sur la manière de dépenser un argent qui vient de l’État.

Le PPM considère qu’il faut faire levier à partir de l’argent de l’Etat. Par exemple par des partenariats du type VINCI pour le TCSP.

Le MIM lui, considère qu’il convient sur la base de la capacité d’autofinancement de la collectivité, de faire levier sur les fonds Européens dont la CTM a la charge.

Il s’agit donc bien de deux points de vue bien opposés, dont l’argumentation peut justifier le choix. Cette différence de vue devient une différence politique si on considère que les Indépendantistes gèrent le pays, comme si le pays était un pays indépendant, alors que les autonomistes le gèrent comme une injonction faite à l’Etat pour dire à ce dernier qui si le pays est endetté par l’investissement d’infrastructures nouvelles , c’est à cause de l’état dans lequel ce même Etat à laissé le pays au moment du début de la décentralisation.

Pour lire la suite du dossier cliquez sur page suivante.

En effet quand on sait le pompage de richesse fait au moment du statut de colonie de nos pays, on comprend bien que si la France est venue ici ce n’est pas pour les beaux yeux des Martiniquais, mais bien pour ses propres intérêts.

La France est le premier financier du budget de la CTM
A partir de ce moment il devient dérisoire de discuter des orientations d’un budget dont l’articulation est tournée vers la consommation :

200 millions pour la solidarité, donc pour consommer,

200 millions pour la protection des enfants et des personnes âgées,

Et un montant global de fonctionnement de 865 509 154 €, dans lequel les salaires des 4000 agents de la collectivité sont payés pour que ces derniers consomment eux aussi.

Après donc , tout devient une question d’équilibre savant entre les nouvelles directives vis-à-vis des collectivités édictées par l’État et un ajustement par un prêt en investissement limité par les propres capacités de la collectivité pour faire face à un endettement.

Par conséquent ne retenir que le montant des investissements, envers le monde économique, c'est regarder le problème du développement de la MARTINIQUE par le petit bout de la lorgnette. Le vrai problème de la MARTINIQUE c’est que le budget de l’aide sociale est plus élevé que tous les budgets d’investissement. Cette réalité est plus préoccupante quand on sait qu’avec l’idée d’une seule collectivité ce chiffre de l’aide sociale reste proéminent. Il est d’autant plus inquiétant qu’il est non compensé entièrement par l’Etat. Par conséquent quand l’État décide d’établir le RSA et qu’ il le décide seul, mais en l’imposant aux élus de la principale collectivité, la CTM, sans une totale compensation , cet Etat en fait appauvrit le pays.
On peut donc dire que ce que l’Etat donne pour la solidarité , il le reprend d’une manière ou d’une autre , mais en endettant la collectivité qui est en charge du développement économique.

Pour lire la suite du dossier cliquez sur page suivante.


On aurait pu imaginer que les élus de l’opposition, ceux du PPM en particulier posent les vraies questions de conception des relations budgétaires avec la France, mais au contraire ils se perdent, pour certains dans des démonstrations inutiles, dont le seul sentiment donné à la population est d’empêcher la majorité d’avancer.

Johnny Hajjar Sécrétaire Général du PPM prèfère une opposition frontale. Catherine Conconne depuis son élection dit ne plus perdre son temps.
Si demain le PPM devait revenir au pouvoir, il serait confronté à ce même problème de structuration du budget et ce n’est pas sa conception différente du développement sous ingénierie qui réduira le nombre de personnes en situation précaire dans le pays.
Deux plans de relance énergiques, plus un TCSP monté avec la plus belle ingénierie politique, et en plus qui ne roule pas , ne sont pas venus au bout d’un chômage coriace qui dévore en silence le pays à la manière des poux de bois.

Ce ne sont pas les agitations politiques amplifiées par la présence des caméras qui y changeront quelque chose. Bien au contraire, elles transforment une comédie en tragi-comédie, une désolation économique en abstention électorale.
Les prises de parole de Yan Monplaisir si elles sont justes, du point de vue des besoins et des attentes du monde économique et de ses propres besoins, est un enfermement d’image qui à terme va le défavoriser dans sa quête de vote. Il existe en Martinique 50 gros groupes , environ 7000 entreprises artisanales actives et même pas 2000 patrons d’entreprises agricoles. En imaginant qu’il réunisse tous ces dirigeants à sa cause, ce n’est pas par ses propos économiques qu’il attirera les cas sociaux, et encore moins tous les ouvriers , qui considèrent que les patrons sont des « cochonneries ».

Les Martiniquais sont trop fiers pour parler de leur souffrance, trop débrouillards pour se laisser mordre par un système dont la seule issue est de produire des déchets et des déceptions par l’exclusion. Ils ont déjà compris qu’ils ne seront pas ceux qui majoritairement habiteront le Cap Est.
Alors ils se contentent des minima sociaux, de logements sociaux, de vacances sociales, d éducation sociale et vaille que vaille rythment désormais leur vie au tempo du tour des yoles, des chanté Noël, du carnaval et d’activité associative par lesquels ils animent leur triste sort.

Pour lire la suite du dossier cliquez sur page suivante.


Il ne s’agit pas de se satisfaire de ce triste tableau ! C’est quoi ces observateurs politiques qui savent observer, critiquer, et soupeser sans faire de proposition?

Yan Monplaisir parle de buget non certé hors Miguel Laventure est de son groupe politique.
Là, notre point de vue est de considérer qu’il convient de modifier dans un premier temps les structures administratives de la CTM. En particulier sur la prime au gagnant qui est trop importante. Le mieux serait de la supprimer entièrement.

Secondairement le principe d’un conseil exécutif qui infantilise le reste de l’assemblée nous semble être à l’usage, un mauvais modèle politique. Il serait mieux de revenir au principe d’une assemblée délibérante de type où la proportionnalité serait respectée.

Enfin, en terme de modèle de développement il est clair que le système libéral ne peut plus satisfaire la majorité des habitants martiniquais. Il doit demeurer pour satisfaire les angoisses existentielles de certains, mais le bon schéma, serait celui d’un développement mutualiste où tous les Martiniquais pourraient retrouver leur billes sans un sentiment d’exclusion, d’une MARTINIQUE plus juste où les positions de privilégiés de certaines familles ne remplacent pas les ascenseurs sociaux et la compétence dans les collectivités .

Il n’est pas normal par exemple, de passer sa vie à payer un logement social et ne ne pas à terme et parfois 40 ans plus tard pouvoir bénéficier d’un titre de propriété, ne serait ce que celui de part sociale dans les sociétés de HLM

Il n’est pas normal que des chefs d’entreprises, terminent leur vie sans retraite sérieuse, sans un certain confort alors qu’il ont passé leur temps au travail, quand ce n’est pas l’endettement qui les guette ou les affaires relatives à leurs activités d’entrepreneurs.

Il n’est pas normal que des jeunes ne trouvent pas de solution d’insertion alors que l’on apprend que des lignées politiques distribuent du travail en collectivité pour des gens qui sachant leurs privilèges, ne respectent ni leur chef de service , ni les usagers.

Il est encore moins normal que des générations entières soient victimes d’une catastrophe sanitaire sans précédent, et que l’on apprenne que l’Etat qui est en charge de protéger les populations soit celui là même qui propose d’augmenter les taux d’admissibilité des perturbateurs endocriniens au moment où il faudrait consommer des produits sains et dépourvus de toute trace de polluants.

Vous voyez, la liste pourrait être longue, résumons toute cette désolation en une phrase, courte exaspérante et positive : Il serait temps que le développement durable s’applique en MARTINIQUE.

Fin du dossier Dossier budget CTM 2018


POLITIQUE
Dans la même rubrique :