France-Antilles : Nous ne sommes pas d'accord avec l'argumentation d'Emmanuel de Reynal .


Rédigé le Lundi 19 Aout 2019 à 03:39 |
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Nous partageons régulièrement des réflexions d'Emmanuel de Reynal. Autant quand nous ne partageons pas son opinion, que lorsque nous croyons que son post peut éclairer.


Certes il est incontestable que la perte du seul quotidien local serait un séisme sans précédent. Mais il faut aussi que France-Antilles balaye devant sa porte. De plus les réseaux sociaux et tous leurs désagréments ne peuvent justifier par leur défauts, toute la débâcle d'un France Antilles, jadis, hégémonique.

Sur la phrase : je cite "Ou doit-on au contraire s’en inquiéter, et craindre de n’être plus informés que par les billets d’humeur, les blogs partisans et les « émotions » d’Internet ? écrite par EdR voilà notre réaction.

Si France-Antilles va mal ce n'est pas de la faute des réseaux sociaux, ni d'internet et des différents éditorialistes et chroniqueurs. Si France -Antilles va mal c'est essentiellement justement que ce leader a raté un virage numérique qu'il n'a pas vu venir. Pour preuve, on vend encore de la pub sur FA, NET AU FORFAIT ALORS QUE PARTOUT DANS LE MONDE C'EST AU COUP POUR 1000; LES ANNONCEURS MARTINIQUAIS NE SONT PAS OU PLUS DES IDIOTS;

D'autre part le rapport impact prix statistique est détestable. A l'usage l'impact de France Antilles est régulièrement et irréversiblement en baisse. Le quotidien n'arrive même pas à fixer ses lecteurs papiers.

Autre citation : "Car la vérité, c’est qu’avec Internet nous naviguons dans un marécage d’infos, d’intox, et de fake-news dont les marchands d’apocalypse nous abreuvent chaque jour." Non Emmanuel.. Internet n'a rien à y voir. Si on a souvent appelé le quotidien local France "manti" ce n'est pas par hasard. En quoi donc et par quel argument la rédaction de France Antilles serait-elle plus crédible que celle de RCI, de ViaAtv de RFO , ou même de MAKACLA.COM. Il existe bien des propagandistes fous; mais ces derniers ne sont pas plus à plaindre que la rédaction endormie d'autres médias officiels nationaux du même groupe. Pour preuve, nous avons demandé et hurlé de tous nos poumons, pourquoi le Tribunal de Commerce de Fort-de-France remettait les clefs d'une entreprise en redressement judiciaire à un parent proche (1 niveau) de celui qui avait poussé par le fond l'entreprise. Il s'agirait de moi que le putois éditorial de Dégras dirait que c'est par affiliation à des loges et tous les autres, y compris les journalistes de FA eux- même se sont tus.

Ils doivent s’appuyer sur une rédaction responsable et exigeante, voire sage. Que veut dire ici le mot sage ?

Sage veut-il dire par exemple , ne pas donner la parole à la frange révolutionnaire panafricaniste martiniquaise, qui est la vraie révolution politique de Martinique 2.0 ? Etre sage cela veut-il encore dire qu'il convient d'être les porte- micros de syndicats qui permettent de remplir les colonnes, ou cela veut-il encore dire qu'il vaut mieux se coucher à plat ventre devant les 5 plus gros annonceurs de Martinique ? Et quand ces derniers pratiquent des démarches contraires au développement durable ou une politique sociale inappropriée, faut il aussi des journalistes sages ?

Enfin Emmanuel ,ta dernière phrase est encore plus préoccupante, la voici "Et à tout choisir, je préfère vivre dans un territoire qui dispose d’un vrai titre d’information régionale, même imparfait, plutôt que de me laisser balloter par le seul rythme des pulsions du web. fin de citation. EdR, le net s'impose non seulement à toi, mais à nous tous. Ce que tu constates simplement c'est que France-Antilles dans ses outils n'est plus leader. Pourras-tu encore conseiller à tes annonceurs de choisir le cheval dont la tête ne dépasse pas ? Certainement que ce sera encore le cas pour les fausses bonnes raisons que tu évoques, mais ce choix ne sera plus objectif!

Alors que faire ? A mon sens le mieux qui pourrait arriver à ce groupe de presse serait qu'il soit vendu à la découpe. Certainement que des groupes industriels avec des moyens devraient faire des offres sur les journaux satellites. Choubouloute, Créola, 97-2 seraient beaucoup mieux s'ils retrouvaient une indépendance qui relance la pluralité de la presse locale.

Autrement dit en voulant tout, en tuant toutes les initiatives privées autres que celles de France-Antilles ( avec le concours des principales agences de pub dont ton groupe) le groupe Hersant a tué la diversité de l'écosystème de presse en Martinique. Il en est victime aujourd'hui à son tour. Autant de talents que ceux qui composent le personnel de ce groupe, plus nos jeunes arrivant bardés de savoir-faire internet réseau, laisseront nécessairement place à un nouvel écosystème ! Nous sommes prêts à iciMartinique.com à recueillir des talents expérimentés, mais pas pour faire un article tous les deux jours, mais un direct par heure !

Oui Cher Emmanuel le futur est à l'instantané et sur le portable !


Pour lire le texte d'Emmanuel de Reynal cliquez sur page suivante .


Jamais sans doute nos médias martiniquais n’ont été aussi fragiles. Par Emanuel de Reynal

Alors que ViaATV se remet péniblement de ses troubles financiers, et que Martinique la 1ère est confrontée aux arbitrages de Bercy, France-Antilles pose à nouveau un genou à terre sans être sûr de pouvoir le relever un jour. La crise touche toutes nos entreprises d’information avec le risque réel d’éteindre leurs voix.

Doit-on s’en réjouir comme le font certains, prompts à condamner la moindre insuffisance journalistique ? Ou doit-on au contraire s’en inquiéter, et craindre de n’être plus informés que par les billets d’humeur, les blogs partisans et les « émotions » d’Internet ?

Doit-on applaudir la fin de la presse traditionnelle au prétexte qu’avec le web, les citoyens disposent désormais des pleins pouvoirs de communication ?

En réalité, les réseaux sociaux rendent les médias classiques plus nécessaires que jamais, alors que ces derniers sont affaiblis et décrédibilisés. Sans médias forts, pas de connaissances utiles, pas de débats sains, pas d’affrontements d’idées, pas de démocratie. Encore faut-il qu’ils produisent leurs informations avec un minimum de rigueur et d’éthique. Avec suffisamment d’objectivité et de professionnalisme, comme c'est d'ailleurs globalement le cas de France-Antilles.

Mais reconnaissons qu’à l’heure des posts et des tweets, nous aimons critiquer nos médias traditionnels, et nous nous en faisons les procureurs impitoyables. Nous ne leur pardonnons rien, pas même un centième de ce que nous acceptons des flux d’Internet.

Oui c'est vrai, Internet nous apporte la liberté et nous permet de communiquer sans entrave nos pensées et nos opinions, de parler et d'écrire librement, dans le plus pur esprit de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme. Comment ne pas aimer cet Internet-là ? Mais comment ne pas le craindre aussi, si nous nous en remettons entièrement à lui ?

Car la vérité, c’est qu’avec Internet nous naviguons dans un marécage d’infos, d’intox, et de fake-news dont les marchands d’apocalypse nous abreuvent chaque jour. Nous croyons nous informer alors que nous sommes la plupart du temps le jouet des algorithmes qui nous servent la soupe que nous voulons boire. Nous sommes submergés, et nous choisissons nos repères dans nos propres certitudes. Nous croyons participer aux débats alors que nous n’enfonçons plus que nos propres clous, de plus en plus convaincus d’avoir raison. De plus en plus convaincus que l’autre à tort.

Les algorithmes des réseaux sociaux n’ont qu’un objectif : obtenir des réactions de notre part pour les transformer en datas sonnantes et trébuchantes. Concrètement, Facebook nous enferme dans nos bulles de certitude et s’arrange pour optimiser ce que l’on appelle « l’engagement ». C’est à dire une réaction de notre part : un like, un partage, un commentaire… C’est leur Graal !

Résultat : les points de vue sont de plus en plus radicaux et la critique de plus en plus haineuse. L’esprit de nuance n’est plus de mise et fait place à l’insulte. C’est la grande dérive aujourd’hui, en Martinique, en France, en Europe, et partout dans le monde des GAFA… la montée des tensions et des populismes.

C’est bien dans ce monde tendu que les médias traditionnels doivent retrouver leur juste place. Ils doivent apporter au débat public un peu de rationalité, un peu de faits vérifiables, un peu de contenus raisonnables, un peu d’intelligence. Ils doivent assumer une ligne éditoriale honnête, non dogmatique. Ils doivent s’appuyer sur une rédaction responsable et exigeante, voire sage. Une rédaction qui ne se laisse pas embarquer dans la course folle aux scoops propre aux réseaux sociaux.

Ils ont ainsi une mission de proximité et d’équilibre démocratique à remplir, en redonnant sa vraie valeur à l’information. C’est bien pour cela qu’il ne faut pas qu’ils disparaissent. Et c’est bien pour cela que l’on ne doit pas se réjouir des difficultés de France-Antilles. Car malgré les reproches qu’on peut lui faire, ce journal a formidablement tenu son rôle depuis 55 ans.

Et à tout choisir, je préfère vivre dans un territoire qui dispose d’un vrai titre d’information régionale, même imparfait, plutôt que de me laisser balloter par le seul rythme des pulsions du web.

Laissons l’émotion aux réseaux et l’info aux médias. Et souhaitons qu’avec FA, l’info au quotidien survive au quotidien de l’info.

Par Emanuel de Reynal


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