GARCIN MALSA S’ADRESSE AUX INTELLECTUELS FRANCAIS


Rédigé le Lundi 16 Février 2009 à 23:46 |

Garcin Malsa , Maire de la Ville de Saint- Anne , Président de l’organisation politique souverainiste le MODEMAS interpelle les intellectuels français et le Président de la République.


Photo Marie Claude BEROUARD
Madame, Monsieur, Vous n’ignorez pas que la Martinique et la Guadeloupe ainsi que la Guyane qui sont des départements français et donc des territoires censés être régis par les mêmes règles et lois de la République française comme n’importe quel département de France, sont traversées par une crise grave qui est à l’origine d’une grève générale qui dure depuis plus d’une semaine.

Depuis le 5 février 2009 des milliers de martiniquais manifestent tous les jours dans les rues de la Capitale contre le coût élevé de la vie, les bas salaires, le déficit de logement, le chômage dont le taux dépasse 25 % alors qu’en France il se situe aux environs de 8 à 9 % .Il s’agit d’un mouvement d’une très grande ampleur puisqu’en dépit des conditions difficiles et des blocages des négociations de la part de l’Etat et des patrons de la grande distribution, le nombre de participants ne cesse d’augmenter atteignant quelquefois jusqu’à 65 000 en Guadeloupe et 40 000 en Martinique, ce qui à l’échelle d’un pays comme la France représenterait respectivement 8,5 millions et 6,5 millions de personnes.

Cette crise est le résultat d’une situation ancestrale de monopole qui s’est installée dans nos pays depuis la période esclavagiste au XVIIème siècle et qui a continué après 1848 et qui continue jusqu’ici. En effet, une petite minorité blanche descendant des esclavagistes constituée en caste, et représentant à peine 1% de la population martiniquaise contrôle grâce à l’appui financier constant de l’Etat tous les secteurs vitaux de l’économie du pays, ce qui lui permet de faire des bénéfices démentiels sur le dos de la population à majorité noire, en pratiquant des prix prohibitifs tout en payant des salaires ridiculement bas.

Il faut dire que la puissance des membres de cette caste qui pratique l’endogamie et une forme d’apartheid économique et social perdure grâce à la complicité de l’Etat français qui lui consent moult cadeaux financiers et fiscaux, qui ont permis à certains d’entre eux de créer un empire financier grâce auquel ils ont étendu de façon tentaculaire leur emprise dans la caraïbe, mais aussi dans les autres départements et territoires français d’outre mer voire même sur d’autres continents, devenant ainsi des concurrents sérieux et des actionnaires de multinationales.
Un documentaire intitulé « les derniers maîtres de la Martinique » diffusé sur CANAL + en France puis en Martinique au lendemain du début de la grève, le vendredi 6 février 2009, montre très clairement cette situation ci-dessus relatée en même temps qu’il révèle les propos négationnistes et racistes d’un représentant de cette caste le dénommé Alain HUGUES DESPOINTES parlant des cotés positifs de l’esclavage et de la "préservation de la race pour éviter un métissage" jugée "peu harmonieux !"

Si au départ des revendications des martiniquais mais aussi guadeloupéens portaient principalement sur l’exploitation économique dont ils sont victimes de la part de cette caste béké en situation de monopole dans l’import export, les propos racistes et les informations contenus dans ce documentaire ont provoqué chez eux une prise de conscience de ce que nous appelons ici une "pwofitasyon" sur le Peuple Martiniquais, c'est-à-dire une exploitation extrême du peuple méprisé et abusé pour sa couleur de peau.

A vrai dire depuis ce documentaire les foules n’arrêtent pas de grossir dans les manifestations de rues et chaque jour des milliers d’hommes et de femmes majoritairement jeunes et sans appartenance syndicale et politique arpentent les rues de la capitale avec la ferme détermination de gagner coute que coute leur combat contre la précarité et la "pwofitasyon" dont ils sont victimes de la part des patrons békés et de l’Etat.Tout se passe comme si les propos racistes méprisants et arrogants des portes parole de la caste béké avaient galvanisé les revendications de ces peuples faisant éclater les veines et les artères des quartiers populaires du pays pour laisser à flot la sève ancienne en attendant qu’elle soit remplacée par les apports d’une nouvelle société, celle à laquelle aspirent les Martiniquais, Guadeloupéens, Guyanais de tous âges.

S’il s’agissait de vous sensibiliser sur la situation économique de mon pays que vous connaissez sans doute déjà, je m’abstiendrais de vous écrire, connaissant vos multiples activités, préférant vous laisser votre temps et vos réflexions à des causes humanitaires plus isolées et dramatiques .Cependant, à vous qui avez une influence certaine dans l’opinion française et même au-delà, il m’est apparu nécessaire pour l’honneur de votre pays d’attirer votre attention, sur le fait que le peuple martiniquais, mais aussi les peuples guadeloupéen et guyanais notamment ont été indignés de voir que jusqu’à présent le Président de la République, bien informé de ce documentaire, a brillé par son mutisme sur les propos racistes prononcés par ce représentant de la caste béké.
Or Monsieur le Président de la République française ne cesse de clamer que la France patrie des droits de l’Homme ne peut accepter que des propos racistes ou d’exclusion soient prononcés à l’égard de telle ou telle communauté, sans qu’ils soient dénoncés, et que leurs auteurs soient jugés et punis. Nous l’avons d’ailleurs vu dénoncer fermement et à juste titre des propos racistes prononcés à l’encontre de la communauté religieuse juive qui a été fortement attaquée.

Qu’en est il donc pour nous ?

Au contraire les informations qui nous parviennent de source autorisée nous laissent croire qu’il est prêt à donner l’ordre de réprimer par la force et dans le sang les manifestants si le mouvement s’amplifie et se prolonge. Sachez que nos peuples ne cèderont ni au chantage de la répression, ni à l’incompréhension des patrons de la grande distribution. Madame, Monsieur, je sais combien vous êtes épris de vérité et de justice. J’espère que vous saurez vous penchez sur ce qui se passe en Martinique et en Guadeloupe et dénoncer cet état de chose auprès de l’opinion publique.






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