IL Y A DES ADMINISTRATIFS QUI SE COMPORTENT COMME DES POLITIQUES (France-Lise BASSETTE GUADELOUPE)


Rédigé le Mercredi 11 Mars 2009 à 12:49 |

Mes chers amis et amies. Mon coup de gueule nécessaire, sinon j’étoufferais. On nous a tellement habitués à être à genou, que dire la vérité aujourd’hui apparaît suicidaire. Descendante de nèg mawon moi aussi, j’estime avoir le droit de penser et de surtout dire ce que je pense.

Il n’y a plus de fouet pour me contraindre, même si certains seraient très furieux de mes écrits.



J’avoue que si au début j’adhérais à ce mouvement qui a eu pour mérite de mettre en lumière les problématiques de la Guadeloupe, depuis les débordements et les déclarations de leaders qui trouvent encore le moyen de justifier ces compartiments, je suis assez écœurée.

Ces jeunes, je les connais je pense assez bien. Pendant 3 ans, j’ai dirigé le CFA qui accueille près de 1000 apprentis par an. Plus de 50% de ces jeunes sont «ces jeunes des rues». Certains reviennent de la prison de Baie-Mahault.

Nous faisons le maximum pour les sortir de la rue et leur donner une chance d’obtenir un diplôme afin d’être plus tard des salariés, ou des artisans eux-mêmes.

Pourtant ils cassent leur propre matériel de formation, agressent quelquefois des agents, ils les menacent. Enfin bref, ils font peur à leurs professeurs et cela s’aggravent d’année en année.

Les artisans ne veulent plus signer avec eux des contrats d’apprentissage, car trop paresseux, laxistes et intéressés uniquement par l’argent. Ils se droguent pour beaucoup, et de moins en moins d’artisans acceptent de les accueillir.

Est-ce la faute de l’Etat ?

Nous sommes tout simplement un peuple irresponsable, cherchant toujours ailleurs le bouc émissaire de nos malheurs. Tout commence dans les familles. Les parents ne s’occupent pas convenablement de leurs enfants (les papas jouent au PMU, ils connaissent le poids du jockey et du cheval et pas les problèmes de leurs enfants, c’est nul) les parents sont de plus en plus dehors et les enfants de plus en plus livrés à eux-mêmes.

Est-ce la faute de l’Etat ?

Tout le monde veut se réaliser. Avant, les parents se sacrifiaient pour les enfants. Maintenant c’est fini. Les enfants suivent, s’ils peuvent.

Est-ce la faute de l’Etat ?

Trop de gens oublient que la société, c’est d’abord la somme des familles et des individus qui la composent. Or, les familles explosent, la société explose aussi. C’est l’individualisme à outrance, l’intolérance, l’égoïsme. Comment s’étonner du résultat ?
Bravo, on a dénoncé ce qui ne va pas, mais on utilise le mal pour traiter le mal : où va-t-on ? Quelle leçon tirer de tout ça. Ruines et chaos. On dit aimer son pays, j’en doute !
Je m’excuse de ce coup de gueule, mais j’en ai marre de ce jeu de cache-cache, de cette absence générale de responsabilité. Or nous sommes TOUS responsables, car nous sommes des acteurs et non des sujets. Nous avons toujours le choix de dire non ou de faire autrement.

J’appréciais DOMOTA, maintenant je ne le
supporte plus, car c’est un hypocrite. Je l’ai entendu de mes propres oreilles dire qu’ils sont fatigués de marcher, qu’ils arrêteraient dès le lundi 16, de marcher. Il a même dit qu’ils étaient armés : pourquoi cette précision ? Et ils s’étonnent aujourd’hui des débordements ? Il a appelé aux débordements et il continue avec Nomertin (quant à lui un vrai enragé !) à appeler aux débordements.

Ce sont des hypocrites qui utilisent le peuple pour obtenir ce qu’ils n’ont jamais pu obtenir : le pouvoir. C’est pourquoi ils veulent mettre à genoux les collectivités, l’Etat et le patronat, tout ce qui représente jusqu’à présent le pouvoir. Et le peuple qui est toujours à la recherche d’un chef charismatique (surtout depuis OBAMA), le suit comme un mouton dont on a lavé le cerveau. Le pire : je ne suis pas certaine que sans cet appât du paragraphe sur l’amélioration des conditions de vie, qu’autant de personnes serait dans les rues et tiendrait si longtemps le siège de la Guadeloupe..

Voilà mon opinion.

Je refuse de faire passer des emails ou SMS qui font l’apologie du mouvement et jette de l’huile sur le feu. Je refuse qu’on m’interdise de travailler. Je refuse qu’on m’interdise de me déplacer, je refuse qu’on m’impose ma façon de penser. La seule liberté que nous ayons vraiment, c’est la liberté de penser, j’en jouis pleinement là, maintenant et je m’offre le luxe de le dire.

Vous avez parfaitement le droit de ne pas être d’accord et je l’accepterais.

France-Lise BASSETTE
Secrétaire général, directeur des services.
Chambre de Métiers et de l'Artisanat de la Guadeloupe



GUADELOUPE
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