Jean Philippe Nilor, Marcelin Nadeau un tandem qui a toute sa cohérence !


Rédigé le Mardi 5 Février 2019 à 07:57 |
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Il n' y aurait pas eu l'affaire de trahison prétendue du chef du MIM révélée par Alfred Marie-Jeanne lui même au travers de l'histoire du G20 que Jean-Philippe Nilor à la date du 3 février 2019, n'aurait pas lancé de parti politique. On peut donc affirmer que cet essaimage du MIM qui a donné lieu à deux groupements, les pro-Marie-Jeanne et les pro-Nilor est la conséquence d'une incapacité à aplanir un désaccord, une différence de vue et un conflit générationnel si ce n'est une guerre d’ego inappropriée.


Photo Serge Boissard
Sans cette crise familiale grave, dont les traces sont profondes, qui se termine par une saignée sévère au sein du MIM le nouveau parti politique PEYI-A à l'initiative de Jean-Philippe Nilor n'existerait pas. Aujourd'hui, il est lancé sur les fonds baptismaux avec d'autres représentants du mouvement nationaliste martiniquais, les militants de Nou Pep Là. Curieusement, cette séparation à l'origine de cette distanciation au MIM est paradoxalement une réconciliation entre cousins. La deuxième génération du MIM a retrouvé la deuxième génération du MODEMAS.

Pour illustrer notre propos, c'est comme si Alfred Marie-Jeanne et Garcin Malsa s'étaient réconciliés. Alors que reste t'il de cet héritage idéologique indépendantiste et de cette guerre intestine entre fondateurs du mouvement nationaliste martiniquais ?

Jean-Philippe Nilor et Marcelin Nadeau sont au moins d'accord sur un certain nombre de points, la nécessaire utilité de réunification du mouvement nationaliste. C'est ce qui explique la présence d'une personne comme René Malouda ex Asé Pléré An Nou Lité, militant de la première heure. Le second point d'accord, c'est la notion de rendez vous générationnel. Effectivement dans le board du nouveau parti Peyi-A ,aucun membre de l’ancienne génération, quand bien même une fraction des idéologues "fractionnistes" du MIM apporte sa caution morale à ce nouveau groupe. La présence de Louis Félix Duville, l'enfant intenable de Marie-Jeanne est la meilleure preuve que ce nouveau mouvement ne part pas de rien.

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Alors c'est quoi le fondement idéologique de ce mouvement ?

Photo Serge Boissard
Jean-Phillipe Nilor a un slogan qui résume sa vision : Réduire toutes les dépendances . Cet analogisme du mot indépendance. Est- ce un jeu de mot pour mettre en miroir la notion d'indépendance un des fondement du MIM, mais qui Nilor le sait ne fait pas sexy ? Ou est-ce un stratagème, en particulier quand il s'agira de partir à la recherche des électeurs nouveaux et jeunes. Car vous êtes bien de notre avis, JP Nilor n'est pas plus que vous et moi, un idéologue de l’indépendance. Mieux, il ne l'est pas d'avantage qu'Alfred Marie-Jeanne lui même, son géniteur politique et pas à défaut de Garcin Malsa qui a déclaré à notre micro qu'il fût indépendantiste. En fait ce que JP Nilor ne dit pas c'est qu'il est d'accord avec Sarkozy, Hollande, Macron qui expliquaient alors qu'ils demeurent les maîtres des lieux, l'évidence d'un développement endogène urgent. Mais qui peut ne pas être d'accord avec le député du sud, pour plus de diversification, plus de création de valeurs ajoutées locales ?

Par contre ce que nous avons retenu c'est sa promesse de faire de la politique de manière différente.

Il aura fustigé le principe du fonctionnement pyramidal, et celui du fait-du-prince, résultat d'une mise sur un piédestal, d'un homme tout puissant, détenant toutes les vérités, par sa seule voix et pour toutes les autres. Mais ce règlement de compte entre un ancien partisan, un instant futur héritier du trône et désormais un nouvel insoumis libéré, ne peut pas non plus constituer un programme politique à nos yeux. Au mieux, il pourrait s'agir d'une note préalable pour un psychologue, qui doit faire émerger la vraie nature d'un militant politique qui se retrouve face à lui même.

C'est pour cela qu'à notre avis, la colonne vertébrale idéologique de ce mouvement Péyi-A c'est Marcelin Nadeau. Ce dernier est déjà allé au feu et on connait ses positions politiques, qu'il a réaffirmé. Est-pour cela que JP Nilor lui même parle de grand frère?

Dans un premier temps, M Nadeau réaffirme la continuité d'action de son organisation politique, Nou Pêp la qui à travers sa présence dans différents collectifs dans toute l'île, est probablement l'organisation politique la plus présente sur le terrain. Syndicat de défense, des terres Assaupamar , GRS, CDMT, Modémas, n'est ce pas là, autant de bras armés au contact de l'électeur. Cette organisation on le sait est forte de nombreux militants et corps intermédiaires et en inspire plus d'un.

Est pour cela que Marcelin Nadeau a parlé de jonction ? Le mot jonction prend ici tout son sens sportif. C'est à dire une décision de collaborer ensemble, chacun avec ses moyens soit pour rattraper ceux qui sont devant, soit pour maintenir son avance.

C'est pour cette raison que nous parlons de tandem politique. Césaire était bien en tandem avec Aliker, pour la mairie de Fort-de-France, autant qu'il ne l'était avec Camille Darsières pour les choses du pays. La seule question dès l'instant c'est de savoir jusqu'où ira cette jonction ?

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Alors quelles sont les chances ?

Photo Serge Boissard
Nous constatons que c'est avant tout une recomposition du camp nationaliste. Nous observons d'autre part que dans cette course lancée pour la gouvernance du pays Martinique, que Marcelin Nadeau a autant besoin de Jean-Philippe Nilor que ce dernier a besoin de lui pour continuer d'exister politiquement.
Sur ce point, le tandem est cohérent. Nadeau sera l'idéologue, celui qui fonde la ligne du parti et Nilor sera l'homme des réseaux.

Un tricotage qu'il pourra opérer sans crainte d'être traité de traitre une nouvelle fois. D'autre part il convient aussi de compter avec la jeunesse montante de ces deux organisations. La saignée du Mim c'est tout de même avec des égéries comme Aurélie Nella, des valeurs sûres comme Sandrine Saint Aimé, et des espoirs comme Louis Régis Denis.

Le moins que l'on puisse dire c'est que Jean-Philippe a gagné son premier combat, celui de remplir confortablement le hall des sports sous les yeux affectueux du maire du Robert. Pour un parti qui se lance, ce n'est pas rien que de réunir autant de monde hors campagne électorale. C'est même un excellent signe.

La deuxième partie du combat sera de développer des affiliations cohérentes en particulier à la veille des municipales. Cette partie JP Nilor a déjà démontré qu'il sait faire.

Ceux qui seront dans l’emballage final, c'est à dire sur la liste qui va concourir pour les élections de la CTM 2 ne sont pas encore au devant de la scène. Ils pointent en coulisse, certains ne savent même pas qu'ils seront dans la meute. Alors, attendons pour en dire plus car c'est la forme de la contre parade que va prendre le MIM contre cette excroissance qui va donner du sens à ce qui se sera passé le 3 février 2019 au Robert.

Passé l'intensité de la douche médiatique agréable des premiers jours, il n'y a qu'une certitude : Tout le travail de fond ne fait que commencer, nous verrons !

Fin de l'article

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