LKP : NAISSANCE DE LA NATION GUADELOUPEENNE


Rédigé le Jeudi 5 Mars 2009 à 14:16 |

Par Danik I. Zandwonis . Il faut être guadeloupéen jusqu’a l’extrême limite de son être, pour ressentir la fierté qu’il y a eu d’avoir vécu intensément cette grève héroïque et historique.
44 jours, qui ont ébranlés mais sans ’abattre définitivement les murs du vieux monde colonial, néocolonial et post colonial.


Oui, il faut être la Guadeloupe, avoir enduré, dans sa chair d’île soit disant « découverte », foulée, volée, violée dans son corps, meurtri par les outrages successifs d’hommes venus de l’autre coté du monde, pour se sentir autre avoir envie de liberté définitive…

Oui il faut avoir été Karukéra, ou peut être Kaloukaera amérindien d’origine, avant d’être Guadalupe, Guadeloupe, jusqu'à Gwada, ti moun à Gwadloup. Pour se saisir de ce cadeau que la lutte des classes nous offre ce 4 mars O9.

Qu’importe le nom, nous saurons pour des siècles et des siècles, que la lutte Kont pwofitasyon est née un jour de janvier 2009 sur cette terre notre...

Déjà, un 21 octobre 1801, si loin, si longtemps, des ancêtres illustres, avaient labouré avec force, le sol aride de la liberté. Ils avaient osé. Et jusqu’au funeste 26 mai 1802, avant que le cri de Delgrès au monde – vivre libre ou mourir ne déchire la nuit, avant qu’Ignace et son étendard rouge, ne périsse au Morne Baimbridge et que les soldats tricolores n’exécutent leur sale besogne, nos pères avaient levé la tète, il s n’avaient qu’entrevus l’éclair de la liberté. Fin d’une histoire au gout amer d’inachevé.

Et puis d’autres fois, d’autres voies, cent fois ce peuple né de la servitude, peuple rebelle, têtu, vaillant, nègres « mauvaise nations » sang mélé sans cesse, ne se lassait pas d’essayer d’être lui-même. Cent fois nous avons lancé le défi de nous mêmes dans une construction souvent avortée

Cette fois, ça y est nous y sommes. Leur département -région ultrapériphérique, cadre étriqué, cadre colonial, tôt ou tard à briser, vient juste d’accoucher d'une nation.
Oui, le résultante de cette grève qui a depuis longtemps dépassé notre Guadeloupe c’est l’enfantement de la nation guadeloupéenne Elle sort des limbes.

44 jours de marche, enquête d’une terre promise, que nous avions sous nos pas.
44 jours de solidarité, de partage, d’humilité, de craintes, de quête d’un nous-mêmes.
44 jours pour chasser l’égoïsme, et nous construire.
44 jours, et tous les dénigreurs de nègres, dénigreurs d’indiens, dénigreurs systématique de nos consciences, dénigreurs d’eux même inconscientes marionnettes aux mains de « l’autre ».

L’autre qui nous a souvent refusé un brin d’humanité. Alors taisez vous Messieurs les beaux parleurs, messieurs les haut parleurs du vide, « épargnez nous, votre fraternalisme ... Attention chantier !

44 jours ce n’est rien que le début d’une nouvelle route, nous prenons le chemin difficile de la construction.
44 jours pour taire nos différences, nos égoïsmes, apprendre à partager, ré apprendre à nous parler à être nous la face du monde, quelle fierté.
44 jours et ce n’est pas tout. Nous cessons d’être simples locataires de cette terre, Nous la faisons notre.

44 jours naissance d’une nation, oui, mais il reste encore à construire l’état.
44 jours pour faire cesser le quotidien de la pwofitasyon, mais c’est sur qu’elle reviendra tôt ou tard, tant que nous n’aurons pas décidé d’en finir une fois pour toutes avec le système qui génère depuis 1635 toutes les pwofitasyons :

La route est tracée : merci LKP !


SOCIETE
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