La Fabrique à Entreprendre : Un beau projet dont nous attendons la mise en oeuvre.

Mais en attendant voici notre lecture de la situation.


Rédigé le Lundi 4 Février 2019 à 13:22 |
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La CTM fait beaucoup de choses bien dans le pays. Beaucoup plus que ne veulent le dire certains membres de son opposition, ou organisations, en lien avec ceux qui disent qu'il ne se passe rien. Mais faire beaucoup ne veut pas forcément dire faire mieux, au moment où il conviendrait avec moins de faire beaucoup plus !


Voici la présentation du projet par la CTM, à partir de la page deux nous vous ferons nos observations et vous apporterons des compléments d'information. Dans son fonctionnement présenté en conférence de presse, la Fabrique à Entrepreneurs de Martinique est très différente. Si il est bon d'adapter, la tropicalisation de l'idée, ne l'a-t-elle pas vidée de son sens premier.

Photo CTM
Fédérer et renforcer la visibilité des acteurs et de leurs dispositifs d’aide aux créateurs d’entreprise. Ce jeudi 18 janvier 2019, la Collectivité Territoriale de Martinique, Martinique Développement et la Caisse des Dépôts et Consignations ont lancé officiellement la Fabrique à Entreprendre, un nouvel outil de coordination qui permettra de structurer l’offre d’accompagnement sur l’ensemble du territoire.

C’est ainsi que 18 partenaires du monde économique local ont signé une convention sur la période 2018 à 2020, faisant de la Fabrique à Entreprendre Martinique, la plus importante au niveau national : la CTM, la CDC, Martinique Développement, la CACEM, la CAESM, CAP NORD, la CCIM, la CMA, CRPMEM, la Chambre d’Agriculture, l’ADIE Martinique, EDEA, Initiative Martinique Active, BGE, Réseau Entreprendre Martinique, Coup de Pouss’, la FTPE et l’Etat.
Il s’agit ainsi de mettre en place un véritable réseau d’acteurs, dûment habilités à accompagner le chef d’entreprise et lui offrir une gamme complète de services. Porte d’entrée unique pour le porteur de projet, la Fabrique à Entreprendre lui apporte les réponses à ses questions et l’oriente vers les bons dispositifs et interlocuteurs.

Parmi les outils opérationnels à venir : un site internet regroupant l’ensemble des acteurs et leurs offres de services, la mise en place de nouveaux dispositifs qui couvrent l’ensemble des besoins des porteurs de projets et des plateformes collaboratives. fin de citation du communiqué de presse

Fort-de-France, le 18 janvier 201

Maintenant passons à notre analyse avec une question. Au moment de l’hyper-proximité des services et de la relation personnalisée, un site internet seul avec un coordinateur unique, pourra t'il ventiler toute l'information de plus de 20 partenaires pour plus de 10 000 demandes d'informations par an ?

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Ma réponse est non quand bien même ce système serait automatisé au maximun.

Mais commençons par le début; que revêt la notion de fabrique à entreprendre? Voici la définition du label selon la Caisse des Dépôts :

La Caisse des Dépôts a pour mission de développer économiquement les territoires et contribue à la création et au développement des très petites entreprises et des entreprises de l’économie sociale et solidaire. Pour cela, elle s’appuie sur des partenariats de long terme avec les grands réseaux de l’accompagnement et du financement de la création d’entreprise (Adie, Avise, BGE, France Active, Initiative France, Réseau Entreprendre). Elle s’appuie également sur des réseaux thématiques tels que l’entrepreneuriat dans les quartiers prioritaires (CitésLab, Positive Planet France, etc) ou encore l’entrepreneuriat féminin (Action’elles, Force Femmes, Les Pionnières).

La Caisse des Dépôts a créé la marque « La Fabrique à Entreprendre » pour fédérer et renforcer la visibilité des acteurs et dispositifs d’aide aux créatrices et créateurs d’entreprise.

En Martinique les relais pour la création ne manquent pas de visibilité. Il suffit d'aller sur Facebook et de taper aide à la création d'entreprise en Martinique pour comprendre, Google est encore plus fourni. Mais ce qui est frappant, c'est les moyens mis à disposition pour réussir les objectifs présentés. Il est déjà particulièrement frappant que beaucoup des administratifs qui accompagnent les entrepreneurs nouveaux n'aient pas toujours eux-mêmes ni l'expérience de l'entrepreneuriat, ni celle d'employé de référence dans le secteur privé. Si le métier d'accompagnant est différent, qui n'a pas connu l'enfer de l'entreprise en Martinique, risquerait de donner de faux espoir aux porteurs de projet.

Si la Caisse de Dépôts répond elle à un programme national d'images, il convient d'observer que cette description ne répond pas au besoin de ces structures d'accompagnement qui souffrent principalement des besoins de fonds propres elles aussi. Pour compléter notre question, il n'est pas dit que les structures d'accompagnement n'aient pas besoin elles- mêmes d'être accompagnées. Mais pourquoi donc disons nous cela?

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Ces structures se livrent une bataille farouche pour leur propre existence et la pérennisation de leurs emplois sans la considération de leur propres instigateurs.

95 % des structures d'aides sont des associations, au mieux des coopératives. Elle vivent soit de la commande publique soit des subsides de subventions diverses qu' elles ont le plus grand mal à se faire payer. Souvent elles répondent à des projets de politiques électorales, et viennent en superposition des structures existantes dans les EPCI.

Quand ce n'est pas le cas, et qu'elles ont un ADN propre dans leur structure respective, aucun dossier n'est mis en branle en dessous de 3 mois entre l'instruction, et le paiement parfois 6 mois pour ne pas dire un an pour une subvention territoriale. C'est souvent l'expression d'un manque de moyens. Plus que de renforcer les plus performantes ou d'aider les plus faibles de ces associations, la proposition est de rassembler toutes celles qui existent, mais pour faire quoi?

Si nous nous référons toujours au communiqué et ce qui nous a été dit dans la séance de présentation, un site vitrine internet sera l'outil opérationnel et un seul agent pour animer, diriger, répondre, répartir tous ceux qui demandent des informations sur le comment entreprendre, en Martinique, le comment se faire aider .

Cette affaire ressemble à un goulot d'étranglement supplémentaire, une couche de plus dans le mille-feuilles. Pour preuve, si l'agent devait passer une journée pour comprendre chacune des associations et faire du lien, les 20 jours ouvrables ne suffiraient pas à visiter tous les partenaires de l'opération, voire à répondre à un public , et encore moins à alimenter un site internet. Ce qui se dit en off ne se dit pas en play, hors certains représentants avouent être présents par politesse si ce n'est par peur de représailles.

On aurait pu imaginer à ce stade, une cellule d'accompagnement des aidants. Comme c'est le cas des aidants familiaux. Ce n'est pas le cas. La double fonction visibilité et lisibilité ne demande pas la même compétence ni la même méthode et confier tout ceci à un seule homme ressemble presque à un suicide d'une idée, si ce n'est un coup d'épée dans l'eau.

Mais il ne suffit pas de critiquer, quoi faire alors ? Cliquez sur page suivante pour lire la suite de l'article



Observons avant tout le budget de cette affaire. C'est beaucoup d'argent visiblement, mais c'est peu si on tient compte de la durée du projet en fait une personne est en charge de tout cordonner !!

On peut comprendre raisonnablement qu'une collectivité comme la CTM et la banque des dépôts aient besoin d'un outil statistique, de contrôle de ses partenaires, et une vue d'ensemble sur l'information disponible pour les entrepreneurs. Les budgets dépensés le justifient. On peut même admettre que la CDC ait besoin d'une vitrine fédératrice pour montrer son dynamisme, son attachement à la mutualisation des efforts aux acteurs de l'entreprise et son ancrage dans le pays.

Mais il conviendrait de l'exprimer ainsi et de le traduire aussi de la sorte dans les faits. C'est ce qu'avait voulu mettre en place l'équipe précédente de la région en formalisant cette mutualisation par un guichet unique de l'entreprise en Martinique sous le vocable de maison de l'entreprise. Ce projet a été démantelé pour des raisons diverses dont on ignore à ce jour les véritables motivations. Reprendre le même projet, en y mettant moins de moyens, et en virtualisant la relation, me parait contre productif.

Nous avons interpellé Marinette Torpille à ce propos et sa réponse sur ce point ne nous a pas convaincu quand bien même nous connaissions son engagement pour le monde de l'entrepreneuriat et qu'elle a voulu nous expliquer la différence.

Dans les différents projets présentés par la CTM nous avons déjà apprécié des transformations très actuelles et utiles de la maquette d'aide aux entreprises, mais ce partenariat nous semble plus être une opération de communication, un occasion de réchauffer les relations entre la CTM et la Caisse des Dépôts. Ceci a certainement du bon , mais ne répond en rien aux besoins immédiats des entrepreneurs, à savoir principalement le besoin de fonds propres.

Voici notre conclusion

Ce qui peut être reproché à ce projet c'est de ne pas porter une aide directe aux porteurs de projets. Cela ressemble donc à une danse des institutionnels autour d'une thématique pour se donner bonne conscience, en évitant tout contact avec les acteurs finaux . A moins qu'il ne s'agisse de l'organisation d'une vitrine pour le salon OSE !

Ce projet traduit somme toute une volonté de faire,certainement de faire bien. Mais il nous semble que pour cette somme d'environ 400 000 euros, il conviendrait mieux de lancer un concours d'idées pour 20 projets, dont la somme de 20 000 euros pour chaque entrepreneur. Cette somme servirait de fonds d’amorçage, avec une mise en compétition des structures d'aide et d'accompagnement pour prouver leur capacité à aider. Ce qui peut être reproché à ce projet c'est de ne pas porter une aide directe aux porteurs de projets. Cela ressemble donc à une danse des institutionnels autour d'une thématique pour se donner bonne conscience, en évitant tout contact avec les acteurs finaux .

Il ne faudrait pas plus de communication que celle qui a été lancée pour la promotion du drapeau et de l'hymne pour faire ce cette idée une émulation dans tout la pays, la somme étant équivalente au montant qui finalement, laisse un grand trouble dans le pays .

Si on peut comprendre que tout le monde ne soit pas de l'avis exprimé dans cet article, ce que nous souhaitons dans cette restitution c'est vous donner l'opinion d'un observateur en prenant soin de vous demander de considérer qu'il n'est nul besoin de l'approbation des uns et des autres pour présenter son point de vue. Seule une argumentation solide et un point de vue rénovateur comptent.

C'est ce que nous avons essayé de faire !


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