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La lettre d'Emmanuel de Reynal à son ex ami Gilles Dégras

Lettre à mon ex-ami, Dégras pae Emanuel de Reynal !


Rédigé le Vendredi 23 Août 2019 à 17:47 |
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Si je t’écris aujourd’hui c’est pour tenter de dissiper les émotions qui submergent encore ton cœur, et t’aider à retrouver la sérénité que ta passion maladive emprisonne. C’est vrai que nous avons passé du bon temps tous les deux.


Gilles, mon ex-ami, :Je me souviens encore de ces années de bouillonnement créatif à l’agence, quand tu travaillais à mes côtés pour promouvoir l’image des entreprises locales. Tu apportais ton regard singulier sur chaque campagne dont tu ciselais les moindres slogans. Tu aimais particulièrement inventer des textes percutants pour la radio. Ah, combien de spots publicitaires avons-nous réalisés ensemble ? Plusieurs centaines, sans doute…

Il a bien été une époque où Gifou suçait les békés
Il a bien été une époque où Gifou suçait les békés
Je me souviens de nos échanges subversifs entre deux publicités qui se soldaient souvent par des éclats de rire et d’amicales empoignades.
Je me souviens des sorties que nous faisions parfois en équipe, à la plage ou au restaurant, guidés par les odeurs enivrantes du ti-punch.

Je me souviens des pieds-de-piment (déjà !) que tu avais fait pousser avec amour pour nos clients en ce mois de Noël. Je me souviens du cœur que tu mettais à défendre notre entreprise, de tes idées « poil à gratter », et aussi de ta joie contenue chaque mois quand tu percevais le juste salaire de ton talent.

Et puis lentement, ta passion s’est émoussée. L’envie de faire rire, de surprendre, de créer, est devenue moins forte, jusqu’au jour où nous avons décidé de nous séparer d’un commun accord. Une rupture raisonnable, sans haine. Une rupture qui te donnera de nouvelles ailes et te permettra de t’adonner entièrement à tes écritures pimentées.

Nous nous sommes parfois revus après ton départ. Et toujours avec plaisir. De part et d’autre… enfin, j’ose le croire. Et puis le temps a passé, nous embarquant sur des chemins différents, nous éloignant l’un de l’autre.

Et je réalise aujourd’hui le feu qui t’anime encore et que je t’inspire malgré moi.

Je réalise à quel point j’obsède tes pensées, peut-être tes nuits. Pas un jour où mon nom ne surgit dans ta prose, où ma photo ne revient dans ton journal. Pas un jour où tu ne sollicites ma réaction, utilisant les subterfuges les plus osés, les amalgames les plus douteux et la foi la plus mauvaise.

Car l’amour a ses raisons que la raison ne connaît pas, et la passion peut s’exprimer de mille manières. Est-ce donc par amour que tu jettes ainsi ton dévolu sur moi ? Est-ce par amour que tu nourris tes obsessions les plus absolues, que tu m’égratignes jusqu’au sang ? Est-ce par amour que tu me hais ? J'ai laissé passer un peu de temps depuis tes premières déclarations sibyllines. Avec le recul, je me sens maintenant plus à l'aise pour te parler avec calme et sérénité.

Je voudrais tout d'abord que tu saches que je peux comprendre tes troubles obsessionnels. J'ai bien conscience que tu souhaites revivre le passé, renouer avec les émotions d’avant. Mais, Gilles, le passé est le passé. Il faut tourner la page. Je ne t’en voudrais pas de m’oublier. Il faut regarder devant, poursuivre ta route et vivre ta vie. Je ne suis plus celui qui te rendra heureux, hélas.

Et puis tu sais, on peut exister sans écorcher les autres. On peut trouver son bonheur en dehors des anathèmes. En dehors des piloris. Pas besoin de condamner pour être heureux. Pas besoin de blesser pour jouir. Pas besoin de mentir pour vivre. Ça paraît incroyable, pourtant c’est possible, je t’assure. Alors si tu le veux bien, arrêtons là. Gardons dans un coin de nos mémoires ces merveilleuses années passées ensemble, et poursuivons chacun la route que le destin nous propose.


Tu sauras rebondir sans moi, j’en suis sûr. Ton talent n’a pas besoin de mon bois pour brûler. Tu dois m’oublier et te libérer de tes obsessions toxiques pour vivre le bonheur que tu mérites.

Je t’embrasse,

Emmanuel



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