Le Préfet est convaincu qu'il pourra faire face aux Sargasses, nous pas !

Première diffusion 04 05 2018 , Voilà l'article que nous avions diffusé en début de crise des sargasses, Le présent nous donne raison !


Rédigé le Mardi 19 Juin 2018 à 11:17 |
En cliquant sur l'un de ces boutons vous allez connaitre mes centres d'intérets En savoir plus sur cet auteur

La question des sargasses qui débarquent en masse est devenue depuis quelques jours l’affaire nationale. Prévenu par les services des renseignements et la surveillance par satellites le préfet de la Martinique prend les devants en convoquant la presse à Trinité et en informant les médias en préfecture de la situation du pays ce vendredi 04 mars 2018.


C’est donc toujours un grand moment quand le préfet communique. Premièrement parce que la presse et les observateurs ne ratent pas un tel événement et que le décorum est toujours millimétré et réglé comme du papier à musique, ce qui peut être impressionnant quand on sait qu’il s’agit de ceux qui nous font autorité, mais nous en avons vu d’autres, nous diriger et un jour prendre l’avion et laisser la MARTINIQUE face à ses questions !

Revenons sur la séquence de Trinité. Les riverains que nous avons interrogés nous ont annoncé qu’ils avaient vu débarquer le matin les pompiers l’armée, les services de la mairie, le maire et le préfet, presque une cinquantaine de personnes pour une véritable mise en scène. En fin de journée, tout était rangé. Pour preuve que le camp était prévu pour la journée, c’est sous les installations des pécheurs au soleil que les stagiaires ont mangé leur casse-croûte.

De quoi s’agissait -il ? Montrer que l’État agit : une pelle de 9 tonnes quand il fallait le double, un petit camion à benne et quelques stagiaires du rang pour une véritable mise en scène enlever à Cosmy des sargasses en décomposition. Cosmy est l’une des plus petites criques de la commune. Le maire était de la partie et rappelons que la petite pelle dont nous parlons a été payée par l’État.

Bien entendu ce n’est pas des propos de l’homme dont nous doutons, mais de l’homme dans sa fonction de préfet, qui ne peut que nous dire que tout va bien et que le pays est "Under contrôl". En effet monsieur le préfet depuis qu’il est arrivé en Martinique n’a cessé de faire le pompier. Chômage, hôpital en déficit, lahars, en j'en passe . Pas une seule semaine de repos pour celui dont on sait que la mission ne durera pas plus de 4 ans.

Et ce dernier semble prendre à bras-le-corps sa mission.

Mais ce dont nous doutons, c’est la prise de conscience véritable à Paris de l’importance de la crises sanitaire qui frappe la Martinique. Et la crise des sargasses est une nouvelle crise environnementale majeure, dont aucune une institution de santé en place ne peut dire vraiment quelles seront les conséquences à long terme et à moyen terme.

Pour avoir une idée des volumes, c’est de 40 000 à 60 000 tonnes minimum de sargasses qui arrivent chaque fois. Autant la mer elle-même avec le courant, procède à son auto-curage en une nuit, autant enlever dans certaines criques les sargasses relèvent selon nous d’un véritable travail pour des professionnels, parfois d’une mission humainement impossible.

Les entreprises des BTP qui meurent de faim en ce moment ,si elles étaient mises en première ligne « mangeraient » ces sargasses et feraient leur affaire de ce job tombé du ciel en professionnels. Ici ce n’est pas ce qui a été décidé, au contraire, on nous a fait état d’un véritable système de répartition pour n’oublier personne. Pour les maires 600 000 € pour acheter du matériel, un peu de moyen pour faire travailler des prisonniers et réquisition du RSMA pour donner le sentiment de faire intervenir des spécialistes et vaille que vaille on évaluera en cours de route avec des capteurs dont le préfet en premier détient l’information. Quelques millions sont bien annoncés. Si les premières sommes avaient été considérées par les élus locaux comme dérisoires, même avec les nouvelles enveloppes cela paraît largement insuffisant.

Les associations de riverains et organisation associative de protection n’ont pas tardé à exprimer leur vive inquiétude. Comme nous. Et a précisé qu’il fallait enlever les sargasses en mer. Et de préciser qu’une fois sur la côte, il était trop tard. Ce à quoi il leur a été répondu qu’en absence de machine qualifiée comme telle pour le faire, l’État s’engagerait à faire son maximum avant le début de décomposition, c'est-à-dire entre 24 et 48 heures pour évacuer les sargasses..

Qui donc en dehors du préfet et de ses services peut croire que c’est possible ? Tous les services qui pourraient contester ces hypothèses sont aux ordres du préfet, l’ ARS, les pompiers, l’Armée, les sous préfets et les médias principaux dont RFO qui n’est autre que la radio et la télévision de l’état et dont le job principal est d’être au service de celui qui paye .

Par conséquent si nous croyons en la bonne foi de Monsieur le préfet, Nous ne croyons pas que sa capacité d’enlever les sargasses dans les 48 heures avec les moyens qui nous ont été présentés soit possible. Nous croyons encore moins que les stagiaires du RSMA soient en mesure de régler ces problèmes dans leur globalité et nous soupçonnons encore plus l’incapacité des communes à mobiliser du personnel communal déjà affecté à d'autres tâches soient converties à l’enlèvement des sargasses dans des conditions de chantier. Nous n’y présumons pas du tout.

Ainsi, si c’est le droit du préfet de croire en ce qu’il dit , nous prenons nous celui de ne pas le croire et d’avertir la population que des lendemains seront difficiles dans les jours prochains en Martinique pour cause de sargasses. Vous verrez, cela passera et résilients comme nous sommes, nous oublierons vite, au moment du tour des yoles, jusqu’à la prochaine invasion l’année prochaine.

Ainsi va le pays Martinique.


ENVIRONNEMENT
Dans la même rubrique :