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Rédigé le Mardi 1 Octobre 2019 à 18:27 |
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Le courrier du GRS, une lettre que nous recevons chaque semaine et que nous publions ici ! Un média engagé est un média où les lecteurs s'engagent. Les membres du GRS se sont engagés à nous faire parvenir leurs informations. Vous aussi vous pouvez en faire de même.


CHLORDÉCONE : POUR SORTIR DE LA CRISE , CHANGER DE LOGIQUE !

Nous avons rappelé (RS N° 109) que la catastrophe du chlordécone était liée à la logique universelle du profit capitaliste aggravée par le mépris raciste colonial.
Mais contrairement à ce que dit le proverbe "sé pa mosi chyen ki ké djéri chyen" ! Toute politique de remédiation suppose de prendre le contre-pied des lois du capitalisme. La recherche scientifique, élément évident dans une stratégie de sortie de la crise ne se fera jamais ici sous l'aiguillon de l'appât du gain. Il n'y a aucun gisement pétrolier ou aurifère au bout.

La spéculation bananière dont on connait le rôle dans l'affaire n'a de sens que sous un parapluie de subventions, compte tenu de surcroît l'impossibilité d'une reconversion biologique sur des sols aussi pollués. Au contraire, la sortie de crise suppose un autre modèle agricole basé sur les cultures vivrières pour alimenter la population sur des sols non pollués. La revendication du "Lyannaj pou dépolyé Matinik" de mise à disposition d'agriculteurs/ trices sans terre de terres en friches non polluées va à l'encontre du " laisser faire, laisser passer " libéraloïde ! Les reconversions nécessaires pour sortir du modèle colonial en vigueur suppose une planification à partir de l'intérêt général (en matière de santé, d'alimentation, d'environnement, d’emploi, de préservation du futur) et non des intérêts privés des prédateurs békés ou autres. La politique de l'eau qui doit accompagner cette révolution a toutes les chances de ne pas plaire aux capitalistes qui pataugent dans le milieu.

La santé des travailleurs/ses de la terre, la qualité de notre nourriture, le sort des générations futures, l'emploi et la réduction drastique des inégalités ne peuvent être le souci que de la majorité sociale, de la population en général. C'est donc à elle de porter la politique de sortie de cette horrible crise en l'imposant par l'action aux profiteurs historiques du système et de l'État qui les soutient comme la ceinture soutient le pantalon.

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NOTEZ DÉJÀ : VENDREDI 6 DECEMBRE 2019: 50 ANS APRES LE CRASH DU VENEZUELA, NOUS AVONS LE DROIT DE SAVOIR !

La bataille pour la vérité sur le crash plus que suspect qui a emporté Gène E., Banidol D., dirigeants communistes antillais avec 60 autres passagers, a franchi une étape avec la création en Martinique d'un comité comme en Guadeloupe et en France mais avec modalités à caractère pluriel affiché dès le départ.

Après une réunion au François le mercredi 18 septembre et un dépôt de gerbes sur la tombe de Banidol à la date de son anniversaire, des réunions d'information sont prévues qui culmineront dans une manifestation centrale le 6 décembre . Les modalités seront précisées mais d’ores et déjà il faut noter la date pour une expression forte d'une exigence forte : comme les familles, nous voulons LA VÉRITÉ !


NOS LECTURES : " LA RÉVOLUTION FÉMINISTE" de Aurore Koechlin.

Ce petit livre des éditions Amsterdam (juillet 2019. 170 pages. 12 euros) fait , synthétiquement mais très utilement, le point sur l'évolution et l'état actuel des réflexions et des pratiques féministes sans cacher une claire option féministe, marxiste et révolutionnaire. Deux ou trois citations -à bon escient-de Mandel ou Ben Saïd, l'évocation une ou deux fois du NPA, l'évocation très précise de "l'expérience tentée par le Collectif Féministes Révolutionnaires créé en région parisienne en septembre 2016" laissent deviner au moins une proximité politique mais aucune appartenance organisationnelle n'est affirmée sans que l'on sache pourquoi.

Ce texte illustre, en la documentant succinctement, la " vitalité nouvelle du féminisme à l'échelle internationale depuis une dizaine d'années " et d'emblée "prend le contre-pied" de deux faiblesses préjudiciables de la tradition féministe: un rapport insuffisant à sa propre histoire et à celle du mouvement ouvrier et un trou noir en ce qui concerne la réflexion stratégique c’est-à-dire la vision des moyens politiques et organisationnels d'atteindre ses objectifs fondamentaux à travers la transformation révolutionnaire de la société .

Cela nous procure un résumé éclairant de ce qu' on appelle la deuxième et la troisième vague féministe débouchant sur une analyse de la désormais fameuse " quatrième vague" qui nous comble de joie par son caractère international et internationaliste, la liaison qui s'établit en son sein- du moins pour certains courants- entre féminisme, anticapitalisme, anti-impérialisme, antiracisme. Contradictions et oppositions entre ces combats, ont souvent marqué les vagues précédentes du féminisme . Elles se modifient et se renouvellent avec la quatrième mais un énorme pas est en train d'être franchi qui peut faire du féminisme conséquent la pointe avancée du combat pour l'émancipation humaine. Cette liaison positive s'appuie sur le concept fondamental de " reproduction sociale" de la force de travail et , par voie de conséquence du capital.

L'auteure nous montre comment ce concept créé par Marx a été développé par les féministes des États-Unis et joue un rôle essentiel dans les réflexions féministes et anticapitalistes d'aujourd'hui. Pour ce travail pédagogique, les abondants travaux du féminisme radical des dernières années sont utilisés avec la fourniture de références ( souvent des liens internet ) qui doivent nous encourager au travail de mise à jour théorique. Ce travail théorique nécessaire permettra de dépasser l'activisme, tentation permanente- souvent symptôme en même temps que source- d'une certaine impuissance.

Dans sa radiographie du temps présent, l'auteure met en garde contre les dangers de l'institutionnalisation du combat féministe, du rapprochement que celui-ci entraine avec le féminisme d'État dont la malfaisance apparait dans le "fémonationalisme" ( instrumentalisation du féminisme pour faire passer en fraude l'islamophobie voire la négrophobie).

Sur le versant opposé, le versant gauchiste donc, elle a aussi des pages critiques savoureuses sur " la radicalité pour la radicalité", fruit d'une caricature de " l'inter-sectionnalité". Cette radicalité-là oublie que le rôle des révolutionnaires n'est pas de " se démarquer de la société mais de se battre pour changer la société " avec les gens tels qu' ils ont été justement fabriqués par la société.

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