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POUR UNE GUADELOUPE UNIE ET SOLIDAIRE


Rédigé le Vendredi 5 Juin 2009 à 16:25 |

Cet incident au Conseil Général est en train d’accaparer la pensée, l’énergie, la vitalité et disons-le, l’intelligence même des Guadeloupéens ! On ne parle que de cela et on n'écrit que sur cela depuis le « fameux » événement, et pire, force est de constater que d’aucuns ont de plus en plus de mal à en sortir.
Comme s’il s’agissait du fait le plus marquant qui ne soit jamais arrivé au pays depuis les dix ans passés ! Je voudrais ici, très modestement tenter de mettre un terme à cette folie douce qui prend l’allure d’une cavalcade !


POUR UNE GUADELOUPE UNIE ET SOLIDAIRE


Tout le monde se croit utile à vouloir donner systématiquement sa version sur l’épisode et ça continue, …ça continue à n'en plus finir.
Pour avancer, il faudra tout de même et vite que nous passions à autre chose ! Notre monde ne s’arrêtera pas à cet épiphénomène !

Il y a eu un mouvement de foule certes, et un enthousiasme excessif de la part des militants du LKP qui, très probablement n’ont pas vu ni compris immédiatement « l’affront psychologique » qui découlait de ce geste. La symbolique d’une prise de pouvoir sous forme de putsch ou d’une insurrection etc., n’a rien à voir avec les faits réels. C’est de l’hérésie pure et simple d’en parler en ces termes !

Soyons sérieux, la Guadeloupe n’est pas un état souverain !

Dès le départ, je n’ai pas voulu ramener "mon grain de sel" dans le sujet afin que l’incident s’étouffe tout seul dans un silence sans grandes vagues et que ceux qui, en général adorent crier tout azimut aux loups finissent simplement par s’égosiller pour rien de très substantiel.

Je déplore terriblement que certaines personnes, peut-être un peu trop impulsives aient voulu trop rapidement démontrer « leur brillance opportuniste » pour se faire simplement mousser par un gros coup de pub. On n’est pas dupe !

Par contre, je ne jetterai jamais de l’huile sur le feu pour dresser des Guadeloupéens les uns contre les autres. Ce n’est pas là, une attitude responsable et adulte !

Nous aurons tous besoin de calme et de sérénité pour mieux penser l’avenir de nos jeunes !

Il est vrai que dans cette histoire avec le Conseil Général, le leader du LKP a manqué probablement de tact en laissant ses partisans de manière cavalière occuper l’hémicycle. Mais, je ne crois pas et je ne vois pas de haine gratuite de personne en cet homme, surtout vis-à-vis des dirigeants politiques du pays.

Il y a certes, une espèce d’aveu d’impuissance que ce dernier n’accepte pas d’eux, tout comme le reste de la population d’ailleurs. Je revois encore Madame Janny Marc, d’un air affligé, dépité et décontenancé affirmant face à une caméra, en sa qualité de Député Français, « lorsque nous sommes à l’Assemblée, on ne nous écoute pas ». Mais, si vous n’êtes même pas écoutés a fortiori d’être un jour en mesure d’améliorer une quelconque précarité en Guadeloupe !

C’est pathétique !

Aux yeux du LKP et aux yeux de la grande majorité des Guadeloupéens d’aujourd’hui, on pense que les politiques ne sont pas suffisamment rebelles, que ces derniers ne tapent pas suffisamment du poing sur la table pour crier le désespoir du « peuple guadeloupéen » et que l’on a de plus en plus du mal à comprendre la légitimité de leur discours de complaisance.

Que veulent-ils et que cherchent-ils vraiment ? On aimerait bien savoir !

Les jeunes ont du mal à se trouver un modèle parmi eux, ils n’ont pas de repère, ils n’ont pas de héros, aucune identification possible et ils ont l’impression que personne dans ce domaine n’est représentatif dans ce pays et que la politique en général est davantage une simple affaire copain-copain.

A toujours trop céder systématiquement la place lors des grands débats et des grands rendez-vous, la politique n’a-t-elle pas elle même, inévitablement fini par engendrer le LKP ?

Ne s’agit-il pas en fait, d’une invention issue directement des entrailles de l’impuissance totale de perspective, émanant surtout des soliloques de nos différents représentants politiques ?

Il n’y a pas de projections ! En tout cas, on ne les connaît pas !

D’aucuns se disent alors " pourquoi a-t-il fallu attendre le LKP pour mettre à nu tant de dysfonctionnements dans ce pays ? " Ce qu’il faudra aussi une fois pour toutes enfin comprendre, c’est que les membres du staff du LKP ainsi que les gens qui suivent le LKP n’ont aucun plaisir à mettre en porte-à-faux leurs propres délégués politiques.

Mais, dans cette mouvance à dénoncer et à prouver les profitations par l’action du LKP, le peuple Guadeloupéen a surtout ressenti comme une immense « Victoire » ces 44 jours sur la perfidie d’un système socialement jugé de tortionnaire.

On retient encore la pertinence des analyses et la capacité à proposer un certains nombres de solutions intéressantes par ce Collectif pour l’amélioration des conditions de vie des infortunés de la crise. Le fait de pouvoir, aux yeux de tous, démontrer que le système français nous menait tout droit à l’abattoir, fut une délivrance pour tout le monde et une immense bouffée d’oxygène.

On se rendit enfin compte que le malaise était collectif et profond. Celui qui se morfondait dans sa misère s’aperçoit que son voisin est pire que lui. Au lieu de s’auto-flageller et de se prendre pour un incapable, il prend vite conscience que le pays est en faillite chronique. On s’aperçoit que cette dégringolade bancaire affecte la France, l’Europe et même la grande Amérique.

Il y a comme un cri du cœur qui fait et qui porte écho outre les rives de notre Guadeloupe natale. Un petit archipel qui était inconnu devient en peu de temps le nombril du monde au nom d’une revendication sociale à laquelle la majeure partie des gens incontestablement ne peuvent qu’adhérer, ici comme ailleurs. C’est ça, le triomphe du peuple guadeloupéen, encore une fois grâce au lyannaj !

Il y a là, une victoire même sur l’Histoire, sur cet Eurocentrisme et cette Francité forcenée qui ne cesse depuis des décennies, sinon des siècles, de nous crier sa grande suprématie cérébrale.

Le combat d’aujourd’hui est une troisième guerre mondiale déclarée et qui se poursuit à la barbe de tous, elle est terrible parce qu’elle avance masquée ! Elle est avant tout et surtout une « guerre des intelligences » et malheur à celui qui ne l’aura pas très rapidement compris ! Là, le LKP a compris ! Solidarité, unité et nous serons toujours plus efficaces à deux !

On ne peut plus et on ne doit plus, tout gober de la France comme si a priori tout ce que pense ou dit le maître, est vérité. Cela ne veut pas non plus, dire pour autant, qu’ils sont des anti-français. Il faut dès lors, comprendre la nouvelle subtilité des relations Guadeloupe-France et vice-versa.

La dimension de notre « reconnaissance » est primordiale, « plus rien ne sera plus comme avant », tous les hommes sont des hommes et je te dirai, droit dans les yeux, ce que je pense sur quelque soit le sujet et sans complexe aucun puisque j’ai aussi mon mot à dire et à faire entendre.

On n’a plus le droit de se comporter comme des éternels élèves ou des bambins. Au contraire, on a le droit et même l’exigence de proposer, d’affirmer et de défendre notre vision de ce monde. Le monde ne se construira plus jamais sans notre part de vérité aussi, et ça c’est l’attitude d’un peuple qui dorénavant se lève !

Dans la fameuse chanson, ce que je retiens surtout, et qui est fondamental, c’est la première partie qui dit : « la Guadeloupe est à nous » …le reste est colère et mécontentement. Je connais mon peuple ! Le plus important là, en vérité, c’est l’appropriation du territoire, de son terroir, de son espace, de sa géographie et de son enclos. « La Guadeloupe est à nous » ! Cette portion de phrase qui claque et qui dérange tant, en elle-même est déjà une révolution par rapport au chemin d’où nous sortons !

On sait que l’on a désormais les pieds sur ce qui est une appartenance forte et définitive. Cette affirmation-là aussi est historique, elle démontre une avancée sûre et une maturation manifeste dans les nouveaux fondements de la mentalité des enfants de ce pays. On devra dès lors, en tenir compte pour l’avenir puisque cette nouvelle donne s’inscrit dans un stade d’une conscientisation collective et sociologique. Il faudra aussi s’attendre à une implication beaucoup plus ferme dans la cause et dans l’objet politique du pays part tous les Guadeloupéens. Les prochaines élections locales seront très animées et elles afficheront un record de participation sans précédent, je puis d’ores et déjà vous l’affirmer !

L’image d’un Préfet avec sa cour qui se lèvent, dépassés par les événements n’ayant pas su comment faire taire des « pseudos syndicalistes » est aussi un affront, que dis-je, un aveu d’impuissance historique sans précédent !
Encore une fois, comprenons bien qu’il n’y a là, aucune animosité vis-à-vis de la personne même du préfet, nous parlons évidemment de symbolique professionnelle !

Un Jégo, idem, qui bafouille n’ayant rien à exprimer ou pire à proposer sur des questions de fond, représentant de la République Française, c’est encore une humiliation historique ! Le même Secrétaire d’Etat qui se sauve à la course, réprimandé et rappelé d’urgence par ses pairs aux yeux de tous, c’est du jamais vu !
Ce même Jégo, et là, il faut lui rendre hommage, qui dit haut et fort, « oui, il y a des dysfonctionnements et que le patronat guadeloupéen va devoir faire des efforts puisqu’en réalité, le fait est désormais plus qu’établi, il y a profitation, brandissant bras au ciel le totem de la brosse à dent ! » C’est encore et plus que jamais historique !

Les 44 jours de grèves générales en Guadeloupe est la victoire de la dénonciation d’un système pervers qui laisse aujourd’hui le plus grand nombre sur le bord des caniveaux. Même en France et ailleurs dans le monde, partant des DOM et surtout grâce à la Guadeloupe, des populations se sont levées en masse pour dire attention, on en a marre que ce soit toujours les mêmes qui mangent à leur aise !

Le système capitaliste a nourri en son sein une pieuvre qui est devenue de plus en plus gargantuesque et elle s’appelle rentabilité ! Oui, c’est au nom de cette même bête que l’esclavage fut naguère institutionnalisé, elle revient aujourd’hui simplement déguisée soi-disant en VRP du bonheur pour tous.

Mais ce bonheur, en haut de la pyramide, c’est toujours les mêmes qui en jouissent ; le risque explosif alors c’est que tout le monde voit et tout le monde comprend, grossissant inéluctablement par la même occasion, chaque jour davantage, le clan des insatisfaits. Attention ! Il y a de quoi là, attiser les ingrédients magmatiques d’une éruption sociale de très forte intensité !

Si avant la fin de cette année 2009, les gouvernements ne trouvent pas une solution financière pour lever les vannes afin que les populations soufflent un peu, on risque très rapidement d’aller jusqu’à remettre en question ça et là, l’idée fondamentale même du Capitalisme tel quel !

La société civile a beau être et demeurer civile certes, en 1789 le peuple avait faim, il a été contraint de défoncer les portes de la Bastille pour voler du pain et on connaît la suite…

En octobre 1917 en Russie, la révolution bolchévique a pu se faire, aussi parce que nous avions un système Tsariste qui rayonnait depuis dix siècles, alors que la grande classe des paysans (130 sur 160 millions d’habitants en 1910) était affamée. Les soldats russes se battaient parfois même à mains nues, pendant la première guerre mondiale de 14-18, tellement ce pays était en situation de débâcle totale surtout pour la paysannerie.

A continuer de produire chaque jour plus d’indigents, plus de chômeurs, plus d’injustices, plus d’insatisfaits, plus de suicidés, plus d’inégalités, plus de disparités entre les classes, plus d’affamés …dans la société d’aujourd’hui, on aura vite fait de tout expédier au diable pour enfin rebâtir un système nouveau, plus humain, plus équitable et moins consumériste. Comme on dit chez nous, « c’est bien d’un désordre que naît un ordre ».

Par contre, de grâce, s’il vous plaît, que ceux qui sont aux commandes ne viennent pas demain dire qu’ils n’y sont pour rien ! Que chacun assume ses responsabilités jusqu’au bout !

L’Histoire toujours garde en sa mémoire le nom des héros et dans ses poubelles le nom des traites.

A bon entendeur, salut !

Bernard Leclaire
Ecrivain Marie-Galantais


Grand-Bourg le 01/06/2009



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