Patrick Beaucelin veut terminer son film.. Il vend des objets personnels pour le financer !


Rédigé le Dimanche 17 Novembre 2019 à 10:27 |
En cliquant sur l'un de ces boutons vous allez connaitre mes centres d'intérets En savoir plus sur cet auteur

Pas d'amalgame, Patrick Beaucelin, ne meurt pas de faim. Il est propriétaire de locaux dont il fait la location. Mais dans le cadre de ses activités de réalisateur cinématographique, il pilote un projet important de film qui nécessite qu'il soit aidé s'il ne veut pas confondre ses biens propres et sa volonté de sortir son rêve, une fresque de 100 ans d'histoire de la MARTINIQUE.


A ce stade les images sont tournées. Le montage est payé, il ne reste plus qu'à payer des droits d'auteurs, correspondant à des bouts de films historiques utilisés dans le film, et détenus par des sociétés américaines qui en détiennent les droits !

Photo Jacques Philippe Valard
Alors à cette occasion Patrick vend des objets personnels, entre autres une de ses voitures, et bien d'autres objets pour chineurs de goût. Des collections d'objets, des vases, des assiettes dont certains auront accessoirisé le film.

En fait en sa qualité de réalisateur privé, disons que l'artiste se débrouille pour financer son programme. Il doit trouver 30 000 euros, pour finir l'oeuvre et il organise une vente , comme une brocante. Cela se fait dans tous les grands pays et pourquoi pas ici. Au lieu de donner à perte un don, sans contrepartie du montant alloué, le contributeur choisit un objet en lien avec le montant qu'il donne. C'est presque une forme de respect !

Alors pourquoi Patrick Beaucelin n'est-il pas aidé par une collectivité, on pense à la CTM en particulier, c'est ce que se demandent l'opinion publique et les réseaux sociaux ? Patrick Baaucelin a reçu une aide proportionnelle à ses dépenses. Celle ci n'est pas suffisante à son goût, quand bien même la collectivité ne peut financer à 100 % une oeuvre, à moins qu'il ne s'agisse pour elle d'une commande mais elle correspond à un pourcentage sur son propre devis.

Alors Patrick Beaucelin nous en dit plus , je cite Patrick Beaucelin " Une convention avec la CTM a été signée pour un montant de 30 000 euros. Eu égard au film et aux moyens nécessaires pour la réalisation de cette grande "fresque", un siècle de vie aux Antilles avec des reconstitutions historiques, j'ai fait remarquer à la CTM que la somme que l'on voulait m'allouer serait beaucoup trop insuffisante. Bref, j'ai reçu un mandat de 7500 euros ; bien entendu du retard forcément pour la finalisation du film, j'ai demandé alors un avenant qui n'a pas été pris en compte et mon 2 éme versement de 7500 euros, à force d'insister devrait être dans les semaines a venir mandaté !!!!!! De plus on m'a proposé de faire une demande de financement complémentaire, ce que j'ai fait mais après des mois d'échange avec la CTM, celle-ci ne m'a accordé aucun euro supplémentaire.Cherchez l'erreur !!!!!! Fin de citation.

Alors nous avons interrogé Gil Zobda, le responsable du bureau d’accueil du cinéma en Martinique, d'autant que nous étions invités à la première d'une série dans laquelle intervient la CTM à hauteur de 600 000 €. Pour connaitre sa réponse, cliquez sur page suivante .

Commençons par resituer les choses dans leur contexte d'autant qu'en cette période électorale active, les uns et les autres sont susceptibles et que tout ce qui se dit n'est pas toujours vérité, ou bienveillant.

Patrick Baucelin réalisateur
Nous avons mené notre enquête et voilà ce que nous avons compris. France 2 finance une série de 8 épisodes d'une série policière, à hauteur de 8 millions d'euros pour ses programmes à venir, tournée sous les tropiques. Observez que pour 8 épisodes cette somme est supérieure à ce que doit dépenser une station comme ViaATV pour son journal pendant toute l'année. Pour des raisons de rayonnement de la Martinique la CTM et son bureau du cinéma ont décidé d'accompagner cette série à hauteur de 600 000 €.

En contrepartie la production s'engage à dépenser en Martinique 2 millions 500 mille Euros. Cette somme est-elle totalement dépensée pour des activités en Martinique de type techniciens, logistique et autres ? Je ne saurais vous le dire, mais c'est la promesse des réalisateurs. Observez que la participation de la CTM est de 7, 5 % du bordereau . Pour juger il faudrait comparer le coût de la production de Beaucelin sur son documentaire en tenant compte de la différence entre un documentaire et une série , en particulier pour sa diffusion. Sa production est de 280 000 €, l'aide de la CTM est donc de de 10.71 % soit une aide supérieure pour notre compatriote martiniquais.

Mais le débat est ailleurs que sur les chiffres. Le débat est politique et idéologique. Doit-on plus aider une série criminelle, diffusée sur un média national, répondant à un cahier des charges de chaînes nationales qu'une production locale, sur une histoire martiniquaise avec en acteurs principaux des Martiniquais. En fait il faut faire les deux

En définitive dans cette affaire, c'est le dosage qui semble faire défaut d'autant que des bruits de couloir disent que pour le film de Roselmack, le pourcentage serait tout autre. Nous n'avons pu vérifier cette information, et si elle est fausse c'est à la CTM de la démentir.

Notre conclusion en page suivante.

Patrick Baucelin.mp3  (12.6 Mo)


Alors comment trouver une solution dans ce décorum d'enfer au moment même où on parle d'une cité du cinéma dans le nord?

Des objets à vendre pour financer son film, plus qu'une brocante une action citoyenne.
Selon Roland Louchez, Directeur de KMT il existe une perspective d'industrie du cinéma en Martinique. La difficulté comme pour tout est le financement. Son expérimentation de cette filière reste une expérience. C'est le mot qu'on utilise pour ne pas parler d'échec. Mais Roland a l'expérience et donc peut partager cette ingénierie. On peut donc le croire quand il dit que là il y a un chemin.
Quand notre France 2 locale participe à une production c'est principalement en industrie qu'intervient la station. Mais la monnaie de singe n'a jamais décoincé des camions embourbés. Via ATV est en continuation et la politique est à l’assainissement et au recentrage sur un savoir-faire dans la station, c'est ce qui s'appelle de l'optimisation. Dans les deux cas il y a peu d'argent à y trouver !

Par conséquent si c'est bien un problème d'argent, la réponse à cette préoccupation principale est de trouver comment ramener cet argent en Martinique et où le trouver ailleurs dans le monde. Autrement dit si on peut considérer que la CTM fait son travail d'incitateur public localement, on peut se demander pourquoi ce bureau du cinéma n'est pas par exemple à Paris pour faire participer les chaines nationales qui font des millions dans l'outremer au financement des productions de l'outremer. Rappelons que le solde des 8 millions sortis, les 650 000 € de la CTM sont en grand partie financés par la chaîne France 2. Canal plus est la plus rentable des chaînes nationales dans l'outremer, sa participation citoyenne au développement local est-il suffisant ?

S'il est vrai qu'il ne suffit de se dire y'a qu'a... faut qu'on , on s’aperçoit en définitive que le problème est complexe, car c'est sur ce terrain que se joue désormais la question identitaire. Mais comment passer dans la cour des producteurs quand le schéma qui est pensé pour nous, ou par nous est celui de consommateur. Michel Louis, Universitaire décédé aujourd'hui parlait de son vivant : de destin consumériste pour nos populations. Le temps semble encore lui donner raison. Pouvons-nous nous satisfaire définitivement, alors que ce dernier qui doit avoir fini de confesser ses péchés ait éternellement raison de nous ? La réponse est non !
.

A partir de Janvier 2020 ce type d'article sera payant pour tous. Il nécessite pour qu'il soit utile à notre compréhension, un travail de recherche et d'analyse. Nous en aurons au moins 1 par semaine et des éléments numériques permettant d'approfondir le sujet sans que vous n'ayez à rechercher les documents. Nous avons évalué la somme pour l'accès à tous nos articles au prix de 1 Euro par semaine. Soit 52 euros annuels avec en plus bien d'autres avantages commerciaux et de "facilitations" dont nous vous parlerons en janvier.

Pour que notre reportage soit complet écoutez Gil Zobda il est responsable du bureau de l'accueil et de tournage, commission du film Martinique.

Gil Zobda.mp3  (5.42 Mo)



Dans la même rubrique :