Pour qui roule Christian Ursulet, Militant du Bien Public ?

Notre question du jour: A qui s'adresse ce texte et qui sont les mancenilliers ?


Rédigé le Mercredi 13 Juin 2018 à 15:24 |
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Pour certains Christian Ursulet est celui qui a fait dérailler le train de la santé en Martinique. Pourtant ce dernier était rentré en retraite avec les félicitations de son équipe et de l'administration de l'époque. Le groupe du MIM n'était pas représenté à cette cérémonie. Des gens du PPM y étaient en nombre. Depuis silence, il se dit même que monsieur Ursulet s'occupait de lui et puis voilà qu'il prend à témoin l'opinion publique.


Ce dernier philosophe sur les mancenilliers. A croire que durant sa présidence de l'ARS ce dernier avait lancé une étude scientifique sur cet arbre mystérieux dont se servaient les Caraïbes. A moins que ce ne soit une étude réalisée depuis sa retraite. Quoi qu'il en soit cet ex syndicaliste est un intellectuel dont l'expertise dans un pays normal devrait être mise au service du pays. Il semblerait après un long silence que ce dernier a de nouveau des choses à dire. Mieux des bruits disent que comme Serge Letchimy hésite à se représenter aux élections de 2021, Christian Ursulet pourrait être réquisitionné, si véritablement le président du PPM ne changeait pas d'avis. Est-ce vrai , est-ce faux ? En politique les voies du seigneur sont impénétrables, mais nous avons compris depuis 2015 que tout est possible. Même le mariage de la carpe et du lapin. Il conviendra d'attendre sagement , mais je vous assure que cette sortie de réserve n'est pas gratuite. A moins que ...

L'action politique menée hors les normes éthiques et morales de la démocratie se résume souvent à une violence du discours, sans hauteur des idées. Il en découle un suivisme béat, une autocensure frustrante, le renoncement à toute indépendance intellectuelle, au bénéfice d'un chef éclairé. Celui-ci finit par se prendre au sérieux au point de se croire au-dessus de tous et d'imaginer que tous lui doivent admiration et loyauté (en fait obéissance). Alors ainsi investi d'une supra autorité, l'éphèbe éclairé et infaillible conduira le peuple devenu troupeau docile, jusqu'à la catastrophe.

LE CHOC DES IMAGES ET DU SON

Le son : Les dernières déclarations du Président du Conseil Exécutif de la CTM, condamnant sans retour l'un de ses principaux alliés de droite, membre de sa coalition, accusé à son tour de « comploter » pour la future présidence ; Ses propos condamnant à vie le maire du Prêcheur, pour beaucoup, eurent l'effet d'une signature tragique. Une signature vocale, tel un disque rayé : « On me veut du mal, on complote partout dans mon dos! Moi le Chef! Moi le Président qui ai la confiance du peuple. C'est ne pas se rendre compte, qu'à force de bannissements de président de l'Assemblée, de député du sud, de militants historiques, de maires, de leaders Syndicaux, de dirigeants politiques concurrents, de hauts cadres administratifs, d'alliés de circonstance (pourtant de poids), son « Peuple » rêvé, fond comme sinobolle en carême, ne laissant accrochés à la branche effeuillée que les gardiens de la meute, les « redevables » et quelques fidèles, par nature aveugles. L'image :

Cette cavalcade de Génipa qui a frappé les esprits, qu'on le veuille ou non! Mais ne nous méprenons pas à faire de faux procès. Ni sur le détournement symbolique de quelques paquets de sucre. Ni peut-être sur la sincérité et la volonté de ces jeunes, de voir reconnaître l'esclavage comme crime, par toutes les composantes de la société, y compris la communauté béké, et ce crime réparé. Ni sur leur volonté, en tout cas proclamée, de combattre l'injustice sociale. Mais, est-ce l'intention « déclamée » qui importe, lorsque la violence des mots dissimule à peine la haine propulsée au poste de commande demain, lorsque la « négritude » exhibée aura pris le pas sur une Négritude bien comprise.


Si nous Martiniquais voulons demain exister, poursuivre notre chemin vers l'émancipation, nous n'avons ni à nous enfermer dans notre passé comme dans nos ressentiments, ni à suivre des guides intolérants et borgnes, ni à croire en ce que d'autres croient que nous sommes ; nous avons à croire en ce que nous voulons être, car en réalité, nous sommes ce que demain sera.

Plus qu'il n'y paraît, les trais communs sont nombreux entre les différentes facettes du populisme sans pour autant oser la confusion :

1- L'un comme l'autre, le leader Populiste Noiriste Radical Jeune et le national-Populiste Institutionnel
Ils cultivent le flou quant au projet politique de société. Quel projet stratégique de développement du pays ? Quel programme d'actions prioritaires ? Quels financements pluriannuels mobilisés et affectés ?... Quels autres leviers et de quelle nature, à l'appui de cette vision stratégique ?
2-L'un comme l'autre cultivent la colère et la haine érigées en armes et en leviers émotionnels titillant les frustrations, les jalousies, les victimes réelles ou supposées d'injustices et d'humiliations. La violence et les menaces en politique sont pour un populiste affaire de contexte et de circonstance.
3-L'un comme l'autre, sans le savoir probablement, donnent raison à Spinoza
Ils considèrent que « l'autorité politique la plus puissante est celle qui règne même sur les coeurs de ses sujets » , ce qu'ambitionnent tous les populistes, allergiques qu'ils sont par nature à l'esprit critique, aux débats d'idées et se méfiant des intellectuels et poètes libres! On pourrait dire des « intellectuels - non- approximatifs » , comme aimait à répéter Marc Pulvar.
4-L'un comme l'autre ont un rapport au Peuple et à la Nation mythique et rêvé!
Le Peuple, entité homogène (sans doute à l'exclusion des futurs comploteurs et autre caste, bannie pour recel des biens hérités du système esclavagiste) pour le Populiste Institutionnel, le Peuple monochrome pour l'autre, « Noiriste en chef » , véritable injure, non seulement au formidable laboratoire de métissage et de créolisation que sont les Antilles depuis des siècles, mais aussi aux poètes de la Négritude qui ont refusé d'enfermer leur démarche dans la couleur de peau, en en faisant un « chant de tous et pour tous » comme le disent Sartre et Césaire, évidemment dans le Cahier : « Préservez moi de toute haine » ... « Ce que je veux c'est pour la faim universelle pour la soif universelle » ... Quelle formidable régression, quand on songe à F. Fanon : « Vais-je demander à l'homme blanc d'aujourd'hui d'être responsable des négriers du XVII° siècle ?... je ne suis pas esclave de l'esclavage qui déshumanisa mes pères. »

Si nous Martiniquais voulons demain exister, poursuivre notre chemin vers l'émancipation, nous n'avons ni à nous enfermer dans notre passé comme dans nos ressentiments, ni à suivre des guides intolérants et borgnes, ni à croire en ce que d'autres croient que nous sommes ; nous avons à croire en ce que nous voulons être, car en réalité, nous sommes ce que demain sera.
5-L'un comme l'autre ont un rapport à la réalité et à la vérité tout à fait surréaliste ?
-Au motif de punir le béké le plus puissant dont la photo est rageusement mise en pièces, l'un s'attaque en guise de symbole réparateur, sans le savoir, à la production résiduelle de petits planteurs de canne « Noirs » . Faudrait-il que la grande surface, pour aider la Martinique, élimine le sucre de nos cannes de ses rayons et le remplace par du sucre de betterave, pour préserver notre mémoire sensible ? L'autre protagoniste populiste fête une victoire sur la justice coloniale, tétanisée qu'elle serait par la puissance de Plateau-Roy (sic!)... A coups de coupes de champagne dans une brasserie parisienne... Alors que l'on sait que la vraie démonstration de force aurait été d'exiger d'être jugé et d'obtenir une victorieuse relaxe!

Au point où sont les choses, la Martinique a besoin d'un sursaut salvateur, qui redonnera aux uns et aux autres le sens du bien public, le respect de l'autre, de tous les autres, la priorité à l'écoute et le respect des principes démocratiques. Il faut enterrer le mythe du chef suprême, rejeter la violence des mots qui précède la violence physique, l'intolérance érigée en système de gouvernance politique qui n'est peut-être que l'antichambre du totalitarisme.

LE SENS DU BIEN PUBLIC

6-L'un comme l'autre ont une conception approximative et opportuniste de la démocratie, qui n'est d'ailleurs à leurs yeux ni un acquis des sociétés modernes, ni attachée comme principe aux « droits de l'homme » . Elle est une contrainte (en fonction du rapport de forces) avec laquelle il convient de composer ; elle n'est pas un objectif permanent à poursuivre, elle n'est au contraire qu'un moyen de conquête du pouvoir dont on use, sans aucune obligation de s'y soumettre. Ainsi en est-il, lorsque l'invité de Génipa commande à son public subjugué d'investir le supermarché, pour récupérer le sucre « mémoriel » . Commandement qui, demain pourra être de brûler « l'habitation » ou de pendre le « recéleur » . ?-Ainsi en est-il quand le leader indépendantiste décide, seul, des candidats à soutenir, au grand dam de militants (même historiques) du parti.
- Ainsi en est-il du renouvellement des instances du parti du Président (à vie ?) devant les AG de militants dont la dernière date se perd au tréfonds des mémoires. Mais à quoi serviraient ces gadgets démocratiques, puisque le génie du Grand Chef est garant de la vérité ?...
7- L'un comme l'autre habillent à leur manière un bric-à-brac idéologique, un mode de pensée qui a fait depuis la nuit des temps les malheurs du monde :
Dans la boite à outils intellectuels du Populiste il n'y a pas de place pour le doute, la nuance, la recherche « tâtonnante » mais rigoureuse, parfois intuitive, de la vérité. La frontière entre ami, adversaire, concurrent, comploteur, ennemi, est ténue et surtout affaire d'humeur et de circonstance! Toujours de degré de reconnaissance ou d'allégeance. Là où il n'y a ni raison de conflit, ni ennemi à l'horizon il faut en inventer. Le Populiste a besoin d'adversités renouvelées - fussent-elles des moulins et des vents - pour se mettre en scène.
Dans le monde en noir et blanc, sans nuances du populiste, il faut faire table rase du passé, de tout ce qu'a pu faire son prédécesseur, sans lui accorder de bénéfice d'inventaire (Maternité de Redoute, TCSP, Cyclotron etc.)
Au point où sont les choses, la Martinique a besoin d'un sursaut salvateur, qui redonnera aux uns et aux autres le sens du bien public, le respect de l'autre, de tous les autres, la priorité à l'écoute et le respect des principes démocratiques. Il faut enterrer le mythe du chef suprême, rejeter la violence des mots qui précède la violence physique, l'intolérance érigée en système de gouvernance politique qui n'est peut-être que l'antichambre du totalitarisme.

Quant au Mancenillier feuillu et généreux du bord de mer, il ne produira jamais que des fruits acides et toxiques! Aucune magie ne les transformera en jujubes odorants! Si des Martiniquais méritent leurs Populistes, la Martinique, elle, ne mérite pas le Populisme.

Christian Ursulet, Militant du Bien Public.


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