Quand le GRS fait le point : le lettre électronique


Rédigé le Dimanche 27 Septembre 2020 à 20:53 |
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Il y a 50 ans, cet épisode sanglant de notre histoire, cette lutte de classes à l’état pur était encore refoulée dans les mémoires. La honte n'était pas sur les héritiers des massacreurs (aujourd’hui sans voix) mais sur les descendant-e-s des insurgé-e-s !


CENT CINQUANTE APRÈS, LE CRI DES INSURGÉ-E-S EST PARTOUT !

Insurrection moderne
Peu de gens l'auront souligné : les commémorations de "l’insurrection du sud" de septembre 1870 ont positivement envahi l'espace et marchent sur les traces de celles qui sont chaque année consacrées au 22 mai 1848 ! Mouvements politiques, organisations de femmes, artistes, institutions d'élu-e-s, médias (alternatifs ou aux ordres), Historien-ne-s ou réputé-e-s tel-le-s, tout le monde a honoré les glorieux ancêtres. Spectaculaire retournement historique : il y a 50 ans, cet épisode sanglant de notre histoire, cette lutte de classes à l’état pur était encore refoulée dans les mémoires. La honte n'était pas sur les héritiers des massacreurs (aujourd’hui sans voix) mais sur les descendant-e-s des insurgé-e-s !

Ce fait massif est caché malheureusement par un autre, curieusement plus facile à observer: c'est en ordre dispersé que les diverses manifestations se sont déroulées, allant des deux dizaines de personnes se recueillant devant la stèle des fusillés aux quelques centaines répondant à Rivière-Pilote à l'appel de l'Union Des Femmes. Le rêve d'une commémoration commune, mollement caressé à l'appel du MIR, s'est perdu dans les sables du chacun de son côté, ou presque.

Le meeting du GRS, auto affaibli par le respect des règles sanitaires imposées logiquement par la municipalité du Lamentin que nous remercions à nouveau ici, a largement tenu ses promesses en termes de qualité des interventions et du débat, aux dires des quelques dizaines de participant-e-s.
La lecture de l'ouvrage de Gilbert Pago, " l'insurrection de Martinique", petit par ses 150 pages mais grand par les dizaines d'années de recherches qu'il synthétise, est un excellent moyen de revenir sur les faits recueillis avec une rigueur documentée, de réfléchir sur les interprétations argumentées. Ce travail que l'on peut légitimement piller (il était fait pour ! - même si l'élégance voudrait qu'on le reconnaisse -) mérite d'être prolongé, poursuivi, débattu car l'enjeu, c'est de fournir pour les combats d'aujourd'hui une carte vraie avec le nord placé véritablement au nord par des boussoles cessant de s'affoler dans tous les sens.


CHLORDÉCONE, PESTICIDES : LE SEUL MÉDICAMENT, L'ACTION UNIE DES MASSES ET DE LEURS REPRÉSENTANT-E-S !

Zones de pêche impactées
C'est d'abord la seule réponse efficace à la furie répressive qui condamne à tour de bras, à la prison ferme y compris sans ménagement pour tel accusé ayant de façon reconnue, des problèmes de santé psychique. Aujourd’hui c'est au tour de Christian dit le gilet jaune coupable d'une vidéo montrant de façon trop réaliste les violences policières. Nous renouvelons ici notre soutien et notre interpellation des syndicats de police dont aucun à notre connaissance n'ose se démarquer de ces basses œuvres des plus excitës des pandores. (SUITE PAGE 2)

L'action de masses c'est aussi la meilleure réponse aux manœuvres du pouvoir pour noyer le poisson et pour couvrir de belles phrases son programme de réparations à la portion congrue. Le nouveau préfet de Martinique s'est payé le luxe de regretter "les lenteurs de la Justice" dans le dossier, en se retranchant derrière "la séparation des pouvoirs" en faisant mine d'ignorer que le parquet s'appelle aussi : Le ministère public
Il a surtout annoncé l'imminence d'un 4ème plan chlordécone en reconnaissant que la population n'avait pas spécialement noté qu'il y en avait déjà eu 3 avant !
Lyannaj Pou Dépolyé Matinik, en conférence de presse, samedi 26 a fait remarquer la probabilité d'une redite pure et simple vu que ce plan résultera de "concertations" à la suite desquelles l'État fera ce qu’il voudra c’est-à-dire pas grand-chose pour débourser un minimum et maintenir l'ordre colonial des choses. Serge Letchimy propose à la place une loi-programme pour être à la hauteur des enjeux.
Lyannaj souligne qu'il faut une négociation véritable impliquant sur place l'État , les Collectivités, les élu-e-s, les professionnels mais aussi le mouvement social dans sa diversité.

Lyannaj propose un front uni du mouvement populaire et des élus de progrès pour poser à l' État cette méthode dont février 2009 a montré qu'elle est la seule réaliste, la seule à la hauteur des enjeux.
Lyannaj pou dépolyé Matinik a aussi annoncé une CONFÉRENCE MILITANTE INTERNATIONALE KONT KLORDÉKON EK LÉ ZOT PESTISID samedi 3 octobre de 9h à 12h (heure locale) avec inscriptions en ligne.

A part les organisations antillaises qui peuvent encore rejoindre la démarche, sont déjà acquises les participations en France de Générations futures, Synergie outre-mer, l'union syndicale Solidaires, le Cran, MySmartCab, la Confédération Paysane, Attac, la Fondation Copernic…
Organiser la pression sur place et à l'échelon international, tel est le mot d'ordre. D'ores et déjà, une suite est prévue avec pour commencer, une manifestation de masse en Martinique le 7 novembre.
Bwa pou nou alé !

MADIANA-CONGRÈS : SILENCE, ON LICENCIE !

Plusieurs millions de subventions au moment de la création
Pas un mot du côté des institutions et organismes divers qui, d'une façon ou d'une autre constituent une aide sans laquelle le complexe de Madiana (cinémas, salles de congrès.) n'aurait ni vu le jour ni prospéré depuis. Silence ! On détourne le regard. La moitié du personnel menacée de licenciement. Un coup est porté à la crédibilité même de cet élément du "patrimoine culturel martiniquais" (?) mais ceux et celles qui ont officiellement mission de veiller au bon équipement du pays dans ce domaine sont aux abonnés absents. Bof ce n'est qu'une affaire d'une dizaine de salarié-e-s jeté-e-s à la rue et de syndicats qui crient dans les médias pour ne pas dire dans le désert.

En France, qui est loin d'être un modèle en la matière, on aurait quand même entendu des élus demander des explications, évoquer l'argent public versé, mis leurs écharpes tricolores et protester ou faire semblant. Isi-a, ayen ! Silence radio ! On licencie. Demain,.... yo ké di yo pa té sav ! Les travailleuses et travailleurs doivent compter sur leurs propres forces. Comme d'habitude.


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