Tribune libre / La lettre du GRS : De Porto Rico aux Retraites, en passant par Ajoupa Bouillon !


Rédigé le Jeudi 8 Aout 2019 à 08:38 |
En cliquant sur l'un de ces boutons vous allez connaitre mes centres d'intérets En savoir plus sur cet auteur

Notre webzine est un espace d'échange ouvert et curieux. Nous voulons partager les avis, les confronter. C'est la raison d'être d'un tel support. Es-ce à dire que nous partageons l'avis et l'opinion ? L'essentiel est la teneur de l'argumentation !


PUERTO RICO : UN SOULÈVEMENT DU 21 ÉME SIECLE !

Algérie, Soudan et maintenant Puerto Rico ! Cette fois à deux brasses de chez nous et dans un pays qui partage tant de choses avec nous! : une situation coloniale déguisée en statut bidon ; un colonisateur capable de lâcher des miettes en quantité juste suffisante pour créer l'illusion auprès des peuples voisins et la frayeur de " tout perdre" dans une éventuelle indépendance de nos propres peuples; un mouvement ouvrier riche de traditions de lutte mais hésitant à forger une vraie stratégie d'émancipation ; une combinaison originale de problèmes d'arriération et de tourments typiques de la fameuse " modernité "; Mais si le magnifique déferlement populaire qui vient de renvoyer dans les cordes un gouverneur légalement élu, doit contribuer à nous insuffler la dose d'optimisme qui nous fait défaut c'est aussi parce qu' il a bien des caractéristiques de ce que sont et seront ces soulèvements du 21 ème siècle.

D'abord ils seront massifs ou ne seront pas. Ils auront les villes comme cadre principal mais toucheront les pays entiers. Et comme en Algérie, comme au Soudan, comme en Guyane en 2017 comme en Guadeloupe et Martinique en 2009, ils surgiront sans crier gare, surprenant aussi bien l'ennemi que nous-mêmes. Et c'était aussi le cas de la Tunisie, de l'Égypte, etc. Ensuite, étant massifs ces soulèvements pourront souvent arborer un parti pris pacifique car le refus de la violence aveugle est une valeur populaire alors que c'est l'ennemi qui oblige à prendre des indispensables mesures d'autodéfense et de riposte à sa bestialité répressive. Ces soulèvements, même s'ils ont et auront un point de départ semblant anecdotique agglutineront toujours un ensemble de déterminants sociaux, politiques, culturels. Il est frappant dans le cas de Puerto Rico de voir se combiner la colère contre la corruption, ce problème si universel qui a enflammé la voisine Haïti, la fureur contre la faillite des autorités ( destructrices professionnelles des services publics ) face aux conséquences de cyclones dévastateurs attisés par le réchauffement climatique et l'indignation devant l'homophobie et la misogynie affichées par le pouvoir. Les spécimens de "nos élites " antillaises qui s'étaient vautrées dans le climat homophobe de "la manif pour tous " doivent prendre le signal Puertoricain comme une sorte d'avertissement.

Bien entendu les problèmes posés par la situation enthousiasmante de notre voisine sont également typiques des difficultés de la révolution du 21ème siècle. Comment la conduire à son terme? c'est-à-dire à la prise du pouvoir par les masses, seule condition de transformation sociale profonde ? Et avant cela comment contrer les manoeuvres de l'ennemi, ébranlé chaque fois par la première phase des soulèvements mais pas abattu car disposant des armes du pouvoir économique, militaire, politique, médiatique, idéologique?
Cela suppose l'action d'avant-gardes implantées, préalablement préparées, éduquées dans la conviction de l'inévitabilité des soulèvements mais pas forcément des victoires finales, capables d'intervenir dans les avancées fulgurantes comme d'organiser des retraites temporaires ou partielles. Notre pensée est toute entière tournée vers nos camarades de la section puertoricaine de la 4ème internationale totalement engagé-e-s dans cette bataille.
Le soulèvement victorieux de leur pays nous remplit de joie mais nous indique aussi que le début des choses sérieuses vient vite et que les militantes et militants de l'émancipation humaine n'ont pas beaucoup de temps à perdre quel que soit l'endroit du monde où elles et ils se trouvent.

Viva Puerto Rico ! Solidaridad !


Pour continuer la lecture de la lettre du GRS cliquez sur page suivante .



AJOUPA-BOUILLON CITÉ GRENADE (suite) : LE TRIBUNAL ORDONNE… LA CTM ET CAP NORD SE TAISENT !

Bref rappel. Les habitants de la Cité Grenade (Ajoupa Bouillon) sous la bannière d’un Comité de Défense et de leur avocat (Me Constant), se battent depuis, bientôt 2 ans, pour obtenir 2 choses essentielles : Le désamiantage de leur maison (40 dossiers) et la délivrance de leur titre de propriété (16 familles concernées, à ce jour) par le maire de l’Ajoupa-Bouillon qui n’a cessé les tergiversations ou les manœuvres dilatoires. Le Comité de Défense a saisi en référé le tribunal.

Celui-ci le 26 juin dernier, a rendu une décision clairement favorable aux grenadiens : la délivrance des titres de propriété…dans un délai de 2mois ! Au-delà, une astreinte de … 100€ par jour et par résident pendant une durée de …1000 jours sera infligée à la mairie ! En outre, il lui est ordonné de chiffrer (sérieusement) le coût de ce désamiantage (donc par un expert) et, par suite, de procéder à la remise en état des maisons concernées. Importante victoire judiciaire portée à la connaissance de la population martiniquaise, le 23 juillet dernier, par une réunion publique, à la Cité Grenade, avec leur avocat. On y relèvera, outre la forte mobilisation des militants du PKLS, la présence naturelle du GRS, et celle de L’UFM.

Rappelons enfin que, concernant l’aspect financier de ce dossier, deux acteurs institutionnels importants, la CTM et Cap Nord – dont les contributions sont, en l’espèce, décisives - restent, jusqu’ à maintenant étrangement… sourds aux sollicitations du Comité !

Pour continuer la lecture de la lettre du GRS cliquez sur page suivante .

RETRAITES : DANGER MAJEUR EN PERSPECTIVE !

Photo collection Patrick Bosselin
S’agissant des retraites, voici encore rabâchée cette petite musique à deux temps : d’un côté, il faut augmenter la durée de cotisation pour l’obtention d’une retraite complète d’un trimestre de plus par an (et non pas d’un trimestre tous les 3 ans comme préconisé par Hollande) ; et de l’autre, l’idée du maintien de l’âge « légal » à 62 ans, mais avec une sanction appelée « décote » pour le/la salarié/e partant entre 62 et 64 ans. L’ensemble des mesures prises ces dernières décennies – pour « ramener à l’équilibre » - l‘ont été sur le dos des salarié/es et des retraité/es, les premiers devant travailler plus longtemps, et les seconds avec des pensions moindres.

Macron a un vrai mérite : celui de la clarté, et de la défense des intérêts de sa classe. 1) En finir avec les « réformes » à répétition, sources de conflits sociaux. 2) Aller durablement vers un système libéral présenté comme « équitable ».3) Formaliser un seul régime (et non plus les « 42 régimes de retraite » existants, dénoncés comme source d’inégalités), donnant les mêmes droits à toutes et tous. Macron casse l’actuel système de retraite par répartition pour aller à un système universel avec retraite par capitalisation.

Dans la répartition : la pension dépend de la durée de travail, des cotisations sociales versées, et comprend des dispositifs de « solidarité » tenant compte des périodes sans emploi, du nombre d’enfants, de l’absence de revenu. Dans la capitalisation : un euro cotisé donne les mêmes droits, quel que soit le moment où il a été versé, quel que soit le statut de celui qui a cotisé. Cet objectif de classe ne peut qu’inquiéter davantage le plus grand nombre ( l’immense majorité des salariés qui ne peuvent pas épargner ou très peu et des retraité/es). C’était le vœu de longue date du patronat que réalise par Macron si on lui laisse les mains libres. Ce serait la fin du système solidaire de la Sécurité sociale : la majorité des salarié-es condamnée à un travail sans fin, à une retraite dans la gêne ou la pauvreté et surtout une brèche béante dans laquelle les assurances privées ne manqueraient pas de s’engouffrer.

Préparons-nous à nous mobiliser contre cette réforme qui porterait un coup fatal à nos intérêts.


Merci de la lecture de la lettre du GRS chaque semaine nous nous diffuserons ces informations. La diffusion de la lettre du GRS ne veux pas dire que nous partageons intégralement les idées de cette organisation. Simplement ce média est un média moderne qui donne la parole à ceux qui s'engagent.



Dans la même rubrique :