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Tribune libre - Martinique -AVEC OU SANS LA PEUR, LUTTONS ! Contribution collective


Rédigé le Mercredi 8 Avril 2020 à 13:14 |
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Si personne, quoiqu'on dise, ne peut prédire le rythme ni même l'ampleur finale de l'expansion du Covid 19 chez nous, il est juste de proclamer que l'hécatombe n'est pas fatale. Non pour tirer argument de sa vitesse apparemment moins grande pour le moment ici que sous d'autres cieux pour relâcher une vigilance bien insuffisante, mais au contraire, pour mettre à profit notre position dans une sorte d' œil du cyclone pour s'armer et faire face.


Dans une émission de grande écoute de Martinique Première, le nouveau préfet a listé des fronts et des acteurs séparés allant du personnel soignant jusqu'au simple citoyen. Le rôle attribué à ce dernier ou à cette dernière, serait de " rester confiné " La seule tâche de " l'arrière ", pour reprendre la métaphore guerrière, serait de vaquer aux activités familiales, d'applaudir les soignant-e-s et d'avoir un œil sur le voisinage immédiat. C'est maigre ! pour deux raisons

D'abord la coupure entre période confinée et période post confinement risque d'être moins nette que l'on croit, la durée du confinement s'annonçant bien longue s’il n"y a pas un changement dans la stratégie globale, conçue au départ comme une adaptation (qui ne dit pas son nom !) à l'absence de masques et de tests. Ce n'est pas un hasard si ces deux sujets se retrouvent dans les actions vers le tribunal administratif qui déplaisent tant au pouvoir, dans les courriers de nombreux élu-e-s et près de 8000 personnes ont déjà à ce jour signé une pétition qui les réclame.
La deuxième raison, c'est le constat de l'absence d'une politique cohérente de la société autour d'un plan qui serait accepté parce qu’il aurait été négocié entre État, élu-e-s et mouvement social.

Ce n'est pas le souci du pouvoir qui s'est illustré par le mensonge et la dissimulation depuis les premiers moments de cette crise mondiale. Sans vouloir rouvrir une polémique avec la majorité des élu-e-s (dans laquelle seule Catherine Conconne a eu le courage de répondre à notre interpellation en tentant une défense difficile), et en nous situant résolument dans la réflexion sur ce qu'il y a lieu de faire MAINTENANT, il faut bien reconnaître qu'une volonté collective claire, agissante, cohérente ne se dégage pas des initiatives plutôt verbales et dispersées du monde politique majoritaire.
C'est bien pour cela que la parole des" confiné-e-s" doit se faire entendre. Le mouvement populaire dont la richesse ne signifie malheureusement pas une plus grande cohésion ne constitue pas la force de contrôle, d'initiative, de double pouvoir qui serait nécessaire pour imposer les avancées dont nous avons besoin.

Ceci est une oeuvre de Jérôme Saint Luce
Ceci est une oeuvre de Jérôme Saint Luce

Le 5 avril 2020 Contribution collective de

Philippe Pierre Charles. Photographe Serge Boissard
Philippe Pierre Charles. Photographe Serge Boissard
Philippe Pierre-Charles
Puis par ordre alphabétique :
Géraldine Amory Monique Lucry
George Arnauld Gilbert Pago
Rita Bonheur Félix Relautte
Marie-Louise Broche Marcel Sellaye
Max Dorléans Jacqueline Tally
Marie-Josèphe Hardy-Dessorces Sellaye


Il est néanmoins nécessaire et possible de peser bien d'avantage sur la situation. Personne ne peut prétendre avoir tout seul réponse à tout. Il y a cependant des questions, des pistes sur lesquelles des réflexions sont indispensables. En voici quelques unes que nous soumettons au débat :

1) Tests, masques, matériels sanitaires doivent permettre un isolement ciblé des malades à soigner au lieu d’attendre qu’elles et ils se trouvent en phase finale. Cela suppose une anticipation en matière de lieux de confinement. Pourquoi rien ne se prépare à ce niveau quand il y a par la force des choses, tant d'hôtels vides ?

2) Si le confinement reste un élément stratégique fort, comment tolérer pour en sortir le plus vite possible que des activités non essentielles à la vie de la population soient maintenues au nom du profit de quelques uns ? A titre d'exemple si la production de bananes est nécessaire à l'alimentation locale en quoi l'exportation de notre précieux fruit est il obligatoire au point de justifier des centaines d'ouvrier-e-s agricoles hors confinement ?

3) Les salarié-e-s des secteurs indispensables sont soumis à forte pression et donc à risques accrus malgré, lorsqu'elles existent, les protections. Il faut exiger des embauches exceptionnelles pour rendre moins difficile le travail à celles et ceux à qui on offre gratuitement le titre de héros.
Embauche dans toutes les tâches d'aide aux métiers de soins, embauche dans le commerce, dans le nettoyage, dans le portage pour les tâches indispensables de livraison de produits du marché en fruits et légumes, de produits alimentaires et d’entretien, de repas, de médicaments( surtout pour ces pauvres gens isolés et sans moyens de transport individuels avec la paralysie des transports en commun).
Les fichiers de Pole emploi doivent être mis à profit. Les organismes de formation devraient être utilisés dans cette perspective en motivant le personnel au lieu de le harceler.

4) Des agriculteurs/ trices handicapé-e-s dans leurs ventes et des consommateurs/trices condamné-e-s au manque ou aux queues plus ou moins sécures des marchés ou des grandes surfaces : pour mettre fin à ce paradoxe, pourquoi ne pas étendre massivement les techniques de portage avec les embauches nécessaires ?
La prise en compte des besoins prioritaires de la population dans la politique agricole doit être le prélude à une planification qui forcément limitera la toute puissance du groupe dominant ce secteur.

5) Le bénévolat, les initiatives individuelles ou associatives se multiplient ! Le rôle des institutions locales n'est il pas de concevoir les coordinations, les harmonisations, les aides, les encadrements volontaires de toute cette activité.


Cliché Madi Mérine
Cliché Madi Mérine

Dès que les conditions le permettront, il s'agira de mettre en route pour abolir ce rêve de retour à une certaine forme d'esclavage. Si le prolétariat devait servir de marche-pieds pour la remise en selle d'une quelconque fraction de la bourgeoisie alors toute sortie de crise serait compromise. Ce sont les productices et les producteurs associés parce qu'elles et ils n'ont aucun intérêt contraire à celui de l'immense majorité, qui doivent prendre les choses en mains et imprimer leur marque.

6) La CTM a pris avec raison, l'initiative d'achat de masques. La question posée par les carences de l'État n'est elle pas que l'institution locale généralise l'initiative en coordination avec les municipalités et en exigeant par avance le remboursement par l'État des dépenses faites en se substituant à lui ? En alertant la population, en la mobilisant, on préparerait utilement l'affrontement probable avec l'État.

7) impliquer la population dans cette bataille est indispensable. Parmi les moyens les plus simples et évidents on peut imaginer :
-une ou deux heures d'émission quotidienne sur les médias d'État (au moins) avec obligation pour les détenteurs de mandats et de postes de participer et de répondre après synthèse aux questions et suggestions
- l'organisation de consultation électronique de la population pour prendre les décisions importantes.
Parmi les débats que seule la population devrait avoir le pouvoir de trancher, il y a celui des rythmes et des étapes d'une sortie de crise qui prend en compte les impératifs sanitaires, sociaux, économiques.

8) La défense de l'emploi, de l'activité, des très petites, des petites et moyennes entreprises passent par une bataille ferme pour que les promesses de maintien des entreprises soient tenues par l'aide aux très petites, petites et moyennes, subordonnée au maintien ou au développement l'emploi.
Le caractère indispensable de certaines activités ayant été largement illustré, il s'agit d'y bannir sans délais la précarité par la transformation en CDI des emplois précaires.
Le système bancaire actuel gangrené par les menées de la haute finance doit céder la place à un système public capable de définir et d'appliquer des orientations conformes au bien général.
Le contrôle des prix, seule réponse à la valse des étiquettes organisée par les Profiteurs, ne sera crédible que si il est organisé avec la population.

9) Une lutte immédiate attend le monde du travail: briser dans l'œuf la nouvelle ponction macroniene sur le code du travail. La semaine de travail à …60 heures, les dates des congés payés soumises à la discrétionn unilatérale de l'employeur, la réduction du temps de repos entre deux journée de travail, l’aggravation encore plus forte, tout à la fois, du travail des femmes, des secteurs mal payés, des précaires, etc…, ce paquet cadeau indigeste, déclaré provisoire, sous prétexte de Covid est inacceptable.
Dès que les conditions le permettront, il s'agira de mettre en route pour abolir ce rêve de retour à une certaine forme d'esclavage. Si le prolétariat devait servir de marche-pieds pour la remise en selle d'une quelconque fraction de la bourgeoisie alors toute sortie de crise serait compromise. Ce sont les productices et les producteurs associés parce qu'elles et ils n'ont aucun intérêt contraire à celui de l'immense majorité, qui doivent prendre les choses en mains et imprimer leur marque.

10) Enfin chacun a observé que la volonté de revenir sur bien des idées et pratiques considérées comme des dogmes du système s'est emparée de beaucoup. On voit même dans une vidéo savoureuse un Bruno Lemaire avouer ses "intuitions vieilles de quelques mois" qu'il faudrait en finir avec la forme actuelle du capitalisme pour en trouver une " plus respectueuse des humains et de la nature". Mais Macron, il y a quelques jours et surtout Sarkozy depuis quelques années (c'était en 2008 en peine crise financière mondiale) nous avaient déjà fait le coup. Un avis de recherche a immédiatement été lancé par un internaute ironique: prière de ramener de toute urgence cette bête introuvable qui s'appellerait capitalisme humain et écologique.


Tribune libre - Martinique -AVEC OU SANS LA PEUR, LUTTONS ! Contribution collective
Redevenons sérieux ! La crise actuelle oblige beaucoup de personnes sincères à s'interroger sur la nécessité et la possibilité de se défaire du " vieux fatras", sur la possibilité d'explorer les chemins de cet " autre monde possible" dont les altermondialistes du début du millénaire ont parlé. Ils reprenaient dans les faits sinon dans les mots le vieux rêve indispensable de l'émancipation humaine, respectueuse des écosystèmes qui conditionnent sa durabilité. Ce vieux rêve s’affirmait comme l’alternative au règne tyrannique de la marchandise.
Le confinement actuel est une nouvelle occasion de débattre collectivement sur tous les médias possibles de ce sujet qui commande notre avenir et même qui décidera de la possibilité d'un avenir.

On le voit donc : le confinement d'une bonne partie de la société ne doit être ni le synonyme d'un gel de la pensée pendant que les spécialistes géreraient les choses, ni un renforcement de l'individualisme domestique auquel certains sont trop contents de

nous...confiner comme si l'égoïsme d'une certaine forme de société n'avait pas joué un rôle majeur dans la crise que nous vivons.



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