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LETTRE OUVERTE A FRANCOIS HOLLANDE Par Camille CHAUVET


Rédigé le Mercredi 6 Juin 2012 à 22:27 |
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Rédactnaïf:François Hollande a dérapé et en voulant être un président normal... Il devient sans doute comme un Dupont ...et vient le danger. Rien n'autorise le choix de Jules Ferry.Un petit texte de mise au point .


LETTRE OUVERTE A FRANCOIS HOLLANDE Par Camille CHAUVET
MONSIEUR LE PRESIDENT

Comment comprendre que Vous, François Hollande, actuel président de la République Française, ne connaissiez pas le contenu du discours du 28 juillet 1885 prononcé par Jules Ferry ?

Comment comprendre que Vous, François Hollande, actuel président de la République de Française, vous oubliiez les années 2005 ? du sarkosysme en matière d’immigration, et toutes les déclarations anti-africaines, anti-antillaises, en clairs racistes, de certains politiques français après les émeutes des banlieues de novembre 2005 ? Toutes ces attitudes prennent leur source dans les textes et écrits des années de l’expansion coloniale, surtout sous la Troisième République.

Comment comprendre que Vous, François Hollande, ayez oublié les causes de l’annulation du voyage de Nicolas Sarkozy en Martinique après la colère d’Aimé Césaire ?

Monsieur le Président de la République Française, votre décision de célébrer Jules Ferry semble s’apparenter à l’article 4 d’une loi votée le 23 février 2005, reconnaissant « le rôle positif de la colonisation française Outre-mer », quand vous retiendriez la question de l’Ecole obligatoire

Monsieur le Président de la République Française, votre décision de célébrer Jules Ferry met le « feu aux mémoires », et ravive des blessures impossibles à cicatriser.

Monsieur le Président de la République Française, Monsieur François Hollande, vous commencez mal vos premières heures républicaines, en célébrant l’homme du discours des races supérieures. Vous célébrez bien malgré vous les Guéanneries que vous combattiez avec Nous !

Monsieur le Président de la République, Monsieur François Hollande, nous ne pouvons évacuer cette Ecole laïque et obligatoire, à laquelle le nom de Jules Ferry est attaché, et qui est une avancée. Mais cela ne peut effacer les conceptions racistes de cet homme qui pourtant œuvrait dans les temples maçonniques à l’amélioration matérielle et morale des hommes et au perfectionnement intellectuel et social de l’Humanité.

Je ne veux pas croire que vous êtes de la même veine que ces messieurs qui se réclament sans vergogne de la pensée du sinistre Georges Buisson. Nous croyons que vos valeurs du socialisme sont loin de celles développées en son temps par les Jules Ferry et les lobbies coloniaux. Mais au fond, nous les petits-fils d’esclaves, devons avoir en mémoire que cette République Française est marquée par le fait colonial dont nous devons bien mesurer le poids dans la culture et le modèle républicain français dans lequel nous vivons depuis plusieurs siècles. Vous aussi François Hollande.

Le respect des autres et de soi-même passe par le choix de nos références à l’Histoire.

Vous François Hollande, Président de la République de la France, vous devez savoir que dans nos sociétés, encore aujourd’hui nos comportements, nos représentations, et nos rapports à l’Autre et au monde, restent marqués par cette mentalité coloniale. Nos sociétés sont souvent embarquées dans le fait colonial de la décolonisation et nombre d’entre nous occultent cette Troisième République criminelle marquée le truchement de l’Ecole mais estampillé par la honte.

Là, Monsieur le Président de la République de la France, c’est Aimé Césaire qui s’adresse à vous dans le « Discours sur le Colonialisme » : La colonisation est un crime contre l’humanité.

La colonisation représente l’une des faces du fait républicain, notamment pour la Troisième République, et cela continu encore avec la Cinquième. Et ce n’est pas un hasard si la loi du 23 février 2005, et à son article 4 stipule « les programmes scolaires reconnaissent en particulier le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord, et accordent à l’histoire et aux sacrifices des combattants de l’armée française issus de ces territoires la place éminente à laquelle ils ont droit ».

Cela est inacceptable !

Même votre prédécesseur Nicolas Sarkozy l’a compris !

En vérité, Vous François Hollande, Président de la République de la France, vous avez encore dans votre inconscient cette France, puissance coloniale, dont le premier Empire colonial dure de 1661 à 1763, puis connaît un temps de décadence, et un renouveau colonial entre 1830 et 1880 et enfin une apogée impérialiste entre 1880 et 1919.

Oui, ces années mille huit cent quatre-vingt vous fascinent sans doute !
Si ce Jules Ferry est une référence pour Vous.
Renoncez.

Ce serait dommage de persister.

Oui, Monsieur le Président, c’est encore cette Troisième République qui a fêté sa puissance par les Expositions universelles parisiennes de 1878, et 1889. Un « village nègre » et 400 figurants « indigènes » en constituaient l’une des attractions majeures - et celle de 1900, avec ses 50 millions de visiteurs. Le célèbre Diorama « vivant » sur Madagascar, et, plus tard, les Expositions coloniales, à Marseille en 1906 et 1922, mais aussi à Paris en 1907 et 1931.

C’est une Honte.

D’ailleurs, des nègres et négresses domestiques du Sarkosysme ont trouvé ce lieu de Honte, ce Jardin d’Acclimatation pour fêter l’Outre-mer. Un peu comme si les Juifs faisaient la fête à Dachau, Auschwitz, ou Buchenwald.

Vous, François Hollande, Président de la République de la France, vous ne pouvez pas ne pas savoir que le discours de Jules Ferry prend sa source dans les écrits du comte Joseph Arthur de Gobineau, par son Essai sur l’inégalité des races humaines (1853-1855), qui postule alors la supériorité originelle de la « race blanche », permettant de classer le Noir dans une infériorité irrémédiable au plus bas de l’échelle de l’humanité et les autres « races » comme intermédiaires.

Vous, François Hollande, Président de la République de la France, vous ne pouvez pas ne pas connaître cet extrait du discours de Jules Ferry faisant l’éloge de la colonisation : « Il faut dire ouvertement qu'en effet les races supérieures ont un droit vis à vis des races inférieures. Parce qu'il y a un devoir pour elles. Elles ont un devoir de civiliser les races inférieures ». Jules Ferry, Discours à l’Assemblée nationale, le 28 juillet 1885.

Nous pourrions encore continuer, monsieur François Hollande, président de la République Française.

Vous êtes impardonnable.

Comme punition, vous aurez à lire neuf fois le « Discours sur le Colonialisme » d’Aimé Césaire pour comprendre définitivement que la colonisation relève de l’inacceptable et de l’indéfendable.

Cette colonisation vénérée par Jules Ferry est dénoncée par Aimé Césaire.

Dès la première page, Aimé Césaire affirme que « l’Europe est indéfendable ». Pour lui, « colonisation = chosification » :« Entre colonisateur et colonisé, dit-il, il n’y a de place que pour la corvée, l’intimidation, la pression, la police, l’impôt, le vol, le viol, les cultures obligatoires, le mépris, la méfiance, la morgue, la suffisance, la muflerie, des élites décérébrées, des masses avilies. Aucun contact humain, mais des rapports de domination et de soumission qui transforment l’homme colonisateur en pion, en adjudant, en garde chiourme, en chicote et l’homme indigène en instrument de production ».L’argument essentiel des colonisateurs se résume dans « la mission civilisatrice ». Aimé Césaire en doute, car imposer à autrui ses propres valeurs de civilisation revient à mépriser et à piétiner la culture des autres et en l’occurrence celle des colonisés.

D’ailleurs, dans le Discours sur le colonialisme Aimé Césaire va reprendre terme à terme les justifications de la colonisation pour en démontrer le caractère réducteur : « On me parle de sécurité, de culture, de juridisme… moi je parle de force, de brutalité, de sadisme »… etc.


Monsieur le Président de la République Française, je veux croire que vous êtes par ignorance dans la propagande coloniale de la III ème République, pour laquelle « l’épopée coloniale constitue une part de l’identité nationale, celle de la plus grande France qui va de la ligne bleue des Vosges aux forêts du Cameroun ». Il n’y plus que les forêts du Cameroun, ce serait donc de la ligne bleue des Vosges aux volcans des Pays dit outres mers (La Soufrière, La Pelée, La Fournaise…)

Monsieur le Président de la République Française, ces soldats de la Troisième République étaient des criminels. On peut citer Le colonel de Montagnac, un des conquérants de l’Algérie qui déclare : « Pour chasser les idées qui m’assiègent quelquefois, je fais couper des têtes, non pas des têtes d’artichauts, mais bien des têtes d’hommes. », Il y a aussi le comte d’Hérisson : « Il est vrai que nous rapportons un plein baril d’oreilles récoltées, paire à paire, sur les prisonniers, amis ou ennemis. ». Ajoutons la profession de foi barbare : « On ravage, on brûle, on pille, on détruit les maisons et les arbres ». Et pour compléter, la théorie du maréchal Bugeaud qui se revendique des grands ancêtres : « Il faut une grande invasion en Afrique qui ressemble à ce que faisaient les Francs, à ce que faisaient les Goths. ». Ces « voluptés sadiques », comme dit Aimé Césaire, appartiennent à cette Troisième République marquée par Jules Ferry que vous célébrez monsieur le Président de la République.

Je vous dis à bientôt Monsieur François Hollande. Je vous ai écouté attentivement à la Fontane, vous n’étiez pas encore Président. Ce soir là, j’ai aussi écouté attentivement le Président du Parti Progressiste Martiniquais Serge Letchimy : Il avait fait le choix François Hollande.

Il vous respecte.
Il ne vous demande rien

Je crois l’Homme perfectible. Mais je sais aussi que la raison d’Etat peut transformer ceux qui ont les leviers du Pouvoir en France, ceux qui administrent -encore à ce jour- Mon Pays, la Martinique.

Enfin, Monsieur le Président de la République Française, je ne saurais terminer sans évoquer une vierge folle effarouchée qui brame, et se découvre anticolonialiste, mais qui n’a jamais condamné le Discours de Dakar de son mentor Sarkosyste, ni les propos des Guéant, Longuet, ou Hortefeux, et encore moins dénoncé l’installation d’une fête dit de l’Outre-mer au Jardin d’Acclimatation où était installé en 1931 un « zoo humain ».

Au fond, comme dit ma vieille grand-mère : « Il ne faut pas en vouloir aux événements ».

Camille CHAUVET











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