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Arthur Briand le poète pousse ce cri auquel il s’identifie totalement.


Rédigé le Jeudi 13 Octobre 2016 à 14:24 |
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Arthur Briand présente ses œuvres au François. Ce poète a déjà écrit deux recueils et a en préparation un troisième qui devrait être disponible en 2017. C’est ce que l’on appelle un auteur ancré. Ancré dans son territoire, son pays sa ville, il est aussi ancré dans la vie sociale, sportive. En sa qualité d’éducateur sportif, il est en prise directe avec la réalité. La jeunesse, les institutions la martinique tout cela provoque en lui un cri.

Venez écouter échanger et participer à cette rencontre prévue 14 octobre 18h30 à la B.M. du François; Pour les plus curieux voici un avant gout de ce que l’on dit sur lui.

C’est Francine Narèce qui en parle dans ces mots.


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Jeudi 9 Avril 2015 Lorsque Edvard Munch dans son angoisse existentielle peint Le cri, cela ne fait que quarante-cinq ans que dans les colonies françaises d’Amérique, des hommes et des femmes d’origine Africaine, ont réussi à briser leurs chaînes.

J’ai entendu un cri infini déchirer la Nature écrit Munch dans une note explicative. Il y avait du sang des langues de feu au-dessus du fjord bleu-noir et de la ville  mes amis ont continué à marcher et je suis resté là tremblant d’inquiétude. En affirmant haut et fort Je suis un cri.

Arthur Briand refait l’expérience du peintre, s’approprie et entre dans cette célèbre toile.

Son angoisse est réelle et palpable. Si Munch a eu une vision dans l’instant, qui l’a poussé à prendre ses pinceaux et retranscrire ce « cri infini déchirant la Nature » Briand prend sa plume, avec le désagréable avantage du poids de son histoire et de celle de son peuple, pour peindre le même tableau sanglant et infernal dans lequel son île apparait et c’est alors que le poète pousse ce cri auquel il s’identifie totalement.



De fait, pour « peindre » ce cri, il dispose de mots qu’il utilise avec la liberté qui caractérise le poète. Il crèe ainsi sa propre palette, ce sont les instruments qu’il lui faut pour réinventer cette esthétique qui nous a été dérobée. Le poète essaie de se la réapproprier, en l’inventant à partir des vestiges laissés non seulement par les colons mais également par les tentatives heureuses ou infructueuses des hommes remarquables engendrés par l’histoire tragique de son peuple.

Le recueil commence par un hommage à deux d’entre eux : Glissant et Césaire dont la poésie est pour Briand Un cri si pur/Un cri si fort. Ce faisant, Briand veut faire comprendre aux jeunes et aux moins jeunes que l’on ne peut être, l’on ne peut exister que dans la connaissance de son Histoire.

Le militant politique, associatif et sportif qu’il a été et qu’il est encore, ne baisse pas les armes. S’il n’attend plus rien de la politique, des luttes syndicales et de son engagement associatif, les désillusions sont partout. Au moins la poésie, la sienne, lui permet de dire à quel point il tremble au plus profond de son être pour ce petit pays. Il tremble, il est tétanisé, il est seul, ses amis ont, comme ceux de Munch, poursuivit leur chemin.

Il regarde ce ciel ensanglanté au dessus de son île, qu’un orage noir de corruption menace d’engloutir et il crie, il crie dans sa poésie. Il ne sera peut-être pas entendu. Césaire n’est plus entendu. Mais le cri est lancé et définitivement inscrit.

Francine Narèce




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