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LÉ GRO É LÉ PITI DOUVAN LA COLLECTIVITÉ TERRITORIALE DE MARTINIQUE par Philippe Pierre-Charles George Arnauld


Rédigé le Mercredi 18 Juin 2014 à 23:37 |
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Concernant les élections à la future CTM, tout se passe comme si la seule question restant à régler serait celle de savoir qui la présidera !
La culture du chef, du mèt a mangnok, du gérè bitasyon sel-mèt-apré-dié (« Dié » étant le maître, justement !), culture qui nous vient donc directement de l’esclavage, joue à plein. Il ne resterait donc plus à La foule qu’à se mettre à crier : « allez Pétion ! » « allé Christophe ! » ou plutôt …: Vas-y Sergio ! Vas-y Chaben !



Pour le reste, la question du mode d’élection, par exemple, question qui en grande partie pourtant conditionne la composition de la future assemblée délibérative, la messe serait dite, le débat clos, l’affaire entendue.

On n’aurait plus dès lors à faire qu’un travail pédagogique, histoire d’expliquer au bon peuple ce qui lui revient comme devoir : voter, ou, pour parler plus trivialement : faire où on lui dit de faire !

Difficile d’imaginer conception plus dépolitisante !

Si on veut accroitre le désintérêt de la population pour le versant électoral de la politique (le seul versant existant aux yeux de beaucoup) c’est bien ainsi qu’il faut procéder !

Notre conception est à l’opposé. Le rôle de la citoyenne, du citoyen est de chercher les moyens de résoudre les problèmes de santé, d’emploi, d’école, de logement, de transport, d’environnement qui assaillent la population. Il est également de définir les institutions les plus adaptées à ces tâches. Nous n’oublions pas que ce dernier débat n’a pas vraiment eu lieu : jamais on n’a donné au peuple la possibilité d’élire une assemblée constituante seule structure légitime pour rédiger des projets d’organisation institutionnelle à soumettre ensuite à la population par voie référendaire.

Mais nous ne considérons pas comme raisonnable de renvoyer tout débat institutionnel à une date postérieure à l’indépendance nationale pour certain-e-s, au communisme mondial pour d’autres.

C’est donc ici et maintenant que nous avons tenu à utiliser les petites fenêtres laissées, au colloque du CESER sur la CTM entre les exposés magistraux, pour porter une critique déterminée sur le mode de scrutin de cette future élection.

Celui-ci prévoit en effet deux mesures d’essence antidémocratique :

- L’attribution automatique de 11 sièges supplémentaires à la liste arrivée en tête au premier tour, c’est-à-dire une prime aux plus riches.
- Une barre de 10% indispensable pour être présent au deuxième tour ! Ce qui signifie l’exclusion assurée des plus pauvres.

Les Puissant-e-s se sont ainsi réservé le monopole de la représentation politique, ce qui ne semble choquer ni les concepteurs politiques du système (à un moment ou à un autre les Majoritaires ont soutenu cette option) ni les experts convoqués pour en chanter les louanges démocratiques au colloque du CESER.

Devant notre critique, le professeur Delblond a répliqué que les délices de la proportionnelle intégrale, c’est bon à la limite pour les pays indépendants, mais pas pour les élu-e-s d’une Collectivité, cantonné-e-s par nature au rôle… « d’administrateurs élus» ! Alors que selon nous il conviendrait justement que les administrateurs de haut rang, en démocratie, soient aussi élu-e-s, voilà qu’on nous explique que chez nous les élu-e-s de haut rang doivent n’être que des administrateurs !

Malheurs aux colonies !

Et dire que le même expert, en préambule de son exposé, nous a franchement présenté la Martinique comme une nation, ce qu’effectivement elle est !

Un autre détail cocasse est venu à la fin de cette séance du colloque : tout le monde a entendu Miguel Laventure approuver ouvertement avec ses propres mots notre critique et il n’espéra une correction démocratique que …de François Hollande soi-même.

Voilà bien un espwa mal papay !, à moins qu’un nombre significatif de Martiniquaises et de Martiniquais ne décident de sortir du rôle de spectatrices et spectateurs qu’on nous réserve pour exiger vigoureusement qu’on mette fin au scandale d’un système électoral qui déclare vouloir donner plus à ceux qui ont déjà plus, en fermant la porte à ceux qui ont moins !

Philippe Pierre-Charles
George Arnauld




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