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Le président Alfred MARIE JEANNE a la XIIème conférence de Coopération Régionale en Guyane.


Rédigé le Jeudi 31 Mars 2016 à 14:25 |
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En compagnie des Président CHALUS et ALEXANDRE


Son discours

Il semblent heureux d'etre ensemble Nous attendons le communiqué nous indiquant la teneur des travaux
Il semblent heureux d'etre ensemble Nous attendons le communiqué nous indiquant la teneur des travaux
Madame la Ministre,
Madame l’ambassadrice déléguée à la coopération régionale
Mesdames, Messieurs les représentants de l’Etat,
Mesdames, Messieurs les représentants des collectivités de
Guadeloupe, de Guyane, de Saint-Barthelemy, et de Saint-Martin,
Mesdames, Messieurs,

Permettez tout d’abord que je remercie le Président de la collectivité de Guyane pour la qualité de son accueil, dans un cadre proposé par l’Etat, pour la douzième fois nous nous retrouvons en conférence dite de coopération régionale.
Ce rendez-vous est sans nul doute important pour faire le point de la mise en œuvre des politiques de coopérations et des actions principalement portées par les collectivités.
En effet, depuis plus d’une vingtaine d’année une action incessante est menée par les collectivités, pour plus de responsabilité, plus de pouvoir d’initiative pour promouvoir, encourager et faciliter notre intégration dans notre bassin naturel. Les acquis obtenus ont d’ailleurs été traduits dans diverses lois de décentralisation.

Ce n’était pas une évidence !

La coopération régionale est avant tout affaire de principe et de conviction.
Le cadre juridique ne saurait brider, mais accompagner la volonté politique.
La coopération, c’est mettre nos convergences au-dessus de nos dissemblances.
Ce qui fonde le besoin de coopération régionale, c’est la parenté historique et sociologique, c’est la reconnaissance d’une altérité fondée dès l’origine sur l’identité de nos luttes et sur la solidarité.

Aujourd’hui la Caraïbe dans son ensemble fait face à de graves difficultés économiques. Ces difficultés ont comme première incidence, de soumettre les pays à de fortes pressions sociodémographiques (vieillissement de leur population et émigration de leurs forces vives.) Cependant, nous sommes des sociétés viables avec des ressources naturelles et des capacités intellectuelles et institutionnelles pour comprendre et débattre de nos problèmes.
Collectivement, nous caribéens, avons le potentiel nécessaire pour une gestion équilibrée et continue de nos ressources, notamment de notre patrimoine naturel et de notre biodiversité.

Comme le disait un ancien premier ministre de la Barbade Errol Barrow, « Les Caraïbes sont, après tout, une civilisation». Je ne dis pas autre chose quand je parle habituellement de la Caraïbe comme le sixième continent.
La résolution de ces difficultés d’abord économiques, passe forcément par la constitution de pôles économiques forts et intégrés.
Il faut les effets de taille, la disponibilité de ressource énergétique et des moyens de transports adéquats, pouvant favoriser la création de pôles industriels dans les secteurs aujourd’hui porteurs de l’économie bleue.

En Martinique, notre modèle économique basé sur la prééminence du tertiaire, contribue à la faible intégration régionale. De plus, les coûts de production de notre économie la rendent peu compétitive sur les marchés régionaux.
Pour donner à notre économie la dynamique nécessaire en vue de créer de nouveaux liens, de nouveaux cycles d’échanges, il est nécessaire de changer de modèle.
Nous devons encourager des industries moins nécessiteuses en termes d’importation de matières premières ou de produits, et privilégier la production d’intrants.
Ce nouveau modèle doit nous conduire à augmenter nos capacités de transformation des produits agricoles notamment, pour déployer une véritable agro-industrie.
Il doit nous amener à explorer de nouveaux champs d’activités pour stopper la migration et la fuite des cerveaux.
Ce modèle doit aussi nous permettre de briser les barrières entre les différents territoires de la zone.
Dans un autre ordre d’idée, l’histoire et le peuplement de la Caraïbe, sa diversité et sa complexité en font un creuset naturel de la mondialisation.
Aujourd’hui, le développement de l’industrie touristique ajoute à cette dimension.

Par ailleurs, notre vulnérabilité aux catastrophes naturelles nous impose à améliorer la prévention et à mieux organiser l’entraide.
Ce sont ces considérations essentielles qui fondent notre besoin de coopérer et qui militent pour une manière d’agir et de réagir ensemble.
Pour répondre aux thèmes de cette conférence, en particulier celui de l’adhésion aux organisations régionales, permettez que je rappelle certains faits.
Dès 1999, le débat sur l’adhésion à des organismes de coopération et d’intégration de la Caraïbe tels l’organisation des Etats de la Caraïbe orientale (OECO), la Communauté de la Caraïbe (CARICOM) et l’association des Etats de la Caraïbe (AEC) avait été initié par celui qui s’adresse à vous.
Ces propositions accueillies favorablement par nos frères caribéens, ont par contre butées sur l’incompréhension des gouvernements français successifs.

Les premières démarches de 1999 se sont enfin concrétisées en 2015 par la signature d’un protocole entre le Conseil régional de Martinique et l’OECO (organisation des Etats de la Caraïbe orientale).

En réalité nous n’en sommes pas membre officiellement, car l’adhésion n’a toujours pas été ratifiée par l’Etat français.
Madame l’Ambassadrice déléguée à la coopération régionale, je vous réitère ma demande pour que la procédure de ratification soit accélérée afin que l’adhésion de la Martinique soit enfin pleine et entière.

A cette même période, la CARICOM avait porté intérêt à notre demande par la mise en place d’un comité de liaison qui n’a malheureusement jamais pu être convoqué.

Pour l’AEC, la demande d’adhésion en tant que membre associé a été faite et renouvelée à maintes reprises entre 1999 et 2010. Le changement de gouvernement français en 2012 a permis que cette adhésion puisse se faire en 2014.
Ce processus d’adhésion pourtant nécessaire à la confortation de notre coopération a connu trop d’à-coups. Il faut résolument passer à une autre étape.
Les discussions avec nos partenaires de la Caraïbe doivent être davantage encouragées que freinées, au-delà des personnes et des clivages politiques.
Tous les opérateurs économiques reconnaissent le besoin d’une coopération institutionnelle qui cadre leurs actions, d’où l’exigence d’avancées significatives des processus d’adhésion.
Combien d’initiatives découragées et de projets avortés sans ce support et cette reconnaissance indispensables.
Notre absence au sein des organismes de coopération technique de la CARICOM ou des Nations-Unies est préjudiciable. N’avons-nous pas l’intelligence et des techniciens capables ?
Dansles domaines de la santé, de la prévention et de la gestion des risques naturels, du tourisme, du transport, de la protection de la biodiversité et du milieu marin, il y a peu d’initiatives et trop d’actions disparates et cloisonnées.
Certes, l’adhésion à la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC) a été actée.
Mais les impacts de cette initiative sont peu visibles.

Sur le plan de la santé, nous sommes tous confrontés à des épidémies de maladies infectieuses émergentes qui obligent les équipes sanitaires à davantage d’échanges. C’est pour ces raisons que l’organisation panaméricaine de la santé (PAHO) a étendu son action à la Guadeloupe, à la Guyane et à la Martinique depuis sa représentation de Barbade.

Rien n’empêche d’aller plus loin, en accompagnant l’adhésion de la Martinique comme membre associé.
Cela se justifie d’autant plus que nous sommes en passe d’installer un cyclotron et un Tep Scan, qui sont des équipements à vocation régionale.
A cela s’ajoute, la coopération à relancer, avec l’Agence caribéenne pour le développement de l’export (Caribbean Export), et avec l’Agence caribéenne de gestion des risques (CDEMA).

Une douzième conférence pour si peu d’avancées, pour nos collectivités !
Si l’intégration était vraiment permise, on en saurait plus sur le bilan des accords de partenariats économiques, et sur les avantages et retombées pour nos économies.

Si l’intégration était facilitée, de nombreux projets de formation et d’accompagnement de jeunes auraient eu un meilleur impact.
Si ces adhésions avaient été réalisées depuis 2000, la circulation des personnes aurait été mieux comprise et maitrisée.
La loi qui nous autorisera sera celle qui consacrera vraiment, notre position d’acteur principal de notre coopération.
Pour conclure, je lance un appel pressant aux collectivités ici représentées pour qu’ensemble soit prise une initiative commune plus marquée sur cette question.

Car, l’intégration régionale n’est plus seulement une compétence que l’on exerce selon ses propres codes. Elle est la condition même de l’amélioration de nos sociétés ; nous ne pouvons plus ignorer que cela dépend aussi de nous.



Alfred MARIE-JEANNE
Président de l'Exécutif de la CTM



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