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Quand Mathieu Cordémy Millitant PPM, attaché parlementaire de Serge letichimy, livre son regard sur le MIM


Rédigé le Vendredi 30 Novembre 2018 à 11:03 |
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On ne sait pourquoi, mais il existe entre Serge Letchimy et son attaché parlementaire une relation fusionnelle. Généralement discret à souhait, ce dernier depuis peu intervient de plus en plus. Est-ce une émancipation, est-ce la mise sur orbite d'un nouveau satellite? Il n'empêche que nous avons reçu sa tribune libre. Il est bon de lire sa pensée et d'analyser ses propos. Une chose est certaine ,ce dernier vient de franchir le rubicon politique.


Le M.I.M : Une rupture consommée avec les travailleurs martiniquais.

Aujourd’hui la raison d’exister du M.I.M se pose, ses valeurs et ses objectifs définitivement enterrés. Né en 1978 d’un combat mené depuis plusieurs années pour le peuple martiniquais et plus spécifiquement au côté des travailleurs, ce mouvement semble avoir abandonné sa lutte étant incapable de respecter son mot d’ordre de départ : la démocratie.
En effet, se battre pour le peuple, par le peuple, se positionner du côté des travailleurs opprimés dans le but de leur émancipation, telles furent les aspirations et les slogans du M.I.M qui entendait mettre en œuvre cette idéologie dans ses actes par le passé.
« Le MIM propose, le peuple dispose » nous disent-ils aujourd’hui. Mais disposer de quelle manière ? Plus que jamais on peut parler d’une rupture avec la population, d’un muselage des travailleurs, d’un parti qui n’existe que par la négation de toutes contestations. Avec le Mouvement indépendantiste martiniquais et ses alliés, c’est la fin du dialogue social, mais ne nous étonnons pas, cette catastrophe n’est que la résultante d’une volonté affichée de briser notre démocratie.

Une mission reniée au fil des décennies ?

En 1973, le mouvement la parole au peuple voit le jour à l’initiative d’Alfred Marie-jeanne, Lucien Veilleur, Garcin Malsa et Marc Pulvar. Ce mouvement rassemble les différents groupes indépendantistes créés dans les années 70 à la Martinique comme par exemple le Comité de vigilance pilotin, Zanma, le GS 70, les Forces Populaires ou encore le GAP (Groupe d’Action Prolétarien). Il a pour objectif l’autodétermination du peuple, mais également la défense des travailleurs martiniquais contre l’oppression. Cette aide, la parole au peuple entend l’apporter en occupant le terrain et en menant une véritable campagne d’information auprès des travailleurs pour venir à bout de l’exploitation coloniale qui subsiste. La technique mise en place se résumera en quatre mots « Informer, mobiliser, éduquer, organiser » les masses. De nombreux membres participeront ainsi à la prise de conscience et à la mobilisation des travailleurs de la banane contre leurs conditions de travail et leur salaire médiocre, ce qui conduira à la grève de Chalvet en 1974. À la suite des répressions menées par les forces de l’ordre qui font deux morts, la parole au peuple décide de s’investir dans le champ syndical pour avoir un pied dans l’organisation sociale. La CSTM (créée par Frantz Agasta et Marc Pulvar suite à une scission avec FO en 1974), est choisie pour accomplir au mieux cette mission et assurer ce fameux dialogue social dans un pays ou les droits des travailleurs sont loin d’être gagnés. Marc Pulvar devient le Premier secrétaire général du syndicat.

En 1978 le Mouvement indépendantiste martiniquais sera créé avec à sa tête Alfred Marie-Jeanne. Marc Pulvar occupera là encore la place de Premier secrétaire général. Ce dernier qui est par ailleurs connu pour avoir mené un combat acharné dans le milieu syndical, toujours présent sur le terrain lors des grèves. Il gagna également des centaines de procès aux prud’hommes grâce à sa maîtrise du droit du travail. Ce militant indépendantiste se consacra donc à la cause des travailleurs martiniquais, que ces méthodes furent approuvées ou pas à l’époque.



Conclusion, le mouvement indépendantiste fut autrefois très proche du milieu syndical et certains de ses membres impliqués dans de nombreux combats, premiers témoins des souffrances des travailleurs. C’est le cas de Daniel Marie-Sainte qui était lui-même syndicaliste au sein de la centrale par exemple.

Il est donc surprenant et à la fois désespérant de voir ce désengagement de la part du mouvement indépendantiste qui a pourtant fondé sa réputation et gagné ses voix grâce à ces causes. Il est encore plus affligeant de voir monsieur Daniel Marie-Sainte humilier les salariés des établissements scolaires licenciés, en disant que la banque accorde des prêts à des personnes n’ayant pas de contrat à durée indéterminée.

Tout dialogue avec les salariés est donc définitivement rompu, et toute doléance jugée dérangeante. Il y a un véritable mépris pour les revendications que peuvent avoir les employés, et une incapacité des dirigeants de la CTM à appliquer le dialogue social. Le droit des syndicats et des salariés sont ainsi bafoués, ce qui est malheureux lorsque l’on sait que ces droits si élémentaires, ont mis des années à être gagnés. On n' est donc pas disposé à écouter ces salariés, incapable d’ouvrir des discussions, de négocier avec les représentants du personnel. Avoir des revendications, ce n’est pas normal, c’est froisser irriter un peu plus le pouvoir, l’incommoder et tenter un complot. Or, nous savons que le bon fonctionnement d’une collectivité repose sur cette capacité à mettre en place ce fameux dialogue social obligatoire au passage, et qui consiste à informer les employés, discuter et échanger sur la politique de l’institution et enfin négocier lors de conflits.

L’atteinte aux droits des salariés est récurrente et les exemples sont multiples ces dernières années. Nous en citerons quelques-uns :

- Les menaces reçues par les employés de la CTM de la part de l’exécutif au lendemain de l’élection déjà cité :
« Ni an lo moun fok yo pati mwen ka di yo sa ! Zot humilié mwen donc fok zot pati….pati Plito pou nou pa ni la peine ni histoire….Si yo lé an gran partie réconcilié épi moin….la meilleure façon pou réconcilié épi mwen, sé di pati….mwen ké di yo pati an lè poi kô yo….pati sé le début de la réconciliation… ». Ces menaces qui sont accompagnées encore aujourd’hui de techniques d’intimidation à l’encontre des employés soupçonnés de collusion avec l’ennemi.

- Le 13 avril 2016, suite à de multiples dysfonctionnements et « l’absence de dialogue social », une grève illimitée est déclenchée à la CTM par les syndicats CGTM, CDMT, UNSA et FO. Parmi les revendications, on compte le maintien des contrats à durée déterminée, l’amélioration des conditions de travail notamment dans les services médico-sociaux. L’incapacité de la nouvelle équipe à assurer la continuité du service public fait également partie des revendications.

- La grève du Parc naturel Régional de Martinique ayant duré 77 jours en 2017, contre les conditions de travail difficiles et la tyrannie du président Monsieur Louis Boutrin, tyrannie manifestée dans le licenciement abusif de Monsieur Ronald Brithmer « sans indemnité ni préavis » pour cause « d’insubordination et de défiance ».

- Le licenciement d’une quarantaine d’agents contractuels dans les établissements scolaires à la rentrée 2018 sans préavis, malgré un rapport favorable de leur hiérarchie. À noter que ces agents ont tous été licenciés pour avoir été embauchés par l’ancien conseil régional. Ils ont immédiatement été remplacés par d’autres agents, notamment des proches des membres de la CTM. Postérieurement, les élus MIM CNCP PALIMA refuseront de manière violente de recevoir les syndicats ainsi que quelques anciens employés en assemblée. Fait déplorable et affligeant, car tous ces élus appartenaient à des partis qui ont œuvré de très près dans le milieu syndical. Ils ont eux-mêmes été formés et sensibilisés à reconnaître les souffrances des travailleurs, à défendre leurs droits. Monsieur Alfred Marie-Jeanne saisira le tribunal de grande instance contre les syndicats et les agents pour faire taire les revendications.

- Récemment, les agents de PMI (agents de la protection maternelle infantile) dénonçaient l’insalubrité de leurs structures. Face à l’absence de dialogue avec leur direction, et face à l’incapacité de la DGA Solidarité à apporter des réponses concrètes, une grève a été déclenchée le 1er novembre 2018. Ils ont été reçus le 9 novembre par Monsieur Francis Carole qui précise « avoir eu à cœur de répondre point par point à chacune des revendications posées » à RCI. Il affirme que les revendications ont été satisfaites. Le problème, c’est que les échanges et les négociations surviennent plusieurs mois après le cri de détresse des agents face à leurs conditions de travail indignes et leur manque de moyens. Il faut aujourd’hui se battre pour pouvoir échanger avec le pouvoir en place ce qui est fortement regrettable.

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